_ i ih sl i ‘la position du gouvernement Saeeer - Chambre des communes, le Bilinguisme La position du gouvernement Pour le Parti conservateur, le bilinguisme est un acquis indiscutable qu'il convient de développer encore. C’est du moins ainsi que I'a pré- senté le président du Conseil du Trésor, le grand argen- tier de l’Etat, dans un dis- cours ov il parlait au nom du Premier ministre. “Voila donc lesprit qui ani- mera le nouveau gouverne- ment dans le domaine linguis- tique: maintien de l’acquis mais aussi progrés dans la continuité.” Lors du colloque international des services lin- guistiques du 9 octobre mar- quant le cinquantiéme anni- versaire du Bureau des tra- ductions du Canada, Robert de ‘Cotret , président du Con- seil du Trésor a résumé ainsi conservateur et, au nom du Premier ministre Mulroney, il a ajouté: “Le défi que nous devons_ relever, maintenant que nous formons le gouver- nement, est de faire plus et mieux, et pour moins cher, que nos prédecesseurs”’. Cette formule s’inscrit en droite ligne des déclarations électorales de Brian Mulroney et devrait, au moins en partie, apaiser les craintes de beau- coup de francophones hors Québec qui voient encore le Parti conservateur comme le Parti des Orangistes. Le gou- vernement, officiellement, n’entend pas diminuer les ser- vices rendus aux minorités linguistiques, mais les ration- naliser. “Comme président du Conseil du Trésor, a indiqué M. Robert de ‘Cotret, j'en- tends revoir les services lin- guistiques du gouvernement fédéral de maniére a les rendre plus efficaces et moins couteux. Mais ce faisant, je tenterai autant que possible d’en améliorer aussi la qualité et de les rendre plus adaptés aux besoins des Canadiens”. _ Par exemple, le gouverne- - ment va reviser le systéme des traductions de maniére a réduire le volume des deman- des “injustifiées” en accroisant le nombre de traductions dans les services et les communica- tions qui touchent direc- tement les francophones. En accord avec la recom- mandation du comité mixte spécial de Sénat et de la gouvernement veut faire en sorte que toutes les ententes fédéral - provincial est qui relévent du parlement et du gouvernement fédéral soient désormais rédigées dans les deux langues officielles. Fi- déle au souci de rationnali- sation affiché par le nouveau gouvernement, M. de Cotret a toutefois précisé que seules les ententes de grande ou moyen- ‘ne importance seront auto- matiquement traduites, les accords subsidaires ne |’étant que sur demande. Autre mesure concréte, plus importante _historiquement ave la premiére, annoncée Suite page 4 Enquéte Le francais en prison Par Jean-Francois Fournel On ne sait finalement pas grand chose de la situation des détenus francophones dans les prisons de Colombie britannique. On croit seulement que'la loi sur les langues officielles y est particulitrement mal respectée. Le service correctionnel et la Fédération des Franco-Colombiens ont décidé de s’en occuper ne serait-ce que pour savoir si les francophones représentent bien, comme on le croit, 7% de la population carcérale, plus que partout ailleurs. “Tl se sent complétement isolé 4 Archambault, ow per- sonne ne parle anglais, méme pas au comité des prisonniers et tous les papiers qu’il recoit sont en francais’. Ce cri du coeur, c’est celui de la mére de Douglas Stewart, un prison- nier qui en était a son dixiéme jour de gréve de la faim au moment ot nous imprimons. Douglas Stewart, condamné a six ans de prison pour le dynamitage d’une station de BC Hydro sur I’Ile Vancouver, a été transféré a la prison d’Archambault au Québec, et il jeine depuis plus d'une semaine pour obtenir son transfert dans un pénitencier de Colombie britannique. Mais beaucoup de méres québécoises pourraient aussi sémouvoir pour leurs fils incarcérés dans les prisons de VOuest. En