20 - Le Soleil de Colombie, vendredi 23 février 1990 INFORMATION ag A ee re aa Conseil national de la Fédération des francophones hors Québec La FFhQ déclare la guerre a |’APEC et au CoR OTTAWA (APF): Les extré- mistes du mouvement APEC (Alliance for the Preservation of English in Canada) et du CoR (Confederation of Regions) mont qu’a bien se_ tenir. Désormais, ils trouveront la Fédération des francophones hors Québec sur leur chemin. Inquiéte et outrée par les campagnes mensongéres or- chestrées d’un bout a l’autre du pays contre le bilinguisme et la dualité linguistique par les dirigeants de ces groupuscules d’extréme-droite, la FFHQ a décidé de répliquer. «Ces gens-la disent toutes sortes de choses et produisent toutes sortes de Statistiques fausses», s'offusque le prési- dent de la FFHQ, Guy Matte. Tant que le probleme était circonscrit dans une province, la FFHQ avait comme politique de respecter |’autonomie des associations provinciales et de laisser a chacune le soin d’adopter la marche a suivre. A l’Association canadienne- francaise de l'Ontario par exemple, la politique était d’ignorer ces groupes pour ne pas leur donner de publicité. Mais voila. Le mal s’est propagé comme un cancer. D’un bout a l'autre du pays, |’APEC a réussi a convaincre des municipalités a adopter des_ résolutions procilamant l’unilinguisme. Méme en_ Saskatchewan, province pourtant officielle- ment unilingue depuis 1988 00 il y aapeine sur tout le territoire 20,000 francophones dignes de ce nom, des municipalités songent a emboiter le pas aux villes ontariennes de Sault- Sainte-Marie et de Thunder Bay. Le probleme est maintenant d’ordre national. «Nous allons tenter d’endiguer les menson- ges perpétués par ces groupes. |! ne faut pas les ignorer. II faut les arréter. APEC a réussi ace jour aconvaincre 41 municipali- tés ontariennes a adopter une résolution proclamant |’unilin- guisme sur leur territoire. La FFHQ a recu de ses membres un mandat clair. Elle sera maintenant de toutes les tribunes, de tous les forums pour contrer les arguments avancés par les vieillards séniles de l’APEC. «On a lintention de se battre et de démontrer la fausseté des argumentations del‘APEC.». La bagarre débute tout de suite. M. Matte participera au réseau CTV aun débat avec nul autre que le fondateur de |’APEC, Ron Leitch. La FFHQ produira aussi une publication qui sera distribuée a la grandeur du pays, et qui dressera un portrait réel de la situation des minorités de langue officielle au Canada. On veut également rallier les Kee Pe tt ait 2 PERSONNES ET UNE PASSION. | Ils ont en commun ce désir d’excellence, ce souci de bien faire les choses qui les particularise si bien. Et depuis toujours, c’est précisément ce professionnalisme qui distingue les gens d’Air Canada. 2 Derriére cette compétence, derriére cette détermination, il y a, pensons-nous, et il y a toujours eu une force en action. Une force fondamentale. La volonté d’assurer 4 chacun de nos passagers la performance accomplie que !’on attend d’une grande compagnie . aérienne. ; Peu a peu, les 23 000 personnes qui sont Air Canada ont pris conscience de cette force. Et ils y ont trouvé un sens, une direction. Plus qu’une volonté, en fait, cette force est une passion... Les gens passionnés par leur métier se reconnaissent facilement. Les gens passionnés par leur métier se reconnaissent facilement. Ils ont ce que nous appelons chez Air Canada, la passion du monde. @) Air Canada groupes qui partagent une vision commune du_ pays, c’est-a-dire qui croient que les minorités de langue officielle ont une importance au Canada. Bref, quicroient a la dualité linguistique. On songe ici au Conseil ethnoculturel, a Cana- dians Parents for French et ala Fédération canadienne des municipalités. La FFHQ va enfin «outillem ses associations membres pour leur permettre, chiffres en main, de s’opposer al’APEC dans les provinces. M. Mattenesait pas encore si la Fédération va demander une aide financiére au gouverne- ment fédéral pour financer cette campagne nationale. Brian Mulroney se porte a la défense des minorités — Suite de la premiére page i <9 les. Alors que les Européens parlent jusqu’a cing langues a-t-il ironisé, voila que des — Canadiens se disent défavori- sés et veulent préserver lintégrité d’une seule langue. Faisant référence a |’adoption de la nouvelle Loi sur les fangues officielles, M. Mulro- ney a déclaré que la vigueur des communautés minoritaires avait une importance critique, et qu'elle devait étre favorisée si on voulait que celles-ci conser- vent leur vitalité partout au Canada. La controverse entourant les droits des minorités n’est pas nouvelle selon le premier ministre. ll a donné comme exemples: la fermeture des écoles catholiques au Manitoba en 1890, l’adoption du Régle- ment 17 en Ontario en 1912, et l’abolition par |’Alberta et la Saskatchewan en 1988 des droits linguistiques historiques des francophones. M. Mulroney n’apuici s’empécher de faireun | peu de partisannerie en rejetant la faute de cette derniére bavure sur le dos de nul autre que... Wilfrid Laurier, premier ministre libéral au début du siécle, qui «a décidé en 1905 que les droits linguistiques en Alberta et en Saskatchewan ne devaient pas étre enchassés dans la Consti- tution contrairement au Québec et au Manitoba». La Saskatche- wan et |’Alberta sont, on le sait, deux provinces ayant a leur téte des gouvernements conserva- teurs. La plus grande responsabilité des Canadiens, a insisté le premier ministre, c’est de livrer aux enfants le pays en un morceau, et prospére. Pour ce faireil faut, dit-il, mobiliser «/es forces de la raison». ;