FRANCOPHONES, DEBOUT remiére intervenante a prendre la parole, M™* Marie Bourgeois, direc- trice générale de la Société Maison de la francophonie de Vancouver, a abordé une dimension descriptive et critique de la _ réalité communautaire et socio- politique de la francophonie COALITION ET LEGITIMITE e second confé- rencier, M* Michel Doucet, a poursuivi cette réflexion sur les institutions francophones en mettant en perspective le travail que doivent effectuer ces institutions en ces temps d’incertitude constitutionnelle DUALITE LINGUISTIQUE =i conomiste et ensei- gnant a la faculté des Affaires de l’Université Simon Fraser, M. John Richards poursuit ses recherches notamment sur la UNITE NATIONALE _nfin, le théme de la ‘contribution — des communautés francophones 4 I’uni- té nationale fut abordé par le ATELIERS THEMATIQUES Ginette Denis animant un atelier britanno-colombienne. Cumulant prés de 20 ans d’expérience au sein de diver- ses institutions francophones de la province, M™° Bourgeois a souligné l’importance de nos institutions francophones et des services en frangais offerts tant par ces derniéres que par les gouvernements fédéral et provincial. Toutefois, la pré- carité de la structure en place inquiéte _l’oratrice : « le parcours n’a pas été facile et le terrain ov il reste encore tant a défricher est insidieux ». La consolidation du systéme scolaire francophone actuel, le développement d’un réseau d’éducation postsecondaire, l’économie et la formation des ressources humaines, autant de domaines que de luttes qu’il faudra livrer, aux dires de M'™° Bourgeois, afin d’assurer la viabilité de la communauté francophone. Maints dangers minent le succés de cette entreprise : assimilation, démo- bilisation, réduction des crédits fédéraux et division entre les institutions francophones en place. Citant Bernanos : « On ne subit pas l’avenir, on le fait », M™° Marie Bourgeois a invité la communauté francophone A rester debout lors des futurs grands débats qui animeront la paysage canadien : constitution, réfé- rendum québécois et recon- duite des ententes de finance- ment pluri-annuel. « A nous de décider ! » a clamé |’ oratrice. et politique. Doyen de l’Ecole de droit de l’Université de Moncton et témoin attentif de la situation politique des francophones du Canada, M® Doucet a déclaré que |’ave- nir des communautés franco- phones repose a la fois sur une présence communautaire forte et une participation active au processus politique. « Par la création de nos espaces francophones, nous avons réussi 4 nous donner certains outils essentiels au développement de notre vie culturelle, linguistique et communautaire » a souligné l’intervenant. En conséquence de quoi, M° Michel Doucet a affirmé sans ambages que la légitimité de nos institutions repose en grande partie entre les mains de francophones qui sauront les appuyer et veille- ront au maintien d’une orga- nisation sociale francophone forte et dynamique. « Si cet appui est inexistant ou faible, nos gouvernements sau- ront qu’ils n’ont pas besoin de porter attention aux demandes de vos institutions » a ajouté . M® Doucet. place de la francophonie dans univers canadien. Doutant ouvertement de la viabilité du fait francais hors du Québec et de ses frontiéres acadienne et ontarienne, M. Richards a fait part de sa vision en ce qui concerne l’aménagement des pouvoirs fédéral-provincial en matiére linguistique au Canada. Selon |’économiste, la place réservée au multicul- turalisme canadien au deétri- ment du bilinguisme accorde peu de marge de manoeuvre aux institutions de la franco- phonie britanno-colombienne. Au surplus, cette mé€me francophonie entretient un discours qu’ il juge irréaliste en se dissociant du caractére multiethnique de la province et en reposant ses revendications sur le seul principe de la dualité linguistique. président et chef de la direction Punité du Conseil pour canadienne, M. Jocelyn L. Beaudoin. « L’une des grandes forces du Canada réside dans sa dualité linguistique. Cette dualité, au chapitre de la langue et de la culture, constitue une richesse individuelle et collec- tive peu commune et nous avons toutes les raisons de vouloir la a déclaré M. maintenir » Beaudoin. A ce chapitre, les efforts déployés par les communautés francophones pour préserver notre identité culturelle et linguistique cimen- tent et préservent, aux dires de l’orateur, l’unité canadienne. Photo : Yvon Ouellet. n aprés-midi du samedi 22 novem- ‘bre, les quelque 150 _ participants dont une quarantaine de jeunes ont été regroupés en ateliers ol ils ont ensemble réfléchi aux multiples facettes de la francophonie en milieu mino- ritaire. Il a été question de réalités communautaires, de mécanismes_ individuels et organisationnels de prise en charge de notre héritage et de Pintégration des jeunes au processus de développement de la communauté francophone. Les participants au dernier atelier ont quant 4 eux exploré le concours des francophones aux débats politiques provinciaux et nationaux. Le bilan de ces discussions dresse un tableau a la fois réjouissant et inquiétant de la situation de la francophonie en Colombie-Britannique. A l’om- bre des progrés accomplis jusqu'a ce jour, certaines diffi- cultés persistent : sentiment d’isolement des francophones vivant en régions, manque de visibilité, faible taux de participation, etc. Toutefois, un réel désir de changements émane de ces _ discussions. Malgré la _ diversité des propositions d’actions suggé- rées, un fait demeure : l’urgence d’agir maintenant individuelle- ment et collectivement. INVITES D’HONNEUR n. outre de ces conférenciers et ateliers thématiques, deux invités se sont adressés aux participants de ce premier forum sur la présence francophone en Colombie- Britannique. Ainsi, l’honorable Hedy Fry, députée et secrétaire d’Etat au Multiculturalisme et a la Situation de la‘femme et M. Gino Leblanc, président de la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada ont souligné |’impor- tance de la tenue d’un tel événement pour la francophonie britanno-colombienne. L’accueil réservé 4 ce forum par les presses €crite et électronique du Canada est aussi notable. Des journalistes de la radio et de la télévision de Radio- Canada/Colombie-Britannique, du Soleil de Colombie- Britannique, de la Presse canadienne, de la radio anglaise CKNW et du Vancouver Sun ont couvert cet événement. Aussi, en grande premiére, la radio nationale de Radio-Canada a enregistré son émission Tournée d’Amérique en direct des lieux du forum. « Viendriez-vous vivre en frangais en Colombie- Britannique ? » telle était la question posée aux canadiens et canadiennes lors d’une tribune téléphonique diffusée en deuxiéme heure de |’émission. D’un bout a l’autre du pays, en ce samedi 22 novembre 1997, il fut question de la francophonie — britanno-colombienne ! o L’honorable Hedy Fry en’ compagnie de Diane Coté, présidente de la FEC B. wet Nicole Hennessey, présidente du Conseil scolaire francophone de la C.-B. Photo : Yvon Ouellet. -