effet, pour des raisons de sécurité, le service correctionnel a l’habitude de transf€rer les prisonniers sup- posés dangereux en dehors de leur province d'origine. Au- jourd’hui, on estime a environ 7% (aucune étude systémati- que n’a encore été menée), la proportion de détenus franco- phones dans les prisons de Colombie britannique. Et si la Loi sur les langues officilles ne semble pas étre - appliquée dans le pénitencier d’Archam- bault pour les prisonniers anglophones, elle ne l’est pas tellement plus dans les prisons de 1’Ouest. Il y a pourtant eu des progrés récemment dans le domaine de la vie-quotidienne carcérale. Ainsi les prisonniers de Kent ou de Mission (éta- blissements a sécurité maxima- le et moyenne) ont désor- mais accés a certains services de eS de réunions sociales, etc... Ces ameélio- rations ont été pour la plupart Suite page 4 Audience publique sur le C.c.c. Les membres font bloc autour du Centre Une [ou plutét deux] des 35 personnes ayant pris la parole. . Par Jean-Francois Fournel Le Secrétariat d’Etat avait commandé a une firme de - consultants une étude d’impact sur le Centre culturel colombien, qui comprenait une audience publique ov les francophones étaient invités a venir se prononcer sur I’effica- cité du Centre. Cette audience a eu lieu le 18 octobre, et elle est éloquente... Essayez donc de réunir en dix jours quatre-vingt person- nes pour venir les faire parler, aprés leur journée de travail, d’un sujet concernant la com- munauté francophone du Grand-Vancouver... Pas faci- le! Pourtant, les responsables du Centre culturel, grace au bouche 4 oreille et a un recrutement téléphonique énergique, y sont parvenus. Mieux, ils sont arrivés a mettre tout le monde d’ac- cord. A deux exceptions prés, les 35 personnes qui ont pris la parole (presque une sur deux), ne tarissaient pas d’é- loges sur le Centre. En vrac on peut citer l’inter- vention de Lyse Hales, de North Vancouver qui a poéti- quement décrit le Centre comme ‘“‘le coeur et l’4me de la communauté”, celle de Florence Wilson, coordina- trice de l’immersion au minis- tére de |’Education, qui a per- sonnellement “évalué T’in - fluence importante du Centre dans Jes écoles de la_pro- vince”, ou méme la prise de parole de Huguette Lacourse et Gabriel Gautier, représen- tant 18 artistes, qui ont affirmé que la maison de la 16éme rue ouest, “correspond a un besoin réel”. Bref, c’était presque du délire. Et pour cause, les membres du Centre culturel , parfois divisés dans l'année courante, ont ressenti le besoin de resserrer leurs coudes avec ceux de leur direction une fois qu’ils ont senti l’avenir de leur centre menacé, Car c’est bien: comme une menace que les quatre-vingt participants ont pris 1’an- nonce d’un étude d’impact du Centre, menée par la consul- tante Marie Joe Lynch enga- Suite page 4 Louisiane 1 968-7 984 Retour aux sources Par Jean-Francois Fournel 1865, la guerre de Secession est terminée, la Louisiane est battue, et le francais soumission. Du moins jusqu’é cette session du Baton:Rouge de 1968 qui donnera un coup langue. Mars 1984, Edwin E, Edwards, gouverneur de Louisiane réélu en janvier, préte serment devant le Sénat. En francais d’abord, puis seulement ensuite en anglais, un symbole imposé par ce Louisianais d'origine acadien- ne pour illustrer ]’évolution fulgurante de la langue fran- Cais entre 1968 et 1984. . Il y a seize ans, beaucoup de Louisianais, le plus souvent de ra le sort des vaincus, la lement de le fouet a la souche acadienne ou fran- ¢aise, parlent toujours le fran- Cais, surtout les vieux. Mais trés peu sont encore capables de l'écrire. La politique de la Maison blanche depuis la guerre de Sécession a consisté a éteindre au plus vite toute étincelle de francais et a s'opposer systématiquement aux multiples tentatives de le réintroduire dans les