ynement du francais — Ine —— ole toutes choses ourrites a ae an 5— Le mode de pensée change a d- travers les sociétés industrialisées. 3€l- _ La télé; Les communications. le r0- village global. La notion de l’es- ent pace a remplacé la notion de ©", temps. Il faut s’habituer, il faut ent ‘adapter: c’est ‘“I’homme nou- et yeau’’ qui. nait sous nos yeux. Voir que = McLuhan. raf Ii y a sans doute du vrai dans de wut cela, et notamment le fait que gal l'on s’inquiéte dans plusieurs pays de la difficulté qu’ont les étudiants a écrire. Ainsi, l'Université du Mi- du chigan décidait tout récemment nal q’imposer un examen d’entrée vi- S€S sant a déterminer si “les étudiants #8 savent lire et écrire’; l’un des di- rigeants de l'université affirmait On que les “high schools” . avaient Ce @choué dans ce domaine, et qu’un les Ctudiant peut faire quatre ans a’é- ve- tudes collégiales sans qu’on ' puisse et savoir s’il peut ecrire clairement. d Et pourtant, ici-méme, on entend lus beaucoup d’étudiants déplorer que y leurs cours de francais ne soient es, pas plus rigoureux (dans-de sens uoi__positif du terme)... On entend des gue parents — vieux et jeunes —, des Ven ~ enseignants — en exercice ou ala ‘ra- retraite —, des adolescents et de jeunes adultes célibataires, des gens de gauche et des gens de 4u droite, beaucoup de monde en aa somme. qui eux aussi s’inquiétent. i me si oi +~=« Les Jeunes au 4 fo sont Vespoir_ de demain. 3. Avec eux "TUMESSE ei- CAWADA « le, nous S batissons ut, Vavenir. a Le Soleil de Colombie, le 9 mai 1975, 9 “Je vois mon francais bon, mais Mathémattique son pas tres forte’ (N.D.L.R. — Une lectrice nous a fait parvenir. copie des réponses écrites qu’un professeur a regues d’un grou- pe d’eléves de secondaire IV a qui il avait posé la question: “Pourquoi es-tu venu au secteur profession- nel?” Voici textuellement les répon- ses:) 1—se que je veut ? Si je suis ces parce que je desirai faire quelle que chose de mes dix doigts. Je ne savait pas quoi choisir mes grace au stage je crois avoir choisi mes sa demande a y réfléchir long- temps Ce que je veut faire si pos- sible dessinateur industrielle. 2—c’est l'information scolaire qu'il ma envoyer ici l’ecole que jal- lait avant il tonnait pas le cour que je voulais ces pour sa que je viens a Vaudreuil pour suivre le cours in agustage. 3—je suis venue issi parsque je youllais un mettier. 4—moi J’espere d’aller en méca- nique automobile. Pour ensuite alle dans mécanique diesel. 5—C’est que je n’avais pas envi d’aller au Cegep et je trouvais que mes notes n’était pas assez forte. 6—Avoir mon dipléme de secon- daire 12 Tout en ayant adopté un métier a mon avenir. 7—Je me suis appercu que mes notes étaient faible alors tant qua perdre des années j’ai décidé de me lancer dans |’électricite. 8—je suis venue a techmo grace a l'information je veux suivre le cour de mécanique automobile ot méca- nique ajutage, et j’espere réusir un ou autre. : Pe 9—j'ai venu pour faire mon ime- tier pour le faire in2 ans mais vue que je vais le faire en 3 ans ou peut etre en 4 ans. Jespere de finir l’'ans prochain pour pouvoir aidez a mon pere qui espere de meme. 10—je suis venu a la techno pour mon meétiez. 11—Je suis venu en tachno pour apprendre un metier mécanique ajustable Je vois mon francais bon et mais Mathémattique son pas trés furte, alors Je mais Me forcé un peu plus. 12—Moi .ce qui ma motive a venir ici ces ge je suis tané de 1’é- cole, et ou lieu de perdre mon temps et coulé mes années, J’ai décidé d’aprendre un métier qui me seras valable. Ces simples mes ces cela. 13—Comment "Information L’anné passer Je mais imformer a lorientation a Saint Polycopte pour aprendre le cour en electroni- que ou en dessin. 