Une belle listoire de fa- mle ...en troca langues { fran Lucie mano Je suis arrivée en Colombie-Britannique il y a plus de 16 ans, directement de Montréal. C’est dans des cours d’anglais langue seconde que j’ai rencontré mon mari qui est d’origine japonaise. Nous avons aujourd’ hui deux enfants, Dominique, six ans, qui est au programme cadre et Saya, trois ans et demi. Il a toujours été clair entre mon mari et moi, et ce, dés le début, que chacun parle- rait sa langue maternelle avec les enfants. Cette décision s’est prise de fagon trés naturelle, comme s’il avait toujours été prévu que notre foyer fonctionnerait dans les trois langues: le frangais, |’ anglais et le japonais. Le plus important est de toujours leur parler en francais, et ce, dés la naissance. Cela a demandé des efforts au début car mon mari ne parlant pas francais, nous communiquions toujours en anglais. C’ était alors difficile de parler seule en francais a un petit bébé, et je n’étais pas vraiment a l’aise quand mon mari était présent! Mais aprés quelques semaines, c’est devenu de plus en plus naturel. Mon mari, de son cété, ne parlait qu’en japonais aux enfants. Quand le temps est ensuite venu de trouver une prématernelle, j’ai tout fait pour trou- ver une éducatrice qui parlerait frangais, car a ce moment-la mes enfants ne parlaient pas du tout anglais. De plus, nous avions des amis francophones qui avaient égale- ment de jeunes enfants et nous nous organi- sions pour que les enfants se voient sou- vent. Enfin, nous leur avons toujours lu une histoire en francais avant de se coucher. Au début, je ne savais pas trés bien si c’était une bonne idée.On m’a méme dit que mes enfants allaient étre «mélés» a cause de ce mélange de langues. J’ai quand méme suivi ce que me dictait mon coeur et je crois que ¢a a été une réussite. Je pense que les enfants apprennent beaucoup mieux quand ils sont trés jeunes et qu’il faut donc com- mencer 4 leur parler frangais le plus tét possible. Parfois, c’est incroyable de voir les progres qu’ils peuvent faire en quelques semaines. Je n’ai aucune parenté en Colombie-Britan- nique et je continue a avoir des liens trés forts avec ma famille au Québec. Je vais les voir au moins une fois par an et je veux que mes enfants puissent communiquer avec ma famille. C’ est important que mes enfants sachent qu’ils ont de la famille au Québec, que ce soit une joie pour eux d’aller les visiter et de pouvoir connaitre davantage une partie de leur culture. Pour moi, la famille est ce qu’il y a de plus important. C’est ce qui nous reste toujours a la fin et je veux que mes enfants puissent appartenir a une famille plus large que leur pére et leur mere, et bien sir communiquer avec les membres de cette famille.