) Page 4 L’ APPEL 5 ; Septembre 1968 tout 4 Maillardville, quant aux droits réclamés par les Canadiens franeais, il nous était diffi- ciles de prétendre que tout le monde sauterait a pieds joints sur leurs droits purement linguis- tiques alors que ces derniers ont toujours été enrobés dans une contrepartie religieuse. Je me rappelle méme avoir dit 4 plusieurs qu’il serait peut-étre souhaitable qu’une telle expérience se fasse soit 4 Vancouver ou dans un petit centre oti la colonie francophone n’a pas encore trop subi le feu du ecreuset. A ce mo- ment je pensais 4 Powell River ou a Terrace. Mais, historiquement et selon l’opinion gé- nérale qui régne encore, il y a une concentra- tion francophone, en Colombie Britannique, et elle est 4 Maillardville. La vérité est peut-étre que les funérailles en francais sont plus nom- breuses que les baptémes. Ceci dit il ne fait aucun doute que Maillard- ville peut faire mieux que fournir une vingtaine d’enfants 4 un programme destiné 4 produire des sujets vraiment dignes de s’appeler Cana- diens. Aprés tout, il est sensé y avoir quelque 6 a 7,000 francophones a Maillardville! Les animateurs devront parler Le sueccés ou la faillite d’un programme scolaire francais, en Colombie Britannique, dépendent de l’attitude des animateurs aux divers niveaux et, principalement, de ceux qui sont identifiés de plus prés avec les Canadiens frangais. Ce n’est pas tout de nous demander gj les Canadiens francais veulent ou non du fran- Gais .. . ou, encore, d’éprouver leur loyauté envers l’école paroissiale. Un droit légitime et constitutionnel est en jeu pour les générations a venir. C’est la génération présente qui en portera le fardeau ou le crédit. Certaines critiques qui nous ont été adres- sées semblent vouloir nous accuser d’abandon- ner la foi pour la langue. Ce que nous avons fait c’est de tenter de trancher le noeud gor- dien qui est encore cause de confusion chez beaucoup de nos bonnes ames. Nous en profitons done pour féliciter et remercier les paroisses qui ont fait la part des choses dans leur bulletin ou en chaire. Il fau- drait maintenant que les divers groupes se saisissent bien de la vraie dimension de la question. Nous avons jusqu’au mois de décembre, mois ol une premiére évaluation sera faite par les autorités scolaires, pour voir 4 doubler, au moins, le nombre d’inscriptions. Roméo Paquette - EN TROIS MOIS POUR FAIRE LE POINT... Nous ne publions pas durant les mois d’été . mais les jours filent et les semaines tissent leur filet d’événements qui marqueront un nou- vel automne et une nouvelle saison d’activités. Cherchons les plus importants ... ou ceux qui sont d’un intérét particulier 4 la vie fran- cophone de la Colombie Britannique. LES ELECTIONS FEDERALES L’élection de M. Pierre Elliott Trudeau au poste le plus responsable du Canada ne nous a pas surpris puisque, comme bien d’autres, nous Vavions anticipée. M. Trudeau a été entrainé sur le tapis magique d’une opinion publique qui s’est découvert un symbole. Dang ce eas, ce fut le symbole du neuf, du romanesque, du jeune et du “non-réchauffé”. Ce fut, en méme temps, souvent pour des raisons contradictoi- res, la découverte de l’>homme qui saurait le mieux résoudre le grand probléme du moment: la dualité canadienne. Avec le léger recul des semaines, il nous semble que le choix a été heureux. Nous avions besoin, au Canada, d’un vocabulaire nouveau, symbolique et polarisant. Les premiéres décla- rations publiques du Premier Ministre ainsi que ses premiers gestes le placent dans une perspective qui s’accorde tout-d-fait avec les espoirs qu’on avait mis en lui. Tl a su, en un tournemain, faire comprendre a la population que le premier ministre ne peut pas étre accusé d’étre allé préter le serment de gréves, par exemple, quand il y a déja des responsables dont le devoir est de tout faire pour mener les négociations 4 bonne fin. Son premier périple, il l’a fait chez cette population oubliée qu’on appelle les Esqui- maux; ce qui ne pouvait mieux attaquer le théme d’une “société juste’’. Son premier voyage a l’extérieur du pays, s’est-il gardé de le faire en Angleterre pour ne pas étre accusé d’tre allé préter le serment d’office & la Reine? A-t-il évité de le faire en France pour qu’on ne fasse pas d’histoires au- tour d’une entrevue secréte quelconque avec le général De Gaulle? Puis, s’il avait fait aux Etats Unis, il y avait cette possibilité qu’on alourdisse son dossier psychologique, dés le dé- but, en faisant courir la rumeur qu’il serait al- 1é consulter le grand chef de la tribu occiden- tale, L.B.J. De toutes facons, dans le style Trudeau qui s’avére de plus en plus logique, il sen fut faire un petit voyage en Espagne. Peu comprometteur, trés latin et désarmant pour les spéculateurs. Son premier discours officiel, il le fait 4 Vancouver, au congrés du Barreau Canadien, au point le plus creux de la conscience natio- nale, et en profite pour bien préciser qu’il ne blaguait pas en parlant de l’égalité de droit du francais et de l’anglais au Canada. Nous souhaitons au Premier Ministre et 4 ses collégues tout le suecés possible et leur’ (Suite page 5)