14—J’ai voulu venir a la techno parce que je n’aétait pas assez bon et que je ne voulait allé au cégep Et les métiers ici je crois que si je suis capable de me rendre au bou de mes cétudes se sont des metiers qui on pas mal de bon sesn. 15—Je suis venu a la techno par- ce-que je veus devenit un meécani- cien diésel Méme si jen’aurais pas pu venir ici, j’aurais fais ma 12e année. 16—Je suis venus a tecnot pour apprendre mon métier qui est ma- chiniris tourde, et jespaire ? l'avoire ? que sa rapporteras asse beaucoup. 17—Je suis venu a la techno parce que je voulais voir quel défit j'aurais a parcourir... 18—Des amis mon dit qu’il allait a la tecneau et mois aussi je voulait allés a cette école, Je veux appren- dre un métier pour allé travailler plus tard J’aétais fatigué de l’autre école par leur mieéserie de géogra- phie et d’histoire... 19—Je suis venu a l’école parce que a la cité j’étais écoeuré dy resté et mes notes ne me disais plus grand chose. Ca ne me tentait pas d’aller au Cegep et a ]’univer- sité. je veux finir ma 12é et ne plus entendre parlé de l’école. 20—Moi je suis venu a cette Ecole parce que a la regional mes note était trop basse et ne naimais pas ca étre assis 8 heure par jours... 2i—Je suis venu ici parce que j’étais fatigué d’allé l’autre cété, et jai entendu parle de cette endroit. Je ne savais pas quoi choisir exactement je me si‘- dit je_vais suivre les stages et e verrai et sa fait 3 stage qu’ont fats- et je me suis toujours pas décidé. 22—La raison que j’ai venu était que j’était beaucoup interessé a faire des choses technique et indus- triel je ne suis pas un gars inté- ressé a faire une école et appren- dre a m/’assoire dans un bureau... Le directeur m’a dit d’allé cher- ché mon dernier bulletin et que si mes. notes etait asse forte ul dit qu’il m/’accepterais. Alors ces de cette facon que je suis venu ici. 23—Je suis venu parce que je veus apprendre le métier d’électri- cien... Maintenant j’ésite entre mé- canique ajustage et l’électricité. 24—ma venu a la techno est sur- venu a la suite. Je voulais appren- dre un métier pour allé travailler. ce que je veux faire est un chauf- feur de canion. Mais il ne Vavais pas ici c’est alors que j’ai décidé d’apprendre la mecanique auto... 25—.... done j’en ai discuter avec des copains... il m’ont dit d’aller a la techno, j’en ai discuteé avec mes parents aussi et ensuite 1’0- rienteur me le conseilla... 26—je suis venu a la techno car je ne s’avais pas quel cour prendre et aussi c’était pour apprendre un meétief. Le francais des jeunes secrétaires Liannée derniere, un organisme gouvernemental a demandé a une école de secrétariat de la région de Québec, ville francaise s’il en est, de lui “‘préter’” ses 10 meilleures. finissantes pour transcrire par écrit lisent plus et écrivent en charabia le contenu d’un colloque ou les in-. | terventions avaient été enregistrées sur magnetophone. R La majorité de ces textes ont-da étre corrigés, réécrits. et ont litte- ralement scandalisé ceux qui les ont lus. Voici des exemples: ‘thy- téme”’ (item), “requette (requéte), “embission”’ (ambition), “cession” (session), ‘“‘plainiére’ (pléniére), “mageure’” (majeure), ‘“‘cose”’ (cause), “‘adésion” (adhésion), soia- — tez (’’souhaitez’), ‘‘octroiier” (oc- troyer), etc. Et puis, faute que Yon retrouve dans de nombreux travaux d’étudiants universitaires: “oppignion” pour ‘‘opinion’’. Dans les cours de technique de secrétariat, au cégep, les program- mes prévaient 30 heures de fran- cais seulement ‘sur deux années scolaires, ce qui incidemment, con- stitue un moins grand nombre de périodes que celles consacrées 2 l’enseignement de l’anglais. Dans certains cégeps, on augmente [es périodes de ‘francais correctif’? — et sans difficultés, car les étudian- tes en ressentent _elles-mémes le besoin. : Un administrateur