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Regard sur la politique québecoise

Un vent de morosité souffle sur le Québec

La période référendaire qui s'amorce souléve beaucoup
de morosité chez les Québécois et les Québécoises,
qu'ils soient souverainistes ou non. Toutes les factions

grognent plus ou moins fort.

our une diversité de motifs,
P la trés grande majorité des
Québécois et des Québécoises
filent, comme on disait autrefois,
«un mauvais coton». Non qu’ils
soient tous souverainistes, mais,
souverainistes ou non, ce qui se
déroule présentement et la maniére
dont les choses se déroulent leur
déplaisent, soit ditsans jeu de mots,
souverainement.

Cété souverainiste, il est
clair qu’on n’apprécie guére la
volte-face effectuée par le
gouvernement Bourassa au sujet
de la loi 150. Cette loi, issue en
droite ligne de la commission
Bélanger-Campeau, constituait
déja un compromis. A peu prés

par retarder jusqu’en octobre 1992
la tenue d’un référendum 4
condition que le référendum porte
sur la souveraineté.

Alors qu’une bonne
majorité des commissaires tenaient
aunréférendum surla souveraineté
dés 1991, onavait accordé unsursis
d’un an a Robert Bourassa contre
l’assurance écrite et législative que
le référendum aurait lieu au plus
tard en octobre 1992. Que Robert
Bourassa, aprés avoir bénéficié de
cet atermoiement, amende une loi
qu’il a lui-méme signée, et qu’il

-consente a un référendum sur

V’entente de Charlottetown plutot
que sur la souveraineté, voila qui
fait bondir, on le comprendra bien,

tn

le camp péquiste.
Ce camp péquiste grogne

tout le monde avait fini par signer
le rapport de cette commission et

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This information is available in English.

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A vous de jouer.

PAORTIOIPALC a “

Vendredi 18 septembre 1992

d’autant plus que sonchef, Jacques
Parizeau, ne parvient toujours pas
a séduire l’opinion québécoise.
Sondage aprés sondage, le Parti
québécois se fait dire que la
population québécoise est préte
pourla souveraineté...sielle lui est
proposée par Robert Bourassa!
L’humeur est cependant a
peu prés aussi morose du cété
libéral. Méme si l’entourage du
premier ministre contrdle toujours
aussi bienl’ensemble dela machine
politique, nombreux sont les
militants qui n’ont aucunement
apprécié le cynisme avec lequel
Robert Bourassa a jeté par la
fenétre le programme consti-
tutionnel adopté a peine un an plus
t6t. Car il s’agit bien de cynisme.
Tant que Robert Bourassa a eu
besoin d’un programme radical
pour impressionner les divers
Canadas anglais, oui, les vues de
Jean Allaire étaient présentées
comme officielles. Dés que
Ventente de Charlottetown s’est
conclue, le premier ministre du
Québec a mis “notre bon ami Jean
Allaire” au rancart. Beaucoup de
libéraux, qui n’avaient pas été mis
au courant de cette “opération

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maquillage”, se sentent aujourd’ hui
ridicules d’y avoir cru.

Le moral des troupes
libérales est d’autant plus bas que
Ventente de Charlottetown
ressemble, du point de vue
québécois, a une déroute totale
beaucoup plus qu’a une victoire ou
méme 4 un match nul. Méme dans
le cercle des ministres libéraux
farouchement fédéralistes, on sait
aujourd’ hui, au furet 4 mesure que
paraissent les textes découlant de
Ventente de Charlottetown, que
l’essentiel est a venir. En d’autres
termes, tout est loin d'étre inscrit
dans la constitution. Presque tout
va se régler, de cing ans en cing
ans, par de trés aléatoires ententes
politiques. Dés maintenant, il faut
savoir que te référendum,
pancanadien ou québécois, va nous
montrer des libéraux québécois
préts 4 obéir a leur chef, mais
dépourvus d’enthousiasme.

Trouve-t-on de plus beaux
sourires dans le monde des affaires
québécois? Non. Le président de
l’Association des manufacturiers
québécois, Richard Le Hir, est, a
cet égard, typique. “Jesuis heureux
qu’une entente soit intervenue

mais je n’ai aucun enthousiasme
face a cette entente.” :

Comme si cette “déprime”
généralisée ne suffisait pas, voila -
que les partis fédéraux et leurs
alliés de plusieurs provinces
montent au combat en laissant de
cété toute décence et en niant aux
seuls Québécois le droit 4 la
dissidence. Un Manitobain peut
voter “non” sans devenirun ennemi
du Canada, mais pas un Québécois.
Pendant dix-huit jours, en vertu
d’une loi québécoise, les partis
politiques du Québec, le PQ
compris, ne feront pas de publicité
en faveur de leur option, mais le
gouvernement central et des
politiciens d’autres provinces,
comme M. Rae, vont s’octroyer,
eux, le droit “d’éclairer” le public
québécois. Cette défense de la
démocratie canadienne passe
d’ailleurs, on l’a vu, par
Vinterdiction faite au Bloc
québécois, de parler aux
Communes. Beaucoup de
Québécois souhaitent que!’ entente
de Charlottetown soit approuvée.
Ils sont humiliés qu’on les juge
inaptes a juger.

Laurent Laplante (APF)

Canada

Le Soleil de Colombie

Jacques, universitaire a plein temps, aspirant-officier dans

la Milice, a temps partiel.

ARMEES

CANADIENNES
REGULIERE ET DE RESERVE