” aa ne ee le 4 | ~ Se HR Par Jacqueline Roush Jai récemment participé a Ottawa a un colloque sur la qualité de la langue — ou plutét le manque diicelle, puisqu’il a surtout été ques- tion de la prolifération de la traduction sauvage, et du régne des dilettantes et des “massacreurs’’. Jai bien stir versé moi aussi ma petite larme, mais réflexion faite, la situation en Colombie britannique me semble moins désespérée qu'elle n’en a l’air. Certes, les “confitures sans préservatifs”’, “produits verts” et autres “lawyer’s cream” trénent sans complexes dans les magasins de notre nonchalante Céte nord-ouest. Mais le vent com- mence a4 tourner. Pénible- ment. Voici le scénario classique: le commercant ou |'industriel dégote le petit-traducteur - pas-cher, merveilleusement équipé (diantre, il posséde le grand Harrap’s, et chacun sait qu’avec un dictionnaire, la traduction est un jeu d’en- fant!) et, comble de chance, francophone de _naissance (donc, forcément, traduc- teur-né). Pendant six mois ou un an, c’est la lune de miel. Mais un beau jour, notre homme (ou femme) d'affaires décide de se rendre a la foire commerciale de Montréal ou de faire la tournée de ses détaillants et découvre avec horreur que ses étiquettes font plutét sourire ou que son slo- gan, “La meilleure publicité, c'est le bouche a bouche”, préte pour le moins 4 confu- sion. Fin des illusions. Retour a Vancouver. Quéte d'un “vrai” Jérémiades traducteur. Parfois, ces échaudés se retrouvent dans mon bureau. Ils sont penauds et méfiants, réclament preu- ves, garanties, vérifications. Certains collégues __s’offus- quent de ces exigences, mais pour ma part je les trouve préférables au manque de discernement habituel. Je recommande donc des traducteurs agréés et profite de l'occasion pour y aller de mon petit couplet — subti- lement... inutile de retourner le couteau dans la plaie! — sur “Ja traduction est une véri- table profession”. Certains jours, il est vrai, j’ai l’impres- sion que ces sauvetages ne sont rien comparés a l'immense naufrage ambiant, ou que, comme disait sobrement ma mére — évoquant, elle, les taches ménagéres — “c'est Sisyphe”. Mais je crois que, Expo 86 et l’explosion de Vancouver aidant, les indus- triels et commergants de la Colombie britannique com- mencent a comprendre que le provincialisme (dans tous les sens du terme) ne paie pas et qu'une bonne traduction re- hausse leur image de marque. Il y a donc de l’espoir pour le francais dans notre province, et je suis convaincue que notre travail de fourmis sera récom- pensé. St Jéréme, patron des traducteurs O Saint Jéréme, patron des traducteurs, que faire, ot s'adresser? Au public, bien sir... Jinvite donc tous les amoureux de notre langue a faire un geste militant qui, d’aprés les €chos que je re- ¢ois, “conscientise” plus vite les fabricants et importateurs anglophones que tous nos pieux discours: une lettre de protestation. Nous devons si- gnaler systématiquement les traductions imbuvables. Bien sir, la disparition progressi- ve des perles nous privera de quelques bonnes crises de fou- rire, mais hélas, chaque chose a son prix... Jacqueline Rouah Vice-présidente Société des traducteurs et interprétes de la Colombie britannique. Nomination aux hétels CN FRANCO ANGLESIO D. Oberlander, président, Hotels et Tour CN 4a Montréal, annonce la no- mination de Franco Anglesio au poste de direc- teur général de l'hotel Vancouver. M. Anglesio a les talents voulus pour gérer cet €tablissement réputé. Il a occupé de nombreux postes de direc- tion au sein de la chaine des Hotels CN et il était directeur général du Chateau Laurier 4 Ottawa avant sa nomination a Disparités linguistiques (SHS) Méme si les singes ne peuvent parler comme nous, ils ont un langage trés sophis- tiqué, développé en fonction de leur environnement. Par exemple, les singes vivant dans la forét auront un langa- ge simple et précis, car l’ani- mal ne peut accompagner son cri de gestes a cause de la végétation. En milieu décou- vert comme dans la savane, le singe peut gesticuler, ce qui raffine ses moyens de commu- nication. Le Soleil de Colombie, vendredi 11 novembre 1983 Les coquins sont toujours sociables, et le principal signe auquel on reconnait un hom- me ayant quelque noblesse de caractére est le menu plaisir qu'il prend dans la compagnie d’autrui. A. Schopenhauer JB) GE 0) <--> (| <-> La seule agence. de voyage francophone Appelez Jacques 744 Ouest Hastings, Vancouver V6C 1A5 = Il y aura toujours de la soli- tude pour ceux qui en sont dignes. Barbey d’Aurevilly Le silence est ]’élément dans lequel se faconnent les gran- des choses. Carlyle 2 0 0 SD 0D 0 ED 0D 0 ED 0 ED 0-0-1 : Hastings Travel Ltd © 0 ee eguer Seed 689-0461 0 SD () <> 0) SD 0