6, Le Soleil de Colombie, Vendredi 12 Novembre 1976 Deux Canadiens ND. E.R Cet article est extrait du Bulletin : Novembre 215 du Département de Frangais de l’Université de la Co- lombie Britannique. Les deux soldats mourai- ent. Restant face 4 face, sépa- rés d’un pied seulement, chacun pouvait voir la pei- ne et la mort imminente de l’autre. Emprisonnés sous’ des poutres et des monceaux de débris enchevétrés qui é- taient tombés quand la bombe meurtriére avait 6- claté au travers-du toit de chaume de la maison, ils attendaient que leurs ca- marades leur apportent du secours ou que la nuit leur apporte la mort. Le soldat’ de droite gri- macait et pleurnichait dans sapeine. Ses jambes a- vaient été écrasées quand la cheminée de la maison s’était écroulée 4 l’inté- rieur. Son sang avait giclé sur le parquet et il avait perdu connaissance. Main- tenant, l’écoulement = du sang avait diminué et, se récriant contre sa peine, il avait repris conscience pour ces derniéres heures de vie qui lui restaient. Tout prés_ de lui, l’autre soldat priait pour que1l’in- .conscience lui prenne sa peine. Percé dans le dos par un clou et figé au-des- sous d’une poutre, il avait retenu sa conscience et désirait seulement la fin de sa peine. En écoutant les cris et les pleurs du soldat, il avait tendu sa main pour toucher I’autre. Quoique le contact avec une autre- personne ne puisse, vaincre la peine, c’était toujours un moyen de la rendre plus suppor- table. Les deux soldats s’étaient donc rapprochés pour se réconforter 1’un autre. Mais, immobili- sés qu’ils étaient, ils ne pouvaient pas se toucher. Le soldat qui gisait sous la pile de briques avait essayé de ramper pour gagner ces quelques pouces qui, les séparai- ent, mais il n’avait pu qu’a peine se déplacer et s’était écroulé en pleu- rant, déchire de dou- leur et criant des mots indistincts. Et les deux soldats avai- ent compris qu’ils ne pour- raient jamais s’atteindre. Mourir dans les bras l’un de l'autre, méme d’une personne qu’on ne connait pas, n’est pas aussi dé- sespéré que de mourir seul. Et il est infiniment meilleur de mourir contre quelqu’un qu’a la portée de quelqu’un qui ne peut vous atteindre. Les deux soldats allaient mourir sans le réconfort d’autres bras. Que dit-on, en mourant, a un autre qui meurt aussi. Parle-t-on du temps, dela guerre, de lafamille, de la femme ou des bébés. On exprime ses craintes et l’on espére que l’autre n’aura pas peur, parce que la peur rend insupporta- ble ces derniers moments. ‘“*‘Détendez-vous. . .n’ayez pas peur. . .cela ira mieux ainsi. . .’’, dit l’undes sol- dats pendant que la poutre pesait sur sa poitrine et que la vie ruisselait hors du trou qu’il avait dans le dos. L’autre soldat jeraunre- gard plein de désespoir. Dans _ un instant de lucidité comme en connaissent les mourants, il écouta son camarade parler en fran- cais et réalisa qu’il ne connaissait pas la langue. ‘What. .’?, exprima-t-il lugubrement, et latristes- se apparut dans ses yeux. Il regarda_ fixement ]’au- tre et son visage expri- mait sa frustration. C’é- tait le coup final, ne pas Appel de candidatures mixtes CARRIERE DE VERIFICATEUR Traitement: $15 787 4 $22 640 No de référerice: 6-A-U-003 (68) AIMEZ-VOUS LES DEFIS, LA VARIETE, LE CLIMAT STIMULANT D'UNE EQUIPE DE GENS COMPETENTS ? LES C.A., LES R.I.A. ET LES C.G.A. QUI ONT UNE SOLIDE EXPERIENCE DE LA VERIFICATION TROU- VERONT CHEZ L'AUDITEUR GENERAL UN CHOIX DE CARRIERES INTERESSANTES. Renseignements complémentaires Le présent concours vise a pourvoir aux postes vacants en vérification informatique. Toutefois les candidatures de ce concours pourraient servir 4 combler des postes de méme nature et exigeant des ‘qualités semblables, qui devien- draient vacants au sein du méme ministére ou dans d'autres. Pour certains postes, la connaissance du francais ou de I’an- glais suffit; pour d'autres, la connaissance du francais et de l'anglais est indispensable. Lieu de travail La plupart des postes disponibles sont situés a Ottawa-Hull, cépendant il y a également des postes vacants dans les bu- reaux régionaux. Exigences linguistiques Les unilingues peuvent postuler un poste bilingue s ‘ils con- sentent par écrit a s‘engager dans un programme de forma- tion linguistique qui pourra, au gré de la Commission de la fonction publique, durerjusqu’a un an, La Commission s‘assurera d'abord de leurs aptitudes linguistiques, puis dé- terminera le lieu des cours. La titularisation ne sera accordée que silé programme de formation se termine avec succés. Comment se porter candidat Remplirle formulaire de demande d'emploi C.F.P. 367-4110, - on le trouve dans les bureaux de poste, les centres fédéraux de main-d'wuvre, et les bureaux de la Commission de la fonction publique du Canada, — et le faire parvenira: Bureau de I’Auditeur général du Canada &tre capable de communi- quer avec son compagnon ences moments sans es- poir. Comme s’il était important qu’ils’explique, il eut ces mots définitifs: ‘*I, .don’t. .speak. .french’’ Et son camarade, qu’il n’avait jamais connu, réa- lisa la m@me chose. Com- me s’il comprenait les mots de l’autre, il répon- dit. avec une misére qui reflétait l’éternité: ‘‘Moi.. je ne parle’ pas. . .J’an- glais’’. . De ne pas pouvoir se com- muniquer quelques mots d’espoir, ils se retrou- vaient soudain désespe- TES. cas Les ceux nuérent soldats conti- a se regarder, mais ne parlérent plus. Leurs peurs, nes, fouillé dans leurs pei- tout cela restait ver- leur bouche, Cadres administratifs : Commission de la fonction publique du Canada Esplanade Laurier, Tour ouest 300 ouest, avenue Laurier Ottawa (Ontario) K1A OM7 Date limite: le 27 bre 1976 Priére de toujours rappeler le numéro de référence approprié. Et les maintenant dans leur langue. deux soldats, complétement seuls, at- tencaient que la nuit em- porte leurs vies... Au Canada, environ une personne résidante sur mille purge, tous les jours, une sentence dans une ins- Ted DAVIS titution pénitentiaire. IDEALOUAGE CHEZ KINGSWAY PLYMOUTH CHRYSLER Ltée (ANGLE KINGSWAY et MAIN) ne == = New Yorker Brougham Hardtop. 4 Portes CHRYSLER LEASING SYSTEM COUPE PLYMOUTH VOLARE Pour les tarifs IDEALOUAGE ‘retggnonez ao 872" 8811 a | Le plus gros burger en ville. AU PRIX LE PLUS BAS METTEZ DE LA VARIETE DANS VOTRE ORDINAIRE; avec Greet RESTAURANT tastee-freez BIG T ‘FAMILIAL — RICK LEGENDRE, Prop. CACHE CREEK, B.C. Chaque repas un regal, fds ee RSE