ttt ttt tt et a 4— Le Soleil de Colombie, vendredi 5 octobre 1984, Les centres communautaires en C.b. Suite de la page 1 res. Dans |’étude de faisabi- lité d’Yves Bajard, il était question de 750 000 dollars du ministére des Communica- tions, (installation d’un théa- tre et de locaux de production audio-visuelle), de 251 000 dollars d’Emploi Canada (fournis sous forme de main d’oeuvre), de 400 000 dollars du fonds des loteries provin- ciales etc... Evidemment, ces chiffres reposaient sur des données antérieures a la vic- toire du Parti conservateur, mais la société FrancoCentres a désormais, une base, méme modeste, pour appuyer ses demandes auprés des organis- mes _ subventionnaires. De plus, il s’agit d'une base “nouvelle”: la plupart des participants 4 la réunion du 25 septembre ne sont pas des tétes connues de la franco- phonie, mais au contraire des “nouveaux venus” dans la communauté. Si la société * Francocentres peut désormais nourrir l’espoir que le centre verra peut-étre le jour a Vancouver, les francophones de Kelowna n’ont, eux, plus de raison d’espérer. Et pour cause, leur centre, ils l’ont déja depuis deux mois. Pour 165 000 dollars, le Centre francais de l’Okanagan s’est : offert une ancienne église luthérienne ayant abrité plu- sieurs années K.a.d.a.c. (Kelowna district art coun- cil). Le centre, qui compren- dra deux grandes salles d’acti- vités et réunions, des bureaux pour l'association, peut-étre: une bibliothéque, aura coité environ 230 000 dollars lors de son inauguration prévue d’ici la fin octobre. En effet, les réaménagements nécessaires, menés par des entrepreneurs professionnels, se montait a plus de 70 000 dollars. Volontaires obligatoires Kelowna a bénéficié d'une subvention de 65 000 dollars de la part du Secrétariat d’Etat. I] lui en reste donc 165 000 a trouver pour que le centre lui appartienne vrai- ment. Une seule solution: lautofinacement qui devrait servir a payer la dette et assurer les fonds de roule- ment. Cété revenus, le centre francais a donc contracté une _hypothéque, il met dans la balance ses fonds accumulés et envisage la levée de fonds publics, et l’appel aux bonnes volontés. Sur ce dernier point, Kelowna n’a dailleurs pas vraiment le choix. En effet, la subvention de 65 000 dollars du Secrétariat d’Etat s’accom- pagnant d’une contrepartie: chaque membre du centre s'est engagé, par l’intermédi- aire de son conseil d’adminis- tration élu, a fournir une vingtaine d’heures par an de travail bénévole pour le cen- tre, ou bien a verser une somme équivalant a ces vingt heures de travail. Les bénévoles dans le bois Contrairement 4 Kelowna dont le centre communautaire sera ouvert 4 tous dés son inauguration, Powell River envisage de construire (et non pas de rénover) un centre communautaire 4 usage ex- clusif ou presque du Club bon accueil. Kelowna espére dé- crocher des sources d’auto- financement en louant ses murs “trop grands” a d’autres associations de la ville, et Powell River aimerait contre- balancer cette perte de reve- nus... tout simplement en construisant un centre pour beaucoup moins cher. (dans les alentours de 70 000 dol- lars) . C’est du moins le désir des membres du club et ce n’est qu'un désir pour l’instant. En effet, le Secrétariat d’Etat est “a peine au courant” au moment ow nous mettons sous presse et il ne saurait étre question de certitude. Pour- tant, Powell River semble avoir les moyens de sa _politi- que, car l'association est con- nue dans la communauté franco-colombienne pour sen dynamisme et son aptitude a trouver de l’argent quand il le faut. Ainsi, il n’y avait pas moins de 200 personnes a l’épluchette de blé d’inde qui a eu lieu début septembre, sans parler des ventes des sapins de Noél ou des voyages de bois de chauffage ow il ne manque jamais de bras volon- taires pour aller chercher du bois dans la forét et le vendre au profit de l'association. De plus, le projet de Powell River, méme s'il s’agit d’une construction, parait modeste; une