i Laie = fg FIRS LE SOLEit” tar oo Boel Se Seg — ate Le ee gore 7) Courrier de 2éme classe Second class mail N° 0046 _VOL 18 No 5 VENDREDI 31 MAI 1985 Le seul journal de langue frangaise de la Colombie britannique- 30 cents Langues officielles Par Annie Granger “Ne vous laissez pas marcher sur les pieds, faites-vous des amis du cété de Victoria, organisez des dialogues, développez une stratégie...” voila le message que le nouveau Commissaire aux langues officielles, M. d’Iberville Fortier a lancé lors de sa premiére rencontre avec des Francophones. “Tl y a des chaises vous savez, vous pouvez vous y asseoir” a dit M. d’Iberville Fortier a la trentaine d’invités qui, verrea main, était venue rencontrer le Commissaire aux langues officielles 4 sa premiére appa- rition sur la céte du Pacifique depuis sa récente nomination. Ce jour-la avait aussi lieu le dévoilement du budget fédéral et M. Fortier n’a pas manqué dele mentionner: “On va faire attention a la lecture de ce budget, car on ne peut pas couper et €conomiser des millions sans incidents”. Pas " trés optimiste, il ajoute que rien n’est gagné en matiére de _ langues officielles: “il yaune lutte a faire, car i any a pas gape SONS neice lunanimité au sein du gouver- nement concernant les langues officielles”a la suite des paroles du discours du tréne du Premier ministre, Brian Mulroney, qui encourageait le francais hors Québec et 1’an- glais dans cette province. “Aucune presse quotidienne a Youest d’Ottawa n’avait fait mention a l’époque du passage sur se sujet.” Dans son rapport, déposé il y a deux mois et intitulé “Re- lance ou recul”, M. Fortier avait sonné l’alarme sur le francais dans les trois pro- vinces de l’ouest dans les institutions gouvernementales et les ministéres. A part dans LenseieDcracut le francais a M. ¢ "Therville Fortier et qzacia Douville. 'Le métier d’un ‘francophone Par Annie Granger Attention requin blanc a babord,:pieuvre géante a tribord... elle attaque... des explosifs sont lancés pour la faire lacher prise, aie... aie... aie... une fuite d'eau apparatt, on coule... De quoi en faire une crise cardiaque! Voila une petite partie de l’aventure qui vous attend a dix-huit pieds sous l’eau dans le lac artificiel du West Edmonton Mall, centre commercial de cette ville d’Alberta, qui devrait étre terminé en septembre pro- chain. Pour trois dollars, vous plongerez pendant un quart d’heure en sous- ~ 20 000 lieues sous z mers marin de 24 places devant une dizaine de bassins aux millions de poissons d'eau salée, du Pacifique, d’eau douce des Tropiques..., des requins blancs, vrais, des dauphins. Mais la pieuvre géante, les huitres elles aussi géan- tes, lerequin qui attaque et qui a été copié sur celui du film “Les dents de la mer”, les plongeurs au milieu des vrais requins, tout ce beau monde est automatisé, ro- botisé et téléguidé de la surface. Tous, comme le sous-marin ot vous pren- drez place, les jeux de lumiére, de lasers, ont été concus et fabriqués (pour un budget de 2.5 millions de dollars) par une compa- gnie de Colombie Britan- nique qui se fait peu a peu un nom dans le domaine subaquatique, la Sté Inter- national Submarine En- gineering Ltd, qui emploie dans ses bureaux et ateliers, cing francophones sur un total de cent vingt salariés. Ce projet d’Edmonton ne correspond qu’a un petit noyau de ce que fait cette entreprise dont le chiffre d'affaires total dépasse les dix millions de dollars. Michel Gervais, directeur des relations publiques de la Internatinal Submarine Suite en derniére page . Education Des priorités constantes Par Francois Bourboulon Deux mille deux cent mem+ bres, des effectifs en progres- sion de 10% par: an les B.C.P.F. (British Columbia Parents for French) se portent plutét bien et continuenta se développer. L’assemblée géné- rale qu’ils ont tenue au début du mois a Vernon puis la participation a un colloque sur lenseignement _post-secon- daire 4 Ottawa quelques jours plus tard ont permis de préciser les nouvelles direc- tions que leur action devrait prendre. Au cours de l’assemblée générale de Vernon, l’accent a été mis sur l’enseignement du francais de_ base. “Depuis quelques années, la pression était exercée en matiére d’im- mersion, explique Paule McDonald, ancienne direc- trice nationale. Nous voulons a présent nous préoccuper de l’enseignement de base. Pour cela, nous avons décidé de . créer un comité spécial dont le but sera d’étudier la question et surtout de sensibilisér nos membres”. Dans un premier temps, Vobjectif sera d’obtenir du ministre de |’Education qu'il considére le francais comme une matiére élémentaire, pos- sédant le méme statut que les mathématiques par exemple. Mais le comité va aussi obser- ver ce qui passe