out Information Cette semaine, le Yukon Qui sont ces francophones canadiens éparpillés d'un bout a |'autre du pays, ceux qu‘on appelait jusqu’a tout récemment "les francophones hors Québec"? Qui sont ces enfants du divorce qui pourrait survenir entre le Canada, pére et pourvoyeur de l'aide financiére aux communautés de "langue officielle", et le Québec, la mére patrie? Quels sont leurs attentes, leurs espoirs, et leurs craintes face a l'avenir? Treiziéme d'une série de quatorze articles d'est en ouest: les Yukon. En francais, meme au Yukon Tous les ans, de nombreux touristes se retrouvent 4 Whi- tehorse pour découvrir les merveilles du territoire yukon- nais. Et tous les ans, un bon nombre d’entre eux sont sur- pris par la présence francophone dans ce coin de pays. La présence des francopho- nes remonte pourtant aux cou- reurs de bois qui ont ouvert les marchés de traite avec les autoch- tones. Plus tard, c’est par vagues successives qu’ils sont venus, par milliers, pour participer a 1’épo- pée de la ruée vers l’or. Aujour- d’hui, les francophones représen- tent environ 2.7 pour cent de la population yukonnaise. Principa- Jement regroupés 4 Whitehorse, jacapitale, les Franco-Yukonnais ne se sont jamais rassemblés au- tour d’un clocher ou d’une pa- roisse et jusqu’a tout récemment, la voie de l’assimilation était le seul choix disponible pour la majorité d’entre eux. _ Il faut bien le dire, la communauté francophone s'est développée en grande partie avec l'aide des subventions fédérales. C’est sous l’impulsion de la Loi sur les langues officielles que les choses commencérent a _changer. En 1979, une associa- tion locale, |’ Association franco- yukonnaise, voyait le jour. Elle se donnait pour mandat de travailler ala sauvegarde de la culture et de la langue frangaises. De fil en aiguille, les acquis se sont multi- pliés et aujourd’hui, une commu- nauté vibrante se développe dans le giron des montagnes glacées. Une école francaise, l’école Emilie Tremblay, accueille 77 étudiants. «La Garderie» regoit quotidiennement 14 enfants et les prépare pour |’entrée dans la vie scolaire. La Loi scolaire, adoptée ]’année derniére par le gouverne- ment territorial, accordera éven- tuellement aux francophones la gestion scolaire en leur permet- tant de mettre sur pied leur propre commission scolaire. D’autre part, les francophones ont formé un comité spécial pour faire avancer le dossier du centre scolaire communautaire, qui demeure un réve cher a toute la communau- 16. Au niveau des communi- cations, les francophones se sont donnés en 1983 un journal men- suel, 1’ Aurore boréale. Ils ont aussi la chronique «Bonjour» publiée hebdomadairement dans le Yu- kon News. L’émissionradiophonique «Rencontres» est quant a elle la seule émission radiophonique produite en frangais au Yukon. Dans quelques mois, le signal francais de Radio-Canada pourra étre capté 4 Whitehorse. "La vision simpliste d'un Canada ou le Québec est francais et le reste du pays anglais n'est pas rassurante pour nous.” Au chapitre culturel et social, plusieurs activités sont maintenant en place. Une salle communautaire permet la tenue de soupers, de café-rencontres et de danses. Un projet de distribu- tion de produits culturels fonc- tionne aussi et entre dans sa deuxiéme année d’existence. Une librairie locale vend des livres frangais, alors que 1’on retrouve de la musique et des vidéo-cas- Settes francais chez un autre marchand de Whitehorse. On s’interroge On pourrait presque croire que les francophones ont tous les outils pour assurer leur survie. Et pourtant, la bataille est loin d’étre gagnée puisque, il faut bien le dire, la communauté francophone s’est développée en grande partie avec l’aide des subventions fédé- rales. La situation nationale pose des points d'interrogation. La communauté franco-yukonnaise survivrait-elle si elle était livrée a elle-méme? Le gouvernement néo- démocrate a, jusqu’a ce jour, démontré de la bienveillance a l’égard de sa minorité de langue officielle. Au printemps 1988, il adoptait la Loi sur les langues, loi territoriale qui devrait assurer, a compter du ler janvier 1993, la prestation de services en francais dans les secteurs «priorisés» par la communauté. Rolande Larose, quihabite le territoire depuis 28 ans, a élevé ici ses cing enfants, qui compren- nent encore tous la langue de leur mére. Deux d’entre eux peuvent encore converser en francais. "Ca me touche, oui et non... Selon moi, il est inévitable que le Québec devienne un jour souverain, mais ¢a ne m’empéche pas de dormir!” Interrogée sur le débat constitu- tionnel, Rolande ne se dit pas trop touchée: «Ca ne me fait pas de différence, que le