_ A Pombre du 10° festival des Caratres es sites de Lonsdale Quay et du Waterfront Park de North Vancouver ont accueilli la fin de semaine derniére, pour la dixiéme année consécutive, le festival des Caraibes. Organisé par le Trinidad and Tobago Cultural Society de Colombie-Britannique, ce rendez- vous souligne la présence et le Hake 8) est & un coup d’envoi trés con- vaincant que les amateurs de mu- sique ancienne ont assisté lors du premier concert du festival Early Music Vancouver, le vendredi 25 juillet dernier. Une atmosphére convi- viale, une soirée estivale, un répertoire varié et haut en un orchestre sans géomeétrie variable (entre 5 et 15 musiciens) auront été parmi les ingrédients de cette soirée ouverture. couleurs, cesse renouvelé et a Les néophytes, comme les connaisseurs, auront trouvé leur compte lors de ce concert qui offrait une _ palette d’oeuvres des XVIe et XVIILle siécles, parfois familiéres, le plus souvent peu connues, mais toujours — accessibles. Lillustre Jean-Sébastien Bach cOtoyait Vinconnu Etienne Nau ; Jean-Baptiste Lully figurait au programme aux cOtés d’un autre oublié, Marc-Antoine Carpentier. ainsi La beauté de ce concert résidait dans son intimité et sa fraicheur : on est loin des grandes salles de concert ot le son des instruments se perd dynamisme culturel des ressor- tissants des Caraibes. C’est sous un soleil presque tropical que la parade annuelle s’est mise en branle tot le matin du samedi 26 juillet le long de esplanade située aux abords de la gare maritime de North Vancouver. Un kaléidoscope de femmes et d’hommes vétus d’étoffes aux couleurs insulaires chatoyantes et aux visages peints se trémoussent généreusement sur le bitume sous les hourras de spectacteurs conquis a l’avance. Ces derniers ne se feront d’ailleurs pas prier pour venir grossir les rangs du cortége. Et les rythmes endiablés des cuivres de Trinidad vont continuer de battre la mesure d’une maniére soutenue invitant 4 la danse et au farniente estival. La parade, sorte de prélude a la féte, conduisait tout ce beau monde au quartier général des festivités du Waterfront Park ot forains et badauds, déja chauffés aux petites heures, se mettront dans la cadence, sans dans les replis des hauts plafonds. Les musiciens tendent respirer, les détails des instruments se révélent au spectacteur, les archets glissent sur les cordes sans que rien n’échappe a l’auditeur. De surcroit, la sonorité des instruments, tous d’époque, a la particularité d’étre beau- coup plus feutrée et nuancée que: celle des instruments contemporains. o) s en- L’expérience musicale se doublait du plaisir visuel de découvrir des anciens aux formes différentes, instruments a la décoration souvent com- plexe, et que les musiciens semblent devoir tenir et jouer d’une maniére toute parti- culiére. La fidélité au style de Pépoque et le respect des versions originales donnaient une couleur unique & ce festival : les yeux fermés, le spectateur était transporté de quelques siécles en arriére. Un des temps forts de ce concert aura été le « Pavan et Galliard » d’Etienne Nau, rendu trés populaire en son temps par sa musique de danse. Jouée debout par la plupart des musiciens, cette oeuvre exhalait une allégresse toute estivale. La seconde piéce attendre. Durant deux jours le public a partagé la joie de vivre des Caraibes et a vibré aux sons du calypso, du reggae et de la soca. « C’est surprenant de trouver ga a Vancouver, nous dit Andrew, un Jamaicain de Toronto en vacances pour une semaine dans la région. J’étais loin de penser que la communauté antillaise était assez forte en Colombie-Britannique pour tenir un événement de cette envergure. Je trouve les spectacles de bon calibre et le public trés discipliné a rendre jaloux le Torontois que je suis et en plus, c’est trés intime. Aucun débor- dement facheux de foule. C’est excellent. » Quelques métres plus loin, Matthew, un résident du coin qui est un inconditionnel du festival, ne tarit pas d’éloges sur lorganisation et le choix du site. « Je suis chanceux d’habiter juste a cété. C’est ma _ cinquiéme participation. L’hiver dernier, nous sommes allés ma femme et moi dans les Caraibes pour apprécier de de Nau, un ballet, laissera une douce impression. Autre temps fort : la participation de la soprano Ellen Hargis, dont la voix s’élevait au-dessus de l’orches- tre avec une remarquable spontanéité, A en juger par les applaudissements nourris du public, personne n’aurait déploré un séjour prolongé de la chanteuse, qui ne fera malheureusement qu’une trop bréve apparition. Son retour en rappel, copieusement —salué __ par Vauditoire d’une salle comble, rencontrera |’enthousiasme général lorsqu’elle entonnera les premiéres notes, familiéres 4 tous, de... « La vie en rose », dans une version sortie tout droit d@’un réve baroque ! Une version splendide et auda- cieuse, que la Méme Piaf elle- méme n’aurait probablement pas désapprouvée. Le festival Early Music Vancouver se poursuit jus- quau 13 aodt. Pour information ; 732-1610. BERTRAND PICHENE Le vendredi ler aovt 1997 I1 plus prés la musique et la culture des Antilles. J’en suis revenu emballé. Cette année, je suis bénévole pour la premiére fois et je compte m’impliquer davantage dans l’avenir. » Si les avis semblent étre unanimement élogieux, les opinions de Jenny et de Byron tranchent des autres car selon eux il manquerait un volet pédagogique, une sorte d’expli- cation de texte de ce qui se dit ou se chante en créole. « Nous aurions aimé trouver un endroit ot on aurait discuté des courants cultu- rels des Antilles et voir ce qui se passe en dehors de la musique et de la danse. Ces deux journées auraient da inclure un volet nous permettant de mieux connaitre les gens que nous cdtoyons » soulignent-ils en choeur avant de se .diriger vers la tente de Vhebdomadaire The Afro News. Wilbur Walrond, le président de |’Association des ressortissants de Trinidad et Tobago considére que la dimension intellectuelle demeure une des missions de son organisme et que des conférences sont réguliérement tenues durant l'année mais sans le grand support médiatique que connait le festival. Selon lui, le succés de cette féte s’explique en ces termes : « Les vancouverois adorent s’amuser et quand tu leur offres l’opportunité de se méler 4 d’autres ils se donnent a fond. C’est une des raisons pour lesquelles nous tenons a ce type de rencontre qui entre dans le cadre de la promotion du multiculturalisme. » Le premier festival des Caraibes s’est tenu en novembre 1987 a Richmond avant de se transporter l’année suivante a North Vancouver. Le beau temps de la fin de semaine a permis au public de venir en grand nombre a la 10e édition. Le nombre des | participants est estimé entre 10 et 15 000 festivaliers. Ils ont fait bonne provision de musique et de danse en attendant |’été prochain. Mamapbou GANGUE Vancouver Early Music Festival 1997