NYA uy L’APPEL, VOL. 7, # 10, Vendredi 27 octobre 1972 ae ca L’ORGANE DE LA FEDERATION DES FRANCO—COLOMBIENS EDITORIAL: EN PENSANT TOUT HAUT! Je profite de l’invitation: qui m’a été faite, par le Directeur Général de la FFC, de préparer ce numé- ro de l’APPEL, pour vous livrer un certain nombre de pensées qui me vien- nent A la lecture de trois documents qui sont publiés dans ce numéro. L’un de ceux-ci est une let- tre signée Lise Fournier et qui paraft A titre d’arti- cle titulé ‘*Unité natio- nale § Accord communau- taire’’. Le deuxiéme est le document de base qui avait servi aux représentants de la FFC lors d’une rencontre des associations francopho- nes de 1’Ouest avec le Se- crétaire d’Etat, M. Gérard Pelletier, A l’automne de 1971. Le troisiéme a été tiré des pages du Devoir de Montréal qui publiait un dis- cours, prononcé au congrés de WACELF, au début du mois d’octobre, par M. Claude Morin, ex-sous-mi- nistre aux Affaires inter- gouvernementales, gouver- nement du Québec. Lise Fournier me semble exprimer des sentiments qui sont probablement partagés par la majorité des franco- phones qui résident dans cette province. Ce désir d’unité de la francophonie colombienne est 4 la base méme de la fondation de la Fédération des Franco-co- lombiens. Leprobléme qui devrait étre résolu est, ce- pendant, toujours 14, puisque nous assistons, en Colombie, A un décalage perpétuel de préoccupations, provoqué par le phénoméne migra- toire. Les aspirations des nouveaux arrivants ne sont pas les mémes que celles de ceux qui sont instal'és. Et, parmi ceux qui sont installés, il y a ceux qui cherchent des moyens d’em- pécher leurs enfants des’an- gliciser au péril de leur lan- gue maternelle, alors que d’ autres, dont les enfants ont déja subi les effets du‘‘mel- ting pot’’ sont forcés de favo- riser des compromis dont |’ issue ne pourra &tre autre- ment que fatale. En relisant le document adressé A la direction de 1’Action socio-culturelle du Secrétariat d’Etat, il m’a semblé que les dirigeants de la Fédération avaient mis le doigt sur le vif du pro- bléme, et que leurs sugges- tions mériteraient d’étre étudiées attentivement par tous ceux qui s’intéressent au sort de 1’élément franco- phone en Colombie. Il me semble que cette approche nous permettrait d’éviter le traquenard dans _ lequel, vague aprés vague, les fran- cophones qui arrivent en Colombie depuis un demi- siécle se sont laissés pren- dre. Ce traquenard, c’est celui qui porte la plupart de ceux qui fondent des clubs,-ou animent les grou- pes existants, 4 espérer que des loisirs en groupe ou des activités sociales fai- tes plus pour amuser, re- créer ou parler du passé pour tuer la nostalgie de l’isolement, se transfor- meront tout naturellement en démarches plus concrétes. Ce qui m’apparaft impé- rieux, c’est la nécessité, de clarifier les choix qui res- tent a faire, et de les pré- senter avec vigueur 4 ses membres. Ces choix se pla- cent dans deux catégories bien précises : la margina- lité suivie par l’assimila- tion, ou, la dignité, com- portant tout son bagage de responsabilités et de conscience collective. Le role de la FFC, dans cette perspective, est rendu difficile non pas parce que le principe est conteste, il ne l’est pas. Mais plutdt 4 cause de ce conflit constant qui existe au niveau des individus, entre l’illusion du bien-étre personnel et ma- tériel, et la réalité d’un mi- lieu social hostile au plein épanouissement de leur héritage culturel, spirituel} ou intellectuel, pris dans le sens de leur collectivité pro- pre. Ils sont marginaux € attendant 1l’assimilation, mais ils trouvent une com- pensation dans l’euphorie d la lutte pour la sthelaencel et l’opportunité d’une cer- Suite en p. 4 de l’Appel JEAN PATOINE , OMI 1911-1972 . la part de la Fédération, de La disparition de Jean Patoine, OMI, n’est pas uni- quement une perte sensible pour les Franco-Albertains, mais le deuil de toute la francophonie du Canada. Les Franco-Colombiens, en particulier, doivent au Pére Patoine, comme on 1’ appelait communément, une: dette inappréciable. Non seulement avions-nous I’ occasion de travailler avec lui en sa qualité de secré- taire général de la Fédéra- tion Canadienne-frangaise de l’Ouest, ou encore de principal animateur de nom- breux comités interprovin-_ ciaux, mais il avait eté, de- puis de nombreuses années, l’un des collaborateurs les plus précieux de notre pro- pre Fédération des Franco- colombiens. En 1962-63, c’est lui qui avait, de pair avec le R.P. Z. Bélanger, SSS, dirigé 1’ organisation du congrés de l’?Association des Educa- teurs de Langue Francaise, tenu A Vancouver, en aoft 1963. Sans son expérience, le succés de cette organisations aurait été encore plus labo- rieux qu’il ne le fut. A titre de directeur de I’ hebdomadaire La Survi- vance, c’est avec lui que la Fédération avait négocié la parution d’une page men- suelle de la Fédération des Franco- colombiens . Plus tard, 4 l’occasion de certaines difficultés surve- nant autour du choix d’un organe officiel pour la Fé- dération, c’est encore au Pére Patoine qu’il fallut re- courir pour servir de mé- diateur. - paroissiaux, quin’ont jamais _Patoine, il ne pouvait Pas. En ce qui concerne la cause des Canadiens frangais, c’est non seulement 4 titre officiel mais 4 titre per- sonnel que nos relations se développérent. Jean Patoine est l’un de ceux, parmi les membres de communautés religieuses ou de clergés accepté de compromis quant 4A leur rdle total de prétre et de citoyen. Pour Jean y avoir la personnalité du Suite enp. 4 de l’Appel LECOLE N.D. DE LOURDES , MAILLARDVILLE , A VENDRE A Maillardville, un cer- ftain remous a été créé par l’annonce de la vente immi- inente de l’école élementaire de la rue Hammond, école paroissiale qui a été construite exclusivement |par la communauté franco- phone, vers la fin des an- ‘nées ’40, et dont les portes ont été fermées il y a deux ansSe ., Aprés avoir servi, depuis, uniquement 4 titre de salle, de danse et de réunions, I’ fécole a été louée 4 une as- 'sociation 4 buts non-lucra- itifs, S-H-A-R-E, qui s’oc- |} cupe de rendre des services | A la communauté, surtout au cles de toutes sortes etsous forme de secours aux per- sonnes en détresse. Ltorganisme SHARE a été mis sur pied par l’associa- tion des ministres du culte du District de Coquitlam grace A une subvention du gouvernement fédéral en vertu du programme des Ini- | tiatives locales. Comme. tout organisme de services A la population, les frais dépassent toujours les -recettes et SHARE, comme d’autres, cherche des mo- yens de financement. Présumément avec la connivence des parrains de SHARE; des pressions ~ge font, par le truchement ‘cipalité de de lettres aux journaux et aux échevins municipaux, pour enjoindre la muni- Coquitlam d’ acheter Jl’école et de la convertir en centre social. SHARE pourrait continuer d@’habiter les locaux au nom du bien commun et s’assu- rerait une permanence aux frais des contribuables. L’on peut aussi présumer du fait que les autorités paroissiales sont assez ré- ceptives A toute proposition d’achat de l’école, surtout si le montant de la vente suffit A effacer la dette pa- roissiale qui est presque totalement attachee au cou- vent de rue Rochestex, qui sert en méme temp d’école. ; Toutefois, un grandnombr: de pionniers de la paroisse, surtout ceux qui ont contri- bué de fagon particuliére- ment directe a 1l’érecti de cette école, et qui, pa la suite, ont été invités appuyer JWidée, tré controversée dans le temps de construire un couvent qu deviendrait en méme temp un pensionnat et une écol supérieure, s’inquiétent d la liquidation en Perspective Non seulement voient-il leur échappér une valeu immobiliére dont la vent Suite enp. 4 de l’Appel niveau des échanges d’arti- mL LE SOLEIL, 27 OCTOBRE 1972, VII