12 ‘Le Soleil de Colombie, Vendredi 4 aott 1978

Napoléon et
les Indiens

par Roger DUFRANE

Francois m’entretenait de
choses et d’autres dans son
studio. Un piano, orné d’un
buste de Ravel, dormait sous
son couvercle. Tout un mur
était tapissé de livres. Je lus
quelques titres: la Chanson
de Roland, la Princesse de
Cléves, Tableau de la langue
francaise.

— C'est dréle, dis-je 4 mon
ami, je ne vois pas de livres
anglais.

—Ca ne devrait pas t’éton-
ner. Mon studio est mon
refuge dans un océan d’an-
glophonie. L’anglais, je le
saurai toujours assez. Toute
la semaine il clame ses coin-
coin 4 mes oreilles. Dans
mon studio, j‘oublie la comé-
die de tous les jours, ot il
faut jouer le jeu pour gagner
sa vie, et je retrouve les
compagnons de mes songes.
D’ailleurs j'ai quelques li-
vres en langue anglaise, 1a-

communauté.

communauté francophone.
échanger, se rencontrer

QUALIFICATIONS |

- francophones en C.B.
10 a 25 ans

SALAIRE

candidat(e)

DATE LIMITE

aofit 1978.
LIEU DE TRAVAIL

OFFRE D’EMPLOI

ANIMATEUR[TRICE] A MAILLARDVILLE

La Fédération Jeunesse Colombienne est a la
recherche d'un animateur(trice] permanent(e] pour
travailler dans la région de Maillardville.

MANDAT DE TRAVAIL

— Doit travailler avec les jeunes franco-colombiens de
10 a 25 ans de la région de Maillardville

— Regrouper et promouvoir des groupes de jeunes
— Organiser des activités culturelles sociales _.

— Travailler avec les personnes-ressources de la

— Trouger des personnes-ressources pour les groupes
— Regrouper les jeunes francophones
— Trotiver les leaders parmi les jeunes de la

— Créer des situations od les francophones peuvent

— Etre une personne dynamique, énergique
— Etre parfaitement bilingue (francais & anglais)
— Avoir une bonne connaissance de la situation des

— Intérét a travailler avec les jeunes francophones de

— Connaissance en animation — travail avec groupe
— Que le(a) candidat(e) ait sa demeure 4 Mail-
lardville ou qu'il (elle) soit prét(e) 4 déménager.

De $200.00 4 $265.00 par semaine, et bénéfices,
marginaux, selon les qualifications du (de la)

Les candidatures doivent étre envoyées avant le 15

Dans la communauté de Maillardville, doit étre prét 4
voyager dans la province ou a ]'extérieur.

Priére d’adresser votre candidature, votre curriculum
vitae et vos lettres de référence a:

Giséle Bélanger

Coordonnatrice Provinciale
Fédération Jeunesse Colombienne
3170 Willow
oe ne

haut, dans le coin, des ouvra-
ges sur Vancouver et la
Colombie-Britannique.

Francois tendait le bras
vers le plafond. Le rabais-
sant, il s'empara d’un album
a couverture brune:

—Regarde ¢a, ma derniére
acquisition. Je ]’ai comman-
dée a un libraire du Quai
Saint-Michel.

C’était un recueil de cro-
quis originaux sur l’épopée
impériale, ou plut6t sur la
vie quotidienne des soldats
de Napoléon. On voyait les
grenadiers traverser |’Alle-
magne, recus a bras ouverts
par les Bavaroises, puis s’é-
loigner vers l’infinie Russie,
d’ow ils se sont fait refouler
par le général Hiver. Puis,
en loques, ils ont retraversé
l’ Allemagne, se faisant main-
tenant insulter (le sort des
vaincus). Et le volume se
terminait sