2 - Le Soleil de Colombie, vendredi 11 mai 1990 INFORMATION EDITORIAL Bilinguisme: le bilan n’est pas si sombre On a beaucoup parlé ces derniers mois de tous ceux qui s’affichent contre le frangais, contre le bilinguisme, etc, le tout confondu, exagéré et dramatisé par |’Accord du lac Meech qui, quelle qu’en soit |’issue, laissera pour longtemps des cicatrices profondes entre le Québec et le reste du pays. Tout celan’est pas trés nouveau! Meech n’est jamais que la derniére étape d’un malentendu qui dure depuis la bataille des plaines d’Abraham, et - qui sait?- finira peut-étre le jour oti le Québec négociera avec Ottawa un statut particulier qui lui permettra de légiférer 4 sa guise et dans le sens de ses intéréts, sans qu’il ait 4 s‘occuper ou a subir les affres et les foudres - justifiées ou non - du Canada anglais. Encore que...! Mais si aprés vingt ans la loi sur les langues officielles n’a toujours pas régié le contentieux entre Québec et les provinces, elle a quand méme fait son petit bonhomme de chemin au Canada anglais. Quoi qu’en pensent et quoi qu’en disent tous les débatteurs patentés du pays -ceux qui sont payés pour se plaindre - il n'y a pas actuellement au Canada, a proprement parler, de «crise du bilinguisme». L’anglais se porte bien et la francophonie est en pleine croissance: !a Loi 8 assure aux Francophones de |’Ontario des services gouvernementaux en francais; le Nouveau-Brunswick a un statut officiel de province bilingue; au Manitoba, les lois sont maintenant adoptées dans les deux langues officielles; en Colombie-Britannique, les Francophones peuvent depuis le 1er janvier dernier obtenir des procés en frangais au criminel ; en Colombie-Britannique toujours, |e gouvernement commence ase rendre compte qu'il lui faudra tot ou tard accorder aux Francophones le droit de gérer leurs écoles; au Canada, plus de 250000 enfants fréquentent les écoles d’immersion; etc. Voila un échantillon de ce que tous les «Meecheux» et «Meecheuses», tous ceux qui cultivent et entretiennent la «Meechomanie», fausseurs de débats et consorts, appellent «crise linguistique»! L’ombre de Meech masque des progrés que l’on osait a peine imaginer i! y a encore vingt ans. Ces progrés ne sont d’ailleurs pas |e seul fait des Francophones hors Québec, peu s’en faut, et, ma foi, on ne peut que s’en féliciter, les Francophones ayant peut-étre encore par trop tendance a réduireou aconcevoir le bilinguisme comme étant la panacée qui devrait leur permettre d’obtenir des droits et sauver leur langue et leur culture. Lebilinguisme, dans son application, dans son évolution et dans sa réalité ne se resume heureusement pas a cette seule dimension. Au Canada, la francophonie est composée de tous ceux qui parlent le frangais. lI n’est imposé a personne! Lobjectif du bilinguisme est que partout au pays les Anglophones et les Francophones puissent recevoir des services gouvernementaux dans |’une ou |’autre langue. Tous ceux qui s‘opposent actuellement a Meech ne sont pas nécessairement anti-francophones ou anti-bilinguisme. Ce qui les inquiéte, c'est la perte de pouvoir du gouvernement fédéral au profit des provinces (péréquation), et notamment du Québec qui «provincialise» les questions linguistiques. L’alliénaturel des Francophones hors Québec fait aujourd’hui cavalier seul, au point qu’on en arrive a se demander pourquoi les Francophones hors Québec appuient sans cesse une province dont les intéréts ne correspondent plus aux leurs. Si d’aventure, le Québec venait a tirer sa révérence au reste du pays, il ya fort a parier que le bilinguisme ne s’en porterait pas plus mal. Il yadéjapas mal de temps qu'il ne se resume plus a une simple affaire entre Québec et les provinces. Patrice Audifax Vous étes déja abonné? Nous sommes heureux de vous compter paimi nos lecteurs ! Passeriez-vous ce coupon 4 quelqu’un qui ne l’est pas? COUPON D’ABONNEMENT Nom Adresse Code postal Tél. O) Nouveau ( Renouvellement & Conseil jeunesse Objectif: autofinancement Suite de la premiére page” preuve du dynamisme de |'6quipe, cette jeune franco- phone originaire de Maillardville la trouve dans la création de deux nouveaux clubs jeunesse depuis le mois de mars: l’un a North Vancouver, l'autre a Campbell River. Reste le probleme des financements, véritable casse- téte actuellement. «Si on veut faire tourner la boite, on a besoin d'argent», explique sans détour, la présidente, avant d'ajouter: «// y a de grandes chances, par exemple, que le camp d’été soit annulé faute de moyens. Ce projet nous revient a 8000 dollars, notamment a cause du transport. I/ ne faut pas oublier que nous sommes une association provinciale». Dés lors la