4—. Le Soleil de Colombie, vendredi 26 juillet 1985 Itinéraire: Une infirmiére chez les déshérités Par Reine Degarie Héléne Boissonnault a tra- vaillé comme infirmiére dans plusieurs pays du tiers mon- de. La semaine derniére, nous I’avions quittée au Bangladesh. De retour au Canada, Héléne Boissonnault bénéficie d'une bourse pour suivre un cours dans le cadre du Arctic Nursing Program. Ce cours comprend un stage pratique qu'elle fera auprés des Inuit a Povungnituk, petit village de 600 habitants, situé dans le Grand Nord québécois. L’in- firmiére avoue avoir “trouvé épouvantables les conditions de santé chez les Inuit”. Elle avance une explication. “Chez les Inuit comme chez les Africains, les apports techno- logiques sont venus trop vite. La technologie que nous avons pris un siécle 4 maitriser, nous la leur imposons du jour au lendemain. Aussi; leurs habi- tudes alimentaires ont été modifiées trop radicalement. En conséquence, leur corps ne s'est pas bien adapté. C'est peut-étre pire chez les Inuit, car ils ont plus facilement accés 4 nos marchés offrant souvent des aliments de piétre qualité nutritive. Un bateau se rend 14 une fois par année, il arrive rempli de boissons ga- zeuses, de croustilles et de chocolat. Ce peuple a pour- tant trés bien survécu depuis des siécles sans consommer de sucre. Maintenant, on dirait qu'il subit une rage de sucre. Il en est de méme pour I’alcool. Les Inuit ont la plus affreuse dentition que j’aie vue”. Lors de ce séjour dans le insatisfactions exprimées par les populations pauvres avec Jusqu’a la fin du 192 siécle, traditionnellement, les enfants étaient traités comme les adul- tes lors de poursuites judi- ciaires. Un changement d'idé- ologie apporta un changement d'attitude vis-a-vis des jeunes malfaiteurs. Une des raisons sociales fut l’exploitation mas- sive des jeunes ouvriers lors de la révolution industrielle, au tournant du siécle. La doc- trine de “parens patraie’, ot l'état joue le réle de parent concerné, évolua. Le systéme de justice criminel pour les jeunes devint dés lors un mélange de droit criminel et de politiques de bien-étre social. Le but: protéger les jeunes entrainés dans le pro- cessus criminel. Les jeunes contrevenants furent considé- rés comme souffrant de mau- vaises influences, et non en tant que criminels. Nouvelle loi La loi sur la délinquance juvénile s’occupa des jeunes pendant 76 ans jusqu’a ce que la nouvelle loi sur les jeunes contrevenants entre en vigueur le ler avril 1984. Voici quelques aspects de cette loi qui représente la plus importante piéce de droit judiciaire pénal concernant la jeunesse de notre société. La loi sur les jeunes contrevenants reconnait le droit la société d’étre proté- gée contre tout comportement illégal. La loi note aussi que le jeune contrevenant doit accep- lesquelles elle a travaillé (au- tant celles de cette terre glacée, que celles des contrées plus chaudes). “Les Inuit criti- quaient beaucoup. Au début, en Asie et en Afrique, je refusais les critiques et j'étais portée a dire: Ecoutez! ne nous importunez pas avec vos ré- criminations, nous vous don- nons ce que nous pouvons et acceptez-le tel quel. Mais, avec le temps, méme si c'est un peu frustrant de se faire désap- prouver, j'ai compris la jus- tesse de leurs revendications. Il y a trop de pays qui ont fait du dumping, non seulement de médicaments mais de toutes sortes d’équipements dont ils ne voulaient plus”. Elle a également constaté des similitudes qui, a priori, peuvent surprendre. Bien que les causes n’en soient pas les mémes, en raison d’une ali- mentation et d’un climat diffé- rents, les maladies les plus répandues dans le Grand Nord et dans les pays démunis des régions tropicales se ressem- blent. Les problémes sont principalement das a des conditions de vie insalubres et a une alimentation inadé- quate. Dans le premier cas, des complications