7661 OR / IpsIpusA SIQUIOJOD ap [19[0S 3] | Historique En avril 1756, le 2e bataillon du régiment Royal-Roussillon s’embarqua 4 Brest en direction du Canada, pour renforcer la petite armée composée de bataillons de V’infanterie de ligne frangaise en place depuis l’été précédent. Le marquis de Montcalm faisait partie _du méme convoi, se rendant au Canada afin d’y occuper ses nouvelles fonctions de commandant des troupes venues de la métropole . Les hommes du Royal- Roussillon débarquérent le 3 juin. Ils n’étaient pas aussit6t arrivés que des éclaireurs amérindiens apportaient la nouvelle que les Anglais préparaient une attaque imminente sur Carillon. Montcalm se renditimmédiatement sur les lieux et ordonna au Royal-Roussillon de le suivre aussit6t que possible. Le _régiment arriva 4 Carillon a la fin de juin et se joignit aux bataillons de La “Reine et de Languedoc qui travaillaient ala construction du fort. En constatant que les intentions des Anglais avaient été exagérées outre- mesure, Montcalm s’en retourna compléterles préparatifs del’ attaque contre Oswego, laissant derriére lui le Royal-Roussillon pour consolider la position de Carillon. Lerégiment Royal-Roussillon hiverna au fort Carillon alors que tous, sauf quelques compagnies de soldats francais, se retirérent dans les quartiers d’hiver, dans la vallée du Saint-Laurent. Au mois de mars 1757, un détachement du régiment, ainsi qu’un détachement du Béarn, accompagnérent Rigaud de Vaudreuil et une troupe de 1600 miliciens, soldats coloniaux et Amérindiens dans une expédition contre le fort William Henry, laquelle échoua. Lorsque, au mois d’aoit, Montcalm langa son offensive vers le lac George, dans le but d’écraser le fort William Henry, il employa ses six bataillons métropolitains, y compris le Royal-Roussillon. L’année suivante, le régiment participait a la légendaire bataille de Carillon. Placés en plein centre du périmétre francais, les hommes combattirent sous le commandement direct de Montcalm. Aprés un hiver dur et froid on apprit, 4 Québec, qu’une importante flotte anglaise remontait le Saint- Laurent. Ayant 4 défendre Québec, Montcalm décida de concentrer la plupart de ses troupes 4 l’est de la ville, entre lesriviéres Saint-Charles et Montmorency. Les deux bataillons du régiment de Berry et bataillon de La Reine furent envoyés au lac Champlain pour y barrer le passage aux Anglais, tandis que les cinq. autres bataillons réguliers, restérent pour défendre Québec. Le régiment Royal-Roussillon futdéployé autour de la ville jusqu’en juin et, par la suite, envoyé sur la c6te de Beauport. A cet endroit, les Frangais rassemblérent une armée d’environ 14 000 hommes, des miliciens pour la plupart, appuyés par des troupes coloniales. Les soldats frangais, placés au centre de la position de Beauport, constituérent le noyau de la défense. Tout aucours del’été, Québec fut en état de siége. La cité et la forteresse furent bombardées par la flotte anglaise et par les batteries installées sur la pointe Lévis. A la finde juillet, le général Wolfe voulut s’emparer de la section est de la position de Beauport; il y fit débarquer une troupe de grenadiers, mais l’attaque fut repoussée et les pertes anglaises furent nombreuses. Jusqu’a la fin de 1’été, Wolfe examina les positions défensives des Francais, placées au nord et au sud de la cité et tenta de les déjouer. A quelques semaines de la fin de la saison, les Anglais, dans un effort final, gravirent les falaisesen amont de la cité, grace 4 un petit sentier peu connu et, le matin du 13 septembre, arrivérent en force sur les Plaines d’ Abraham. Devantla présence inattendue de Wolfe aux portes de Québec, Montcalm traversa tout de suite la riviére Saint-Charles avec ses soldats appuyés de quelques miliciens et Amérindiens. Quel ne fut pas son étonnement de constater qu’une petite armée, rangée en ordre de bataille, l’attendait, lui qui croyait n’avoir affaire qu’a un coupde main. Lorsqu’ils arrivérent au champ de bataille, les bataillons frangais se placérent vis-a-vis des rangées de bataillons britanniques. Le Royal- Roussillon occupait!’aile gauche de la ligne frangaise et une force de miliciens protégait son flanc gauche. A 10 heures, les Frangais s’étaient rassemblés et, au commandement de Montcalm, l’arméeentiére avanga dans le but de repousser les Anglais jusqu’au fleuve. Les Anglais n’attendaient que cela. C’est alors que les rangées de soldats vétus d’habits rouges 6 Le Courrier aot, 1992 VOL.5NO1