Entrepreneuriat francophone au Manitoba: La clef du succés des fréres Boulet Sylviane Lanthier Ils ont lancé leur petite entreprise dans la cour familiale il y a trente ans. Aujourd’hui, Omer et Edmond Boulet possédent une entreprise bien établie, qui occupe 30 acres de terrain et dont le chiffre d’affaires se monte 4 environ 1,5 million par an. “Quand on a fini l’école, on a commencé tout de suite, se rappelle Omer. On a fait un an de charpente et de ciment parce que mon pére était charpentier, puis on s’est spécialisé dans le ciment.” L’entreprise a progressé tranquillement avec les années, “sans jamais de subventions du gouvernement. On a commencé par acheter un malaxeur, puis un plus gros camion pour charrier le gravier. A 1’époque, on amenait tout sur place et on mélangeait le ciment 1a.” PUBLICATIONS de la ae FEDERATION DES COMMUNAUTES FRANCOPHONES ET ACADIENNE DU CANADA LA FRANCOPHONIE CANADIENNE : UN ESPACE A RECONNAITRE Politique globale de rapprochement entre le Québec et les communautés francophones et acadiennes du Canada. 1993. 46 pages. 7$ HIER LA FRANCOPHONIE Etude réalisée par Philippe Falardeau dans le cadre du projet de société Dessein 2000. Fenétre historique sur le dynamisme des communautés francophones et acadiennes du 10S FACE AU PLURALISME Canada. 1992. 78 pages. Ouvrage bilingue, Les communautés francophones et acadiennes du Canada face au pluralisme a été réalisé par Stacy Churchill et Isabel Kaprielian-Churchill. 1991. 136 pages. 19$ NOTE: Le prix indiqué comprend les frais de poste, de manutention ainsi que les taxes. POUR COMMANDER : F.C.F.A. DU CANADA 1404-1, rue Nicholas, Ottawa (Ontario) KIN 7B7 Tél: (613) 563-0311 Télec.: (613) 563-0288 page 10 - L'Entrepreneuriat francophone: la clef du succés Depuis 1978, les fréres Boulet ont des bétonneuses: le ciment est préparé a l’usine, puis versé dans la bétonneuse qui le garde liquide jusqu’a son utilisation. Les innovations technologiques plaisent bien aux fréres Boulet, toujours 4 la recherche d’un moyen pour améliorer leurs produits et leurs services. Un ordinateur leur permet de conserver une centaine de recettes différentes dans la préparation du ciment, et de calculer avec précision les ingrédients requis d’aprés le type de sol ou le niveau d’humidité, par exemple. Ils sont d’ailleurs bien connus des propriétaires de porcherie pour avoir contribué 4 améliorer leurs conditions de travail. “Le bois et le fer utilisés dans les porcheries ne durent pas, explique Omer Boulet. Ils ne résistent pas au fumier du cochon, et les porcs ne cherchent qu’a les manger”. Pour remédier 4 ce probléme, les fréres Boulet proposent aux propriétaires de porcheries des panneaux préfabriqués de ciment, qu’ils ont créés eux- mémes. Certains panneaux servent de plancher. Ils sont munis de fentes qui laissent passer le fumier, facilitant le nettoyage et la récupération de Vengrais 4 l’automne et au printemps. D’autres panneaux sont fixés au bas des murs de la porcherie, en protégant ainsi le bois. Les fréres Boulet fabriquent également des mangeoires en béton a l’épreuve des museaux des cochons les plus fouineurs! “Méme en béton, une porcherie dure pas plus de 10 ans”, laisse tomber Omer Boulet. “Le porc, c’est dur sur les batiments!” Avec le temps, Edmond et Omer ont donc spécialisé leur entreprise dans les services aux porcheries, qui représentent le tiers de leur chiffre d’ affaires, le reste étant occupé par les fondations et autres travaux en béton. A 50 et 48 ans, Omer et Edmond sont fiers de leurs réalisations:” Nous sommes rendus a 1 000 clients, répartis sur 30 a 40 milles a la ronde, lance Edmond. Pour les porcheries, nous vendons a travers la province, en Saskatchewan, aux Etats-Unis.” A Somerset méme, ils ont fait plus de deux kilométres de rues bétonnées. “Quand on s’est incorporé, raconte Edmond, on tenait a ce que le nom de notre ens Les fréres Boulet, Omer et Edmond, n'ont pas peur du travail (Photo La Liberté) «i compagnie soit bilingue. On voulait pouvoir dire Fréres Boulet Ciment ou Boulet Brothers Concrete, comme on voulait. On nous a dit: pour ¢a, i saul — rorimer deux compagnies.” Mais les fréres Boulet n’ont pas laché. Aujourd’hui, le nom de leur commerce est bilingue et ils disent travailler en francais la moitié du temps. “Les gens ont appris 4 nous respecter comme on est!” Comment faire de l'argent en achetant des bouteilles vides Carole Thibeault Sherwood Park, Alberta- “Il y a un autre dépdt de bouteilles a Sherwood Park mais ¢a ne me dépst de bouteilles, plus d’argent tu donnes, plus tu en fais!”, mentionne l’entrepreneur qui, déménagé depuis un peu plus de cinq ans, posséde Denis Labonté est passé maitre dans le recyclage des bouteilles (Photo Le Franco) dérange pas. J’invite la compétition. C’est celui qui donne le meilleur service et il faut que je dise que je pense vraiment que j’ai le meilleur service en Alberta. Alors, la compétition, il faut qu’ils prennent leurs griffes et qu’ils marchent”. déclaration, vous vous direz siirement que la personne qui l’a dite a bien confiance en elle et qu’elle n’a pas froid aux yeux. Effectivement, Denis Labonté, propriétaire du “Sherwood Park Bottle Depot’, est convaincu du service offert par son entreprise qu’il posséde maintenant depuis plus de 17 ans. Ex-étudiant de l’ancien collége St-Jean en Alberta, Denis Labonté a toujours cherché a travailler pour lui-méme. I a donc fait ses débuts comme la plupart des gens, c’est-a-dire modestement. II se rappelle ses premiéres années dans cette industrie dont il ne connaissait rien au départ. Travaillant dans un dépét, beau temps mauvais temps, avec pour seul systéme de chauffage une petite chaufferette, il a vite appris les trucs du métier. Les dessous d’un dépot de bouteilles “Ca fait dréle, mais pour un En lisant cette. maintenant sa propre batisse et son propre terrain. Régle d’or de Denis Labonté: pour donner le plus d’argent possible, il faut s’attirer le plus de clients possible en offrant le meilleur service possible. Ce dernier a donc construit des espaces de stationnement en paralléle pour les clients qui viennent échanger leurs bouteilles. “Méme le samedi, ot il-y a beaucoup de monde, les gens n’ont pas_ besoin d’attendre”, d’ajouter Robert Labonté, neveu du propriétaire et gérant du dépét. Et contrairement a d’autres endroits, les clients peuvent méme entrer a l’intérieur du dépst et observer les employés classer et compter les bouteilles qu’ils apportent. Patron de 13 employés dont cinq travaillent a temps plein, Denis Labonté a su attirer sa clientéle. “J’ai vu, a travers mes 17 ans, que le service est primordial, affirme-t- il. Il y a des gens qui habitent a 32 et 48 mille kilométres plus loin qui vont venir a ton dépét si tu offres un bon service, s’ils n’ont pas besoin d’attendre”’.