E », a j : gua Hebdomadaire fondé en 1968 par André Piolat de Colombie 60 cts TPS incluse Courrier 2éme classe/ Second Class Mail n° 0046 vol 25 n°2 980 rue Main Vancouver Té1:683-7092 Fax:683-9686 Vendredi 8 mai 1992 Premiére étape de sa tournee dans l'Ouest Bourassa hume I'air de Vancouver arie Bourgeois!’arépété aux journalistes au moins a quatre reprises al’ issue de son entretien avec Robert Bourassa lundi 4 mai 4 Vancouver: «// ne m’a pas dit oui, il ne m’a pas dit non». La présidente de la Fédération des Franco-Colombiens n’a ainsi obtenu aucune réponse claire sur la question d’un éventuel soutien du gouvernement du Québec 4 la notion de protection et de développement des communautés de langues officielles vivant en milieu minoritaire. «M.Bourassa s'est montré sensible aux besoins des Franco- Colombiens, mais ilnous aparlé de laréalité @ laquelle il doit faire face au Québec» a _déclaré Marie Bourgeois et le premier ministre ne s’est pas déclaré en mesure de se prononcer maintenant sur les exigences des francophones hors Québec. Le premier ministre du Québec s’en tient a la notion de dualité linguistique telle que définie dans l’accord du Lac Meech, dans lequel figurait seulement le terme de “protection” des communautés minoritaires, sansmentionner celui de“l’épanouissement". ““Ilm’ ademandé sij’ étais confortable sur ce point avec Meech, je lui ai répondu non” a relaté Marie Bourgeois. “Je ne m’ attendais pas a@ ce qu'il soit notre sauveur’ a-t-elle affirmé, tout en se disant satisfaite que cette rencontre, organiséea la demande du premier ministre, luiaitpermis de “faire comprendre a Robert Bourassa les inquiétudes des Franco-Colombiens”. Le communiqué de a la dualite presse de la Fédération des Franco-Colombiens, rédigé sur un ton mi-figue mi-raisin d’oul perce une pointe de déception, précise que “Marie Bourgeois, quoique heureuse de cette rencontre (...), se doit de constater que le Québec, en optant pour les méme revendications que lors de Meech, risque de renoncer al’ appui des minorités du Canada’’ . Gilles Rémillard, le ministre québé- cois des affaires intergouvernementales, a réaffirmé un appui timide ala dualité linguis- tique. «Nous sommes préts a donner les moyens aux francophones hors Québec pour exprimer leur identité», a-t-il déclaré. Rémillard avoue que!’ article 23 de la charte canadienne des droits et libertés pose un probléme a son gouvernment sur la question des nombres (offrir un service d’éducation a. la minorité 1a of le nombre le justifie). Malgré tout, le programme des subventions destinées a la francophonie hors Québec n’a -pas subi les foudres du couperet financier, en dépit des compressions budgétaires du gouvernement du Québec. _ Larencontre avec le premier ministre de la Colombie-Britannique le 11 avril constituera la prochaine étape constitution- nelle de la Fédération des Franco- Colombiens. “La rencontre avec M. Bourassa était trés importante. Larencontre avec M.Harcourt est excessivement importante” a résumé Marie Bourgeois. Renaud Hartzer _ Divergences minimes a rencontre du premier ministre du Québec et de celui de la Colombie- Britannique a suscité une véritable passion médiatique. Devantune soixantaine de journalistes, Mike Harcourt a fortement souhaité le retour -le plus rapidement possible- de son homologue québécois Robert Bourassa a la table des négociations constitutionnelles pour garder le Canada uni. Le message a été bien regu par Robert Bourassa qui ajoute cependant des bémols. Le retour du Québec 4 la table fédérale doit reposer sur des garanties écrites et non sur des principes. «J’ai besoin de quelque chose d’ écrit pour y retourner», a affirmé le premier ministre a la sortie de sa rencogtre avec Harcourt, a Vancouver, premiére étape de son périple dans |’Ouest. Décrivant le chef néo-démocrate comme une personne «/ucide, dynamique et trés ouverte», Robert Bourassa a dit que le chef de la province serait sirement un allié précieux pour les prochaines négociations car il n’y a pas beaucoup de divergence d’opinion entre nous. L’entente entre les deux chefs politiques sur la clause de la société distincte semble avoir joué un réle majeur. Le premier ministre québécois a en effet rappelé que le chef du NPD avait défendu cette clause bien avant qu’ il soit premier ministre. Le leader du Québec a aussi avoué que leur position réciproque sur la réforme du Sénat était assez similaire: ils ne sont pas contre une réforme mais surtout celle-ci ne doit pas paralyser le gouvernement Les deux législatures provinciales doivent tenir un référendum sur les offres du gouvernement ~ fédéral avant de donner leur accord final 4 tout changement constitutionnel. Le premier ministre a profité de son passage sur la cote du Pacifique pour ouvrir une maison du Québec a Vancouver, un bureau qui va faciliter l’accés au marché asiatique pour les entrepreneurs québécois. Daniel Bélanger