surviennent en raison du type d’habitation. “En Afrique, il y a souvent pollution de l’air provoquée par l’entassement d’un trop grand nombre de personnes dans une méme case. Lors- qu ils toussent et crachent, ils contaminent les autres. Dans le Grand Nord, les Inuit se couchent sans se dévétir. Au- paravant, bien que froide, la température était constante dans les igloos. Maintenant, avec les maisons modernes, il n’existe qu’un petit systéme de chauffage dans la piéce cen- trale et les chambres de- meurent trés froides. Quant a ter une responsabilité deés actions qu'il commet contre les régles de la société. - Les jeunes ont les mémes droits et libertés que les adultes et doivent en étre diment informés au moment ov ils sont en état d’arrestation. La loi reconnait la responsabilité des parents quant a la supervi- sion de leurs enfants, mais aussi leurs limites dans le contexte actuel. Cette loi est limitée dans son application et s’applique seu lement aux contraventions en violation avec une loi fédérale, ses réglements ou une dispo- sition du code criminel. On ne Sait pas comment les ieunes seront légalement sourinclus, lois provinciales ou municipa- les. Définition La loi définit un jeune contrevenant comme: a) é- tant agé de 12 ans ou plus, mais b) de moins de 18 ans. Avant avril 1985, 17 ans était l’alimentation, _poursuit Héléne Boissonnault, les Africains souffrent de carence alimentaire, tandis que les Inuit surconsomment de la Mauvaise nourriture” L’importance de la prévention En 1975, pour une seconde fois, notre interlocutrice se rend en Tunisie faire de la médecine préventive dans un centre de protection maternel- le et infantile (PMI) 4 Menzel Bourguiba, une petite ville a proximité de Bizerte. “Aprés un an de travail la-bas, j’ai commencé a com- rendre l’importance de la médecine préventive, surtout dans un pays comme la Tunisie qui est assez bien structuré en établissements de santé, méme si ce n’est pas parfait. Au début, je n’aimais pas ca; je suis une fille d’action, j’avais l'impression de ne rien faire, je préférais m’occuper des enfants mala- des que je pouvais sauver. A la fin, j'ai pris conscience que c'était peut-étre la solution”. Tout se tenait au PMI, raconte Héléne, les soins pré- Nataux et post-nataux, la vaccination, la nutrition et la planification des naissances. “On pouvait suivre les méres, du moment de la grossesse jusqu’a ce que les enfants atteignent un certain Age. De réels contacts s’établissaient. Ainsi, une mére pouvait venir méme si l'enfant se portait bien, simplement pour le faire peser. Pourtant, ce n’est pas dans la mentalité africaine de se rendre 4 une clinique si l’enfant n’est pas trés malade. Cela nous fournissait l’occa- _ sion de faire de la prévention”. A suivre Revue Développement, été 1985 Quatre légendes de Vancouver Les deux soeurs Par Roger Dufrane Mettons-nous en état de légende. Redevenons primi- tifs. Point de logique ni de calcul. Rien que le coeur et l’imagination! Les souches de cédre rouge du Parc Stanley grimaceront comme les génies sculptés sur les totems. Les plus hautes montagnes évo- queront des reines en robe blanche veillant sur la paix du monde. Je parlerai des “Lions”, les montagnes sommeées de neige de la rive nord. Les Lions dominent les fataies et les gorges. Leur double embléme de pierre monte la garde a entrée du pont suspendu. Quelle manie ont les peuples de se réclamer de l’aigle ou du lion, animaux rapaces et belli- queux? Ne faut-il pas préférer la colombe, la feuille d’érable, ou deux jeunes filles. Car les femmes, a part les Amazones de la mythologie grecque, ne font pas la guerre. Du temps des Indiens de la céte, les Lions s'appelaient les Deux Soeurs. Et ces deux princesses jumelles figuraient comme on va le voir, une paix éternelle. Métamorphose Pourquoi a-t-il fallu qu’un honorable juriste, fort écouté en Colombie britannique