Québec fasse Defence Construction Canada Construction de Défense Canada ivi Les SOUMISSIONS SOUS PLI CACHETE, pour le(s) projet(s) . indiqué(s) ci-dessous seront re- gues a l'adresse et l'heure indiqué sur la formule de soumission. Dossier: CX 199 20 bfc Comox, (Colombie-Britanni- que). Fournir et installer des échel- les d'acier. Date de fermeture: Le mardi 11 février 1992. Dépét pour documents: 50$ Les documents de soumission sont disponibles au bureau de Cons- truction de Défense Canada, Otta- wa, Ont., K1A 0K3, tél.: (613) 998-9549 ou fax (613) 998-1061, - sur présentation du dépét appro- prié. : Les documents de soumission peuvent étre examinés aux bu- reaux des Associations de Cons- truction, au bureau régional de CDC ainsi qu'au bureau de la fer- meture des soumissions dans la région du projet. Canada Pe ee Construction de Défense Canada Les SOUMISSIONS SOUS PLI CACHETE, pour le(s) projet(s) indiqué(s) ci-dessous seront re- cues a l'adresse et ]' heure indiqué sur la formule de soumission. Defence Construction Canada : hd Dossier: CX 199 26 bfc Comox, (Colombie-Britanni- que). Installer un nouveau plan- cher au gymnase, batimentno 28. Date de fermeture: Le mardi 11 février 1992. Dépét pour documents: 50$ Les documents de soumission sont disponibles au bureau de Cons- truction de Défense Canada, Otta- wa, Ont., K1A OK3, tél.: (613) 998-9549 ou fax (613) 998-1061, sur présentation du dépét appro- prié. Les documents de soumission peuvent étre examinés aux bu- reaux des Associations de Cons- truction, au bureau -régional de CDC ainsi qu‘au bureau de la fer- meture des soumissions dans la région du projet. Canada Le Soleil de Colombie ee hint ce qu’il veut, ¢a fait trop long- temps que je suis partie de la!» Sa seule crainte est de savoir si elle aura toujours la possibilité de visiter ses parents qui habitent encore le Québec! «Pour vous dire la franche vérité , pourvu que ‘mon mari et moi on puisse visiter nos familles, ca ne me dérange pas.» Luc Laferté, au Yukon depuis deux ans, est quand a lui inquiet. «Oui, le estime que la jeunesse des insti- tutions frangaises est un grand désavantage puisqu’ellen’a peut- étre pas la maturité nécessaire pour assurer Sa survie. Denise Beauchamp, au Yukon depuis dix ans, mére d’un enfant fréquentant 1’école fran- ¢gaise, a sur le sujet une opinion ambivalente: «Ca me touche, oui et non... Selon moi, il est inévita- ble que le Québec devienne un Jour souverain, débat constitu- tionnel me tou- che, c’ est de ma survie dont il est question et came chicote,» af- firme-t-il. «Mes mais ¢a ne m’ empéche pas de dormir! Tou- tefois, si la si- tuation entrai- nait d'une facon ou d'une autre grandes interro- gations ont trait a notre dévelop- pement. La vision Sienpliste d’ un Canada ou le Québec est francais et le reste du pays anglais n'est - pas rassurante pour nous,» COon- clut-il. Marcel Laflamme, un Fran- co-Yukonnais originaire de la Sas- katchewan, vit dans le Nord de- puis trois ans. Il estime que les gens devront peut-étre apprendre a compter davantage sur leurs propres forces. «Je ne suis pas vraiment inquiet», affirme-t-il, «si les gens tiennent a garder leur langue, ils la garderont.» I souli- gne les dangers de la dépendance financiére développée a l’égard du grand frére «Ottawa». Marcel la fermeture de l école, 7’ irais vivre ailleurs afin que mon fils puisse bien posséder son francais,» termine-t-elle. Florine LeBlanc-Hutchin- son, présidente de 1’ Association franco-yukonnaise, estime pour Sa part qu’on s’illusionne si on pense que ¢a ne nous affectera pas: «Que l’on habite Prince- Albert, Cornwall ou Whitehorse, nous serons tous touchés. C’ est pour ¢a qu il faut s’ informer.» Cécile Girard Cécile Girard est jour- naliste au journal L’ Aurore Bo- réale, de Whitehorse. contractuelle. Idéalement, vous possédez coordonnateur. a Air Canada est liée par la Loi sur l'équité en matiére d'emploi et la Loi sur les langues officielles du Professeurs de langue Air Canada désire s’adjoindre un ou plusieurs professeurs de langue qui travaillerontde 20425 heures par semaine sur une base un baccalauréaten éducationet pouvez enseigner le frangais et(ou) l’allemand. Air Canada utilise une nouvelle méthode de formation du personnel appel&e Self Access Pair Learning et qui permet aux professeurs de passer de leurs fonctions habituelles 4 celles de Veuillez faire parvenir votre curriculum vite aici le 7 février 1992 Francois Aubin directeur des programmes de ressources humaines et de la formation linguistique AIR CANADA 500, boul. René-Lévesque Ouest, Montréal (Québec) H2Z 1X5 Télécopieur : (514) 879-6135 Air Canada Vendredi 31 janvier 1992 ow a ad oe