VOYAGES Suite de la semaine derniére ‘Par Jean-Claude Boyer Le lendemain, je renouvelle d’abord ma carte d’étudiant pour 1986. Piis je joue des coudes, patiemment, dans les corridors suranimés de la vieille enceinte. Je pénétre, fort curieux, dans Jl’église du Saint-Sépulcre et me joins aux pélerins qui terminent le chemin delacroix au tombeau méme du Christ (selon la tradition), rituel suivi d'un salut du_ saint sacrement dans une chapelle. Chape brodée, ostensoir d'or, TANTUM ERGO, ADESTE FI- DELES («Venite in Bethleem»: précisément ce que j'ai fait a Noél), encensement, bénédic- tion, interprétation pompeuse, al’orgue, d’IL EST NE LE DIVIN ENFANT... Quedesouvenirs du temps ol je portais moi-méme lasoutane et... le titre de maitre de chapelle! Je monte ensuite, prés de 1a, \’escalier menant au Golgotha. C’est cela le Calvaire? Je n’en reviens pas! Petite piéce bondée de touristes peu discrets, décorations compli- quées, bondieuseries, flashes... Me voila édifié! Décidément, rien ne correspond a ce que j’avais imaginé. Je parviens tout de méme a me _ recueillir quelques instants. Dans un bazar du quartier juif, je rencontre ensuite Jean-Paul, le Francais avec qui j'ai passé la Noél, accompagné de deux jolies kibboutzniks de Colom- bie. Nous allons dévorer des falafels. Bavardages prolongés. De retour a l’auberge, soirée reposante avec deux Frangais, un Grec d’origine juive et deux Allemands. Nous bavardons, bavardons... (Je passe les deux jours suivants avec Jean-René, un jeune Francais polyglotte que j'ai d’abord pris pour un Allemand - voir |’article MASA- DA ET LA MER MORTE.) Le 30 décembre, une autre Jérusalem, entre Noél et le jour de l’An partir avec Jean-René pour Tibériade (laville d’eau d'Israél), au bord de la mer de Galilée - 200 m au-dessous du niveau de la mer. Et hop! de nouveau en bus, rempli aux trois-quarts de soldats en armes. Non loin de Cana, le véhicule s’arréte, puis recule pour nous permettre de bien voir le cadavre _d’un guépard qui vient sans doute de se faire renverser par une voiture. A Tibériade, nous nous rendons d’abord a l'information touristique (bon accueil), puis a l’‘auberge Nahum, rue Tabor, avec bar surletoit(!) et vuesurle grand lac. Promenade délassan- te... Murailles de la vieille cité construites par les Croisés en \'an 1100. L’on trouve de place en place des vestiges de cette muraille qui entourait et protégeait la ville. Nous repérons un premier «temple» de sources minérales aux vertus curatives... Jean-René doit bient6t partir pour Tel Aviv. Ce fut un compagnon de voyage idéal. Nos adieux alourdissent d’au- tant ma solitude passagére. (Il metéléphoneraal’auberge pour m'apprendre qu’il a oublié son «gilet de grosse laine de Colombie» a valeur éminem- ment sentimentale - dans le bus. Mes démarches pour le retrouver resteront inutiles.) Plus tard, au cours d’une autre longue promenade, j’apergois un geyser... puis des orangers, des citronniers et, pour la premiére fois, des pample- moussiers, tous regorgeant de fruits juteux. Je poursuis ma balade sur les bords delamer de Galilée, non sans «revoir la tempéte apaisée, la péche miraculeuse... De retour a |’auberge Nahum, je fais la connaissance de deux Francais, Jean-Michel et Jean- Luc (encore des «Jean»!). Nous nous rendons dans un restau- rant dont le menu comprend du «poisson de saint Pierre». «Est-il frais, votre poisson?» demande Jean-Michel avant de nous attabler. «Bien sdm, répond le gargon, «il nageait encore ce matin! Saint Pierre revient tout juste de sa péche!» Eclat de rire. Notre Frangais tourne les talons, froissé... Nous emportons notre biére dans un autre établissement: spécialité, fruits de mer. Ma soirée se termine par une bonne douche fraiche qui a tdt fait de me précipiter dans les profon- deurs du sommeil. Le lendemain, veille du Jour de |’An, petit déjeuner enjoué avec mes deux nouveaux amis. Je me rends ensuite a pied au fleuve Jourdain, ot le Christ fut baptisé. (En contexte québé-. cois, ce «fleuve» serait plutét appelé «large ruisseau».) Des eucalyptus aux feuilles odoran- tes se mirent dans ses eaux limpides. Un site de pélerinage bien aménagé, avec douches chaudes et cabines, permet un accés sécuritaire, y compris pour fauteuils roulants. La-bas, un troupeau de moutons et son... bon pasteur. J’ose me cueillir, non loin dela, quelques gros pamplemousses. La beau- té des fleurs sauvages et le chant des petits oiseaux agrémentent mon retour au coeur de la ville. (J’apprendrai, plus tard, des détails fort intéressants sur cette région. Hérode Antipas fonda Tibériade en I’honneur de l’empereur Tibére vers 18 aprés J.C. a l’emplacement d’une nécropole qu’il viola. De ce fait, les Juifs se refusérent long- temps as’'y établir et Hérode en fit un foyer de I’hellénisme en Galilée. Aprés la chute de Jérusalem (70), Tibériade devint |’un des principaux centres dela vie religieuse et intellectuelle de janation juive. En 1837, elle fut presque entiérement détruite par un tremblement de terre, ce qui explique la pauvreté de Tibériade en vestiges du passé. Aujourd’hui, des sources d’eaux chaudes radioactives attirent les rhumatisants du monde entier. Bues, ces eaux ont des vertus purgatives. Un des centres est en mesure d’accueil- lir 2500 curistes par jour. Les piscines sont alimentées par dix-huit sources sulfureuses, jaillies d'une faille longue de 200 m au pied du mont Hérode. Ces thermes sont, parait-il, les plus anciens du monde.) Nous, les trois «Jean», nous entendons maintenant pour aller a Nazareth célébrer ensemble la nouvelle année. Ii me faudra cependant revenir ensuite dans la région de Tibériade, ol tant de sites (celui de la multiplication des pains, Capharnaiim, le Mont des Béatitudes...) rappellent la vie publique de I'Homme-Dieu. Pour conserver l'environnement, il faut plus que de bonnes intentions. |! faut de |’action! besogne, et nous sommes toujours préts a joindre ceux qui veulent en faire autant. Il y a 306 espéces d’oiseaux et 73 espéces de mammiféres qui dépendent de terres humides ournée splendide. Je décide de feta Squire [931-4433 Nous servons probablement les meilleures pizzas, lasagnes et spaghettis en ville Pour livraison, appelez le 874-7117 uu 3046 rue Muin (coir 142me avenue) i THREE GREENHORNS 1739 Comox 688-8655 — _ 631. Lougheed Hwy., Coquitlam LA LIBRAIRIE DU SOLEIL 980, RUE MAIN. . OS Restaurant ® je Cz. Cuisine francatse 818 Thurlow ‘Vancouver, C.B. V6E1W2 669-4298 | Deux emplacements a Vancouver a ; CENTREVILLE: ea eritrée rue Cordova )' ; CAKE SHOP PATISSERIE pe peer 662-7008 VANCOUVER, CB — Joyeux Noél et Bonne Année de |’équipe Chez Michel i eae RES. advert dats,