ait suggéré de métamorphoser les Deux Soeurs? Sans doute les trouvait-il trop poétiques et paisibles pour des pionniers abatteurs de bois. I] pensait aussi, sans doute aux lions de Trafalgar Square et a celui de Waterloo a qui les Francais en 1830 ont coupé la queue. En tout cas, vers 1890, les “Visa- ges pales” qui, comme on sait, se soucient peu dela parole des “Peaux rouges” ont nommé “Les Deux Soeurs” “Les Lions”. Pour eux, ils repré- sentent mieux la vigueur et la tenacité des ‘“colonisateurs”. C'est dimanche, la foule se presse a l’entrée du Parc Stanley. Les voitures filent a toute allure vers les hauteurs de Prospect Point et le pont suspendu, un pont qui va bientét célébrer son cinquan- tenaire, toujours neuf et léger, souple aux jointures. Foin de la foule et du bruit! Nous nous enfoncons dans une allée paralléle a la grand route. La cathédrale des cé- dres rouges dresse ses colonnes silencieuses. Seuls un cri d’oi- seau, un ruisselet qui mur- mure, quelques feuilles qui tombent, percent le silence. Or déja se penche le grand Dieu des Indiens: “le jardin est atoi”, me dit-il. Je te le donne, en son immensité et ses mys- téres. Deux filles jumelles Ici et 14, des arbres étranges, rougeatres comme la peau des premiers habitants, et d’ot sortent parfois des branches qui rejoignent le tronc comme une anse de corbeille. D’autres cédres, au fat mince, bondis- sent vers le ciel et lui tendent une touffe de verdure. Sou- dain, une éclaircie broussail- leuse, d’énormes souches en- tourées de lianes, un hangar de rondins, pareil 4 une maison indienne désertée. Et voila le pont suspendu. Des autos y courent comme des jouets. Elles courent, vers les Lions, ou plutét vers les Deux Soeurs de la rive nord, et dont, rebroussant chemin dans les calmes et vertes allées, je me raconte l’histoire. Il était une fois, au temps ot les corbeaux parlaient et les cédres, et les poissons, et les dieux,.un chef Indien de la céte en guerre contre un chef Chronique GRC La loi sur les jeunes contrevenants lage limite. Les articles 12 et 18 du code criminel définissait qu'un en- fant de moins de 7 ans n’était pas responsable de ses actions et que les enfants de 7 4 14 ans seraient jugés responsables seulement s’ils étaient en me- sure de comprendre la nature et les conséquences de leurs actions. La loi sur les jeunes contrevenants a aboli les ar- ticles 12 et 18 du code criminel. La définition de “jeune personne” a substitué un age minimum de 12 ans pour une poursuite criminelle. Un jeune de 11 ans n’est pas inclus dans cette derniére. Lorsque le jeune contreve- nant est mis en état d’arres- tation, il doit étre détenu a l’écart des autres adultes, il doit étre avisé de ses droits et doit se voir donner l’opportu- nité de parler a un avocat, un parent ou tout autre adulte de son choix. Aprés, s'il accepte, le policier pourra lui poser des questions en rapport avec le crime commis. L'officier en charge doit aviser les parents le plus tét possible des raisons pour les- quels l’enfant est détenu. La police ne doit pas prendre les empreintes digitales ou photo- graphier un jeune contreve- nant a moins que la loi sur les jeunes contrevenants ne le permettre. La plupart des dispositions de la loi sont raisonnables dans la mesure ot elles visent 4 protéger le jeune contrevenant. Toutefois, elle limite le pouvoir du policier lors de la conduite d'une enquéte criminelle. Nuances Un certain nombre de faits doivent étre pris en considé- ration lorsque l’on envisage l'impact de la nouvelle loi. Parfois, ce ne sont que des adolescents en révolte qui commettent des larcins, font l’école buissonniére ou pren- nent de la drogue. Dans certains cas, il s’agit unique- ment de les aider a traverser cette crise. La nouvelle loi donne beaucoup de discrétion au policier. Il ne faut surtout pas invo- quer le fait que le jeune est perturbé pour €pargner a