salle multifonctionnelle, des espaces pour les bureaux, et c'est a peu prés tout. La modestie n'est assuré- ment pas la qualité premiére du centre communautaire- école de Vancouver envisagé par l’étude de faisabilité de Geneviéve Lemarchand me- née sous la responsabilité d’un comité consultatif nommé par le Secrétaire d’Etat: en faisant la moyenne des trois hypo- théses envisagées par l'étude (avec école, sans école...) on tombe sur une somme de 13 millions de dollars. Une so- ciété s'est formée (a partir des membres de l’ancien comité consultatif) pour assurer le suivi de cette étude, mais son implantation semble patiner pour l’instant. Ainsi, on atten- dait la publication de liste des membres de son conseil d’ad- ministration pour début sep- tembre et rien n’a encore été annoncé. Quoi qu'il en soit, ce centre s'intégre a la trilogie compo- sée’ de Vancouver- Francocentres, Kelowna et Powell River. Et a cette liste de quatre, il faut encore ajouter Nanaimo, qui a ré- cemment laissé passer d'un cheveu I’achat d’un batiment, et éventuellement Prince Georges, qui pense aussi 4 son centre communautaire. En dépit des désaccords de Vancouver, l’idée du centre communautaire fait déci- demment bien du chemin ces temps-ci en Colombie britan- nique. Saint- Laurent a Vancouver Suite de la page 1 beaucoup aux Etats-Unis” La maison organise un défilé de mode dans un des grands hotels de la ville de passage, et les clientes qui veulent acheter ou commander peuvent essa- yer les modéles dans une des suites de cet hétel-la. La collection Rive Gauche, un peu moins cher que la grande collection de Saint- Laurent n’est tout de méme pas a la portée de toutes les bourses, par exemple, un cardigan en cachemire se dé- taille: 750 dollars, une ju en tweed écossais 700 dollars.. La clientéle de Vancouver de ce couturier a des goits différents de ceux de Montréal ou de Toronto; elle achéte des toilettes plus habii- lées, elle ne portera du velours que pour sortir, et la clien- téle de Vancouver n’aime pas les soldes. “J'ai fait ce qu’on ne fait jamais, je suis venue avec des soldes de la collection de printemps, elle n’a eu auccun succés. A Montréal, les soldes attirent les clientes”, les élé- gantes de Vancouver, dans les trente-cing ans ne courent pas derriére les rabais. =] Par Jean-Francois Fournel E'TES VOUS UN BON FRANCOPHONE? Pour l’assemblée générale de votre association, 1 Vous prenez tout le temps la parole Vous remplissez six pages de notes (alors que vous n’étes pas secrétaire) © Vous bavardez avec votre voisin (e) 0 Vous profitez de la pause-café pour vous éclipser OO Vous n’étes pas venu(e) Vous entendez parler frangais dans la rue, CO) Vous changez de trottoir © CO) Vous vous mettez a parler anglais C) Vous demander a la personne combien elle vend son “pot” . O Vous l’abordez en disant que vous étes de Chicoutimi. : () Vous lui donnez I’adresse de_ l'association francophone la plus proche ; Si vous voulez . étre informé en ‘frangais,. O) Vous lisez le “Soleil de Colombie” de A a Z en écoutant “Rafio-Canada” ©) Vous achetez “La Presse” et “Le Devoir” toutes les semaines 0) Vous achetez “Le Soleil” et vous le jetez aprés en avoir retiré les programmes de “Radio-Canada” - O Vous ne faites confiance qu’a Bernard Deréme C) Vous ignoriez que Pierre Trudeau n’est plus le Premier ministre du Canada Vous voulez que votre enfant apprenne le frangais ©) Vous l’inscrivez au programme-cadre quand il a trois mois C) Vous faites la queue pendant des heures devant les bureaux de la commission scolaire pour ‘le mettre en immersion C) Vous cherchez une “nany” parisienne C) Vous lui lisez la loi 101 tous les soirs avant qu'il sendorme ~ C) Vous vous obligez a parler francais 4 la maison Vous venez de prendre une carte dans |’association francophone © () Vous renversez le bureau de direction et vous devenez président (Vous passez vos fins de semaine a trouver le vin et le fromage les moins cher {1 Vous demandez le doublement des