dune commis: ‘sion scolaire régio: ale signale que lorsquil doit embaucher une secré- taiye, parmi les finissantes de cette meme régionale, il est obligé de— leur faire passer des tests gram- maticaux, et que la plupart échouent... Sexe? Oui, une fois ‘a Saint-Jean-Port-Joli... Madame Lysiane Gagnon, Journaliste LA PRESSE, Montréal On ne saurait trop vous feliciter et méme vous admirer pour la série d’articles que vous publiez actuelle- ment dans “LA PRESSE”. On ne peut qu’espérer qu’on vous lise et vous entende! Je suis de la vieille école — retraite Van dernier — mais nous apprenions le francais et nos maitres n’étaient pas “kétai- nes (je n’aime pas ce mot-la) car ceit été la catastrophe vingt-cing ans avant aujourd’hui. . Pendant mes dernieres années au service d’une grande compagnie in- dustrielle, j’ai été au service du personnel. Si vous aviez vu les fau- tes de francais dans les lettres dites de demande d’emploi!!! Im- pensable! Un jour, j'ai dicté a une aspi- rante cégépienne: “Merci, mon- siéur le ministre de cette obli- geance de votre part. J’en suis re- connaissant. Pourtant, vous étes bien au courant que je ne pourrai jamais: vous rendre la pareille.” — Elle m’a écrit “l’appareil’”’. J’ai toujours présenté des exem- ples assez gros pour les aider a comprendre... Je lui ai dit: ““Ma- demoiselle, reculez d‘une dizaine de pieds, s‘il-vous-plait’... (Elle écarquille les yeux). Je lui dis: “Supposons que je vous embrasse. (2e fois, elle écarquille les yeux). Je la rassure en disant: ‘Ne crai- gnez rien, c’est sans danger puis- que vous étes a dix pieds de moi. Mais supposons que vous aimez cela, la chose se produisant, et que vous voulez me rendre la pareille... Elle saute tout de suite et dit: ‘Je’ n’ai pas écrit la pa- reille comme il le fallait, n‘est-ce- pas?” Intelligente, mais non instruite. Nous avions aussi pour toutes candidates (ou candidats, selon le cas), une petite carte 4 remplir: Nom.... Prénom.... Age... Sexe... Emplois antérieurs .. . Une jeune candidate m’a écrit au mot ‘‘sexe’’: ‘Oui, une fois, a Saint- Jean-Port-Joli.” . Je puis vous affirmer que depuis dix ans, et plus encore depuis cing ans, pas un candidat ou candi- date n’a pu écrire une dictée sans fautes. Je jure que je m’efforgais de dicter des lettres sans embiiches. Un jour, j’ai accordé cinq entre- vues dans la méme journée. Le francais parlé était assez bien si l'on fait abstraction des “si je m‘aurais pas trompée’”’ et “si j’au- rais su’. La premiére jambette que l'on a donnée au francais au Québec, c’est lorsqu’on a retiré 1’épellation au cours élémentaire. Un vieux professeur de l’époque m’a dit alors: le francais est fini! Un an avant que de prendre ma retraite, NDLR. Mme Lyse GAGNON est reporter pour LA PRESSE, de Montréal. Ces extraits de son enquéte sur l’ensei- gnement au Québec ont été tires de ‘‘La Presse’’ des Set 12 avril 1975. j'ai recu cinq candidates pour un poste de secrétaire. J’ai dicté une lettre “genre d‘affaires’ et une autre qui impliquait une certaine culture générale. La lettre d’affai- res était simple. Sur cing candida- tes, toutes avaient au moins huit fautes de francais sans compter les fautes d’orthographe — . Aucune idée de l’accord des participes pas- sés, aucune!!! La derniére jeune fille, dans la lettre impliquant la culture géné- rale, m’a répondu que Napoléon ler était né 4 Paris. Lorsque je lui dis que je ne pouvais pas retenir_ sa candidature, elle a été bien étonnée. J’ai di lui avouer qu’elle avait huit fautes de frangais pour une seule demande d’emploi. La raison de son étonnement? C’est simple! Elle était la premiére en francais au CEGEP qu’elle fré- quentait. Elle avait vingt ans. J’ai failli avoir une crise cardiaque. =~ Bertrand LAVIGNE Ancien professeur, Montréal