écoles. Résultat: la quasi-totalité de la ulation francophione est illdtesee dans sa | Hees Aujourd’hui, I’Etat finance KRVS, une puissante radio en francais qui diffuse trente-six heures de programme par semaine, et la Commission d’Education de Louisiane vient de rendre obligatoire lenseignement d’une langue seconde pendant cinq ans” dans les écoles élémentaires. Or, en Louisiane, langue seconde signifie le francais dans la plupart des cas, car TEtat ne dispose vraiment de professeurs qualifies pour l’en- Suite page 4 tas Le métier d’un francophone Par Annie Granger Il est économique, il est cant facile 4 déménager, facile a placer, il est recomman- dé par les médecins et il a puis, Robert, du succés: le futon, ce matelas fait de coton -et rembourré de coton a peu a peu envahi la céte ouest; pour le prouver de plus en plus de manufactures et de magasins poussent comme des champignons. Robert Millette, québécois, origi- sont naire de Magog, a lui aussi son usine et deux maga- dessine, Comme beaucoup de et un Québécois, Robert Millette avait quitté le pour une autre orienta- tion. Il y a quatre ans, Robert et sa petite famille qui ne comptait alors que son €pouse - ses deux enfants naitront plus tard lun il y a deux ans et lautre il y a deux mois. - arrivent a Vancouver. Avec un métier d’électri- cien en poche, il cherche ce qu'il pourrait faire sur la céte du Pacifique. En regardant autour il remar- que ces dréles de matelas qui parait-il sont inspirés des matelas japonais. “Mais au Québec, ma grand-mére en fabriquait. Pourtant elle n’avait ja- mais été au Japon” sourit Robert Millette. Robert laisse de cété ]’électricité et travaille chez un fabri- “On ne eu trés Robert Kingsway, au Québec - Victoria. jourd’hui sept personnes. Le bourrelier des temps modernes de futon et de meubles en mousse. Et dans la téte de petit a petit, se forment des idées. Le tra- ditionnel futon et son socle de bois qui en fait un divant-lit est dépassé. I il travaille et re- travaille ses nouveaux ca- napés de salon. Plus con- fortables et plus seyants, ils moins Robert ouvre alors avec un associé une usine la “Futon sins. Factory” Hastings au coin de Clark artisanaux. sur la rue magasin sur la coin de Il emploie au- peut pas se plain- dre du marché, disons que c'est stable actuellement, mais nous avons eu un hiver trés, trés tranquille, trop tranquille, on a méme peur, les clients avaient disparu, et puis ca redémarré en été et main- tenant c’est stable, mais je préfére cela a des hauts er a des plongons”’. Pourtant n'a fait aucune publicité dans les médias tout s'est fait par le bouche a oreille. u’on a une bonne mar- andise” conclut Robert. Moi-méme c’est en cher- chant du tissu que jai rencontré Robert. Une de mes amies m’avait parlé de “Cela prouve Suite page 4 Le 14 octobre, on a installé a bord d’un avion de ligne américain le pre- mier téléphone permettant aux passagers d'avotr une communication avec la terre ferme; il permettra aux voyageurs de parler a un interlocuteur a dans n’tm e ue état, : Hewas et Alaska com- rissent heures Le téléphone dans les avions blient ré, vertir de vée et pour les malchan- ceux dont les avions atter- liérement d’a- rt heure d’arri- toujours avec six de retard. Mats pour les autres, ceux qui comptatent sur. ‘leurs voya- ges pour avoir un moment de tranquillité cette nou- velle est une catastrophe, dautant plus quils n’au- Cette premiére technolo- _ront méme ressource gie est une bénédiction de couper le fil. pour les distraits qui ou- Oncle Archibald werner ee Ae SRP UAE FANON TERE CT EE og re ee ORES Sa ee RIC Fe SSA I CPN TS ao MEL! Se ENR Sis GEE AE SIR mL is eee ee ea = oe a : ted ZA S~ J AS, < A$ Jk A — Second class mail N° 0046 VOL 17 No 27 VENDREDI 26 OCTOBRE 1984 Le seul journal de langue francaise de la Colombie britannique. 30 cents