subven- tions du Secrétariat d’Etat. Ceci, sans engagement de votre part CO) Vous ne manquez aucune des réunions, méme en été ” Vous mettez votre nouvelle carte de membre avec vos cartes de crédit et vous essayez de payer votre note de restaurant avec. Au restaurant, CO) Vous trainez réguliérement votre voisin chinois 4 “La Québécoise” () C’est lui qui vous entraine toujours dans les restaurants chinois CJ) Vous ne commandez jamais de hot dog, mais un chien chaud C Vous exigez de la tourtiére chez Mac Donald C) Vous savez que les “French fries” ne viennent pas de France et vous ne ratez pas une occasion d’en faire la remarque 4a la serveuse On parle d’un centre communautaire francophone, (1 Vous vous plongez sur le champ dans la rédaction de votre propre étude de faisabilité Vous vous précipitez aux réunions d’informa- tion... pour vous assoupir cing minutes aprés le début (1 De toute facon, il y a déja un centre communautaire italien 4 deux pas de chez vous... O Vous proposez, 4 un prix d’ami, les services de votre compagnie de plomberie car “des tuyaux, il en faut aussi” ; CJ Vous proposez M. Bichemule pour la présidence, et si lui-méme propose votre candidature, vous acceptez, mais du bout des lévres. Le bilinguisme, pour vous, C est: 0 Ne pas supporter une seule faute d’orthogra- phe dans les annonces d’Air-Canada C Exiger que le guichetier de la banque vous récite “Hamlet”, puis “Les femmes savantes” pendant que ~ vous rédigez votre chéque CJ Se contenter des “Femmes savantes” C) Adresser trois plaintes par semaine au Commis-. saire des langues officielles O) Parler un jour en frangais, un jour en anglais a votre voisin chinois Vous vous sentez fier d’étre franco-colombien quand C1 -La télévision retransmet d’abord en francais le. J débat des trois chefs de parti CL) Les Canadiens de Montréal gagnent la Coupe Stanley () Richard Brodeur (le gardien des Canucks) détourne un tir imparable de Wayne Gretsky 1 Vous recevez une note d’électricité de 1000 dollars pour deux mois, mais rédigée en francais au verso OC) Vous apprenez que “Le Soleil de Colombie” vient de remporter le prix Pulitzer Votre attachement a la francophonie vous pousse a C Faire des centaines de milles pour écouter une homélie en francais () Passer vos vacances a vendre des calendriers du 75e@me anniversaire de Maillardville {) Vous imposer de regarder “Three’s Compagy” en francais C) Vous adresser en francais au policier qui vient de: vous arréter, et lui faire remarquer que les panneaux de signalisation devraient étre dans les deux langues 0) Envoyer un don de cing cents dollars au “Soleil de Colombie” ° REPONSES| Evidemment, vous avez pris ce. sondage au sérieux et vous avez répondu consciencieuse- ment d’une maniére qui ne regarde que vous. Dans ce cas- la, il_n’y a aucune doute, vous étes vraiment un excellent Franco Colombien. Dans I’al- ternative, peu probable nous vous l’accordons, ot vous au- riez pris ces questions pour un ramassis de canulars, nous _ hous permettons de vous sug- gérer les réponses qu'il fallait donner pour mériter le titre de bon francophone. Ainsi, vous avez: bavardé avec votre voisin pendant la réunion et changé de’ trot- toir quand vous avez entendu parler francais, vous lisez “Le Soleil de Colombie” de A a Z ns (ais sans CcOuten — hadio- Canada) vous avez appris la loi 101 par coeur pour ne pas avoir a aller chercher tous les soirs le texte a la cave, vous avez demandé non pas le dou- blement mais le triplement des subventions du Secrétariat d’Etat, vous avez mangé de la tourtiére au Mac Donald, vous étes devenu président du centre communautaire, vous avez écrit au Commissariat des langues officielles 4 propos des fautes d’orthographe d’ Air Canada, vous avez rédigé en francais un chéque de 1,500 dollars 4 l’ordre de Hydro C.B., et vous avez envoyé (comme I’an dernier) un don de 1,000 dollars au Soleil pour qu'il puisse continuer a finan- cer des sondages aussi sérieux que celui-ci... & Scone wf \ | | - } }