subvention allouée par le Secrétariat d’Etat, unique moyen de financement du Conseil, est jugée insuffisante: «Nous avions demandé 114 000 dollars et nous n’avons recu que 45 000». Pour sortir de cette impasse, le Conseil jeunesse a décidé de jouer sur deux tableaux: dans un premier temps, une pétition demandant une hausse de la subvention circule dans toute la Colombie- Britannique avant d’étre envoyée au Secfétariat d’Etat, Gerry Weiner. Second volet, la recherche d’autres moyens de financement comme |’explique Nicole Lizée: «Nous avons deux personnes qui travaillent actuel- lement sur ce dossier. I! pourrait s’agir, par exemple, d’activités d’autofinancement permanen- tes». Mais si ces quatres jours seront l’occasion de faire le point sur l’association et de discuter de différents problé- mes, une grande partie du temps sera réservé aux jeux. «Rencontre jeunesse est |’acti- vité. annuelle importante du club, témoigne Nicole Lizée. Cette année, le theme retenu est Loisirs en délire les jeunes ont besoin de se rencontrer or, par exemple, ceux de I/'lle ont rarement cette occasion». Nico- le Lizée est d’autant plus convaincue de |’importance des échanges qu'elle est arrivée au Conseil par cet intermédiaire la: «Adolescente, je repoussais totalement le francais. Puis, j'ai participé au Carrefour jeunesse, en 1986, et j'ai découvert des jeunes qui aiment — parler francais, gui écoutent de la musique francaise. Je me suis, alors, inscrite a un camp provincial a Kelowna et tout de suite apres, jai pris la décision de faire partie du Conseil Jeunesse», __ Francois Limoge CENTRE KEY LEARNING Lecture Programmes individualisés pour |’anglais langue seconde et frangais langue seconde en: Mathématique Etudiez dans un milieu progressif et maitrisez l’apprentissage de ces matiéres: Mathematics Divers méthodes d’apprentissage 201 - 10451 137th Street, Surrey, B.C. 589-7739 | Ecriture Writing évolués. Le temps du dévelopement économique est venu Suite de la premiére page liste des personnes-ressources dans chaque région. Déterminer des objectifs ne ménerait a rien, bien sar, si les moyens nécessaires n’étaient pas mis sur pied. Il a été suggéré de créer une banque de ressour- ces, une banque d’emplois pour les francophones. Une participante a indiqué que les idées ne manquaient pas et que des _ Franco-Colombiens envisageaient de lancer certai- nes entreprises, mais que les connaissances leur faisaient défaut; ils avaient besoin de l'aide d’experts-conseil. M. Léon Lebrun, président de Maillardville-Uni, a pour sa part déclaré que le Festival du bois a le potentiel voulu pour devenir une véritable entreprise a Maillardville. Il est nécessaire d’attirer des entrepreneurs et des gens d'affaires a Maillard- ville pour redonner une pleine vitalité au coeur historique dela francophonie en Colombie- Britannique. Alafin dela journée, M. Jean Riou a expliqué que le rapport du colloque serait envoyé aux participants a des fins de vérification, puis qu’il serait présenté au Conseil Canadien de la Coopération et a la Confédération Desjardins. Une demande devrait ensuite étre faite en vue diobtenir des personnes-ressources et les fonds nécessaires afin d’entre- prendre le travail a l’échelle provinciale et de promouvoir des activités économiques et des projets économiques pour la collectivité franco-colom- bienne. M. Guy Duchesnes nous a indiqué qu'il avait senti un intérét marqué chez les partici- pants du colloque. «Un momen- tum est en train de s’établir. La Société d’Entraide du Pacifique doit prendre la téte du mouvement économique fran- cophone en Colombie-Britanni- que», a-t-il conclu. Jean-Claude Arluison 113 SOLB]% Le seul journal en frangais fj Gabomdio de la Colombie-Britannique Président-Directeur: Jacques Baillaut Rédacteur en chef: Patrice Audifax Journaliste responsable de |’APF: Yves Lusignan Photocomposition: Suzanne Bélanger Coordonnateur administratif: Jacques Tang Journaliste-Coopérant: Francois Limoge Publié par le Soleil de Colombie Ltée 980 Main, Vancouver, V6A 2W3 Aasociation de le APF af \ Presse francophone ak. hors-Québec 663-6487 Fax: 683-9686 Abonnement 1 an: Canada, 20$ - Etranger, 25$ Numéro d’enregistrement: 0046 Courrier de 2eme classe pourront ne pas étre publiés. Les lettres adressées au Soleil de Colombie par ses lecteurs doivent étre lisiblement signées par leur(s) auteur(s). La rédaction se réserve le droit de corriger ou de raccourcir le texte s'il est trop long. Les lettres doivent étre accompagnées d'un, numéro de téléphone et d'une adresse afin de pouvoir, au besoin, communiquer avec nos correspondants. 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