celui-ci les conséquences de son comportement criminel. Il faut que la loi sur les jeunes contrevenant s’applique d’une facon réaliste par l’imposition de peines définies. Sinon, la loi perdra les avantages des nou- velles doctrines et des nou- veaux principes qu'elle cher- che a préconiser. Les jeunes ne prendront pas leurs responsa- bilités et trés vite nous en serons au point ou nous avons: commencé, Cette loi est relativement récente, mais a en juger par la précédente, il serait sage de conclure qu’elle sera présente pour de nombreuses années a venir. Gend. Jacques Lavoie Détachement de Burnaby 7 ‘VOYAGES-QUALITE. QUATITY-TRAVEL Jacques Lévy AGENT COMMERCIAL (604) 685-5247 307-626 rue Pender Ouest, Vancouver, C.B., Canada V6E 1V9 Foyer Maillard Nourri, logé, blanchi, infirmerie (24h) Service bilingue, services aux chambres 1010, avenue Alderson Maillardville , C.B. Pension pour retraités (de 55 ans et plus) Tél.937-5578 descendu du nord. Le Roi de la céte avait deux filles ju- melles, belles, sages et gentil- les, aux longues nattes. Dés leur accession a l’age nubile, il organisa un grand festin, sans interrompre pour cela la guer- re avec son ennemi du nord. Paix éternelle Or, ses filles vinrent lui parler: “Accordez-nous une faveur, dirent-elles. Au lieu de char- ger de guerriers hérissés d’arcs et de fléches nos pirogues peinturlurées, aux tétes d’ai- gles et de corbeaux, ornez-les de fleurs et de jeunes hommes chargés de présents. Qui’ils aillent a la rencontre de nos ennemis et les convient a nos festivités. Ce qui s’accomplit avec l’agrément du roi. Et les deux tribus se réconciliérent, scellant ainsi une paix éternel- le. Tout 1a-haut dans le ciel, le grand Manitou se réjouissait: “Je veux récompenser ces deux jeunes filles, dit-il. Et il s'est penché sur un nuage, les a prises dans la coupe de ses mains, et les a déposées pour toujours, tout prés du ciel, sur les hauteurs inconquises. Depuis lors les Deux Soeurs veillent sur la paix de Van- couver. Et, espérons-le comme l'espéraient les Indiens de la céte Pacifique, sur la paix du monde. A suivre Condition physique Les activités les plus populaires Quelles sont les activités récréatives les plus populaires chez les jeunes Canadiens? Selon 1’Enquéte Condition physique Canada, les cing plus populaires, par ordre de préfé- rence, sont les suivantes: les cyclisme, la natation, le jog- ging ou la course, la marche pour fins d’exercice, et le patin sur glace. Celles-ci ne sont pas tellement différentes des acti- vités préférées de l'ensemble des Canadiens. A l'exception de l’ordre de préférence, il n'y a que le patin sur glace qui remplace le jardinage parmi les cing activités préférées chez les jeunes. Parmi les dix activités préfé- rées, seulement deux - le base-ball et le hockey sur glace - sont des activités d’équipe. Toutes les autres se pratiquent seul ou a deux. La popu- larité des activités qui ne. nécessitent pas de grands groupes ou beaucoup d’or- ganisation réfléte probable- ment les modifications effec- tuées aux programmes en vue d’encourager les activités qui se pratiquent pendant toute la vie et le désir des jeunes gens d’y participer. Les vingt activités récréatives les plus populaires sont trés variées, allant de la plus populaire, le cyclisme (2,9 millions), 4 la moins popu- laire, les quilles (365,000). Puisque l'année 1985 est l’An- née internationale de la jeu- nesse, cette liste, qui com- prend une gamme d’activités couvrant l’année entiére, per- met de planifier des activités récréatives qui sauront attirer les jeunes. L’Enquéte condition physi- que Canada s'est déroulée entre février et juillet 1981. Les enquéteurs ont interrogé quelque 22,000 Canadiens de 10 ans et plus et ont fait subir des tests de condition physique a plus de 16,000 personnes agées de 7 a 69 ans. Les résultats sont publiés régulié- rement dans des rapports détaillés.