a l'heure actuelle dans la province, et déterminer quelles sont les zones pilotes ou celles a problémes. “Il faut permettre a tous les jeunes colombiens d’obtenir un certain niveau de bilinguisme, précise Mme McDonald”. De méme, une Suite en derniére page _Les consignes du Commissaire fait bien peu de progrés en quinze années de Commissa- riat. Mais “le gouvernement conservateur d’Ottawa a for- mé depuis un comité de sous- ministres, aux portefeuilles-clé comme la justice par exemple, qui va revoir mes recomman- dations. D’ailleurs, a encore ajouté le Commissaire, le Premier ministre Brian Mulroney viendra |’automne prochain voir ce qui se passe du cété des minorités linguis- tiques du pays, car les langues officielles ca ne se passe pas seulement entre Ottawa et Québec”. Visite du Premier ministre qui devrait coincider avec un colloque 4 Ottawa sur __ les problémes minoritaires et ou toutes les associations et fédérations francophones du » pays seront invitées. Evidemment la question sur léducation était présente, su- jet brélant aprés les nom- Budget breuses coupures monétaires faites par Victoria. M. d'Iberville Fortier et sa repré- sentante dans l’ouest, Lucie Douville, venaient de rencon- trer quelques heures aupara- vant le ministre de 1l’éduca- tion et son sous-ministre a Victoria. “Le ministre provin- cial ne nous a pas caché sa religion qui est le budget, mais il a gardé une attitude de “portes ouvertes”. Tout de- meure dans les différentes in- terprétations d’une commis- sion scolaire a]’autre:letrans- port des éléves par exemple”. Voila pour le domaine de l’élémentaire, quant au pro- bléme du collégial, soulevé par Olga Kempo, professeur au Collége Capilano” de North Vancouver, il demeure entier. “Ce que nous avons gagné il y a dix ans, nous sommes en train de le perdre: Les fonds Suite en derniére page Le poids des impéts Par Francois Bourboulon Le ministre des Finances Michael Wilson a présenté le premier budget du gouverne- ment conservateur depuis que celui-ci est arrivé au pouvoir en septembre 1984. Réduction du déficit, augmentation des impéts sur le revenu et les ventes, incitations a |’investis- sement constituent les grandes lignes de ce budget (voir les points importants en derniére page) dont l’objectif souhaité est de favoriser la création d'emplois et réduire le déficit. “Les mesures que je propose, a déclaré M. Wilson, visent a résoudre deux des grands problémes auxquels est con- fronté le Canada a l'heure actuelle: un chémage élevé et une dette nationale en forte augmentation. Ce budget vise a briser le cercle vicieux du chémage et de la dette publi- que grace a une série de mesures soigneusement équi- librées ‘qui soutiendront le renouveau économique main- tenant et dans les années futures.” La mesure la plus importante est une exonéra- tion a vie des gains en capital de $500,000 dont M. Wilson espére qu'elle incitera les Canadiens a investir dans les entreprises, et donc stimulera la création d’emplois et aidera les sociétés canadiennes a redresser leur situation finan- ciére. La mesure coitera $900 millions au gouvernement fé- déral dans les deux années a venir. M. Wilson prévoit un déficit de $33.8 milliards pour la prochaine année fiscale, et a affirmé que ce déficit aurait été supérieur de $4.4 milliards s'il n’avait pas décidé d’aug- menter les impéts et de réduire les dépenses _ fédérales. L’augmentation d’impéts tou- chera 4 la fois les revenus et la consommation (essence, ta- bacs, alcools mais aussi des produits qui jusqu’a présent échappaient a l’imposition). “Je ne pense pas que les gens soient durement touchés, a précisé M. Wilson lors d'une conférence de presse. On leur demande un petit effort afin d’essayer de résoudre le pro- bléme majeur - celui du contréle dela dette publique”. Quel impact daar ir ese Un expert a estimé que le budget entrainera une aug- mentation de $300 a la somme d'impéts payée par un contri- buable marié gagnant $20,000 par an. Et bien M. Wilson _ ait déclaré que l’objectif prio- Titaire du gouvernement était “des emplois pour les Cana- diens”, il s'est prudemment gardé d’estimer l’impact que le budget aura sur le taux de chémage (10.9%). “Les mesures de ce budget reflétent notre confiance dans la population, dans les res- sources et l’énergie des citoyens canadiens, dans leur capacité de saisir les possibilités et d'investir dans leur propre avenir”, a conclu M. Wilson lors de son discours 4 la Chambre des communes. Répondant aux propositions du ministre, les leaders des deux partis d’opposition ont fait état de leur scepticisme, pour ne pas dire plus. Tous deux ont prédit des suppres- sions d’emplois, la seule diver- gence concernant le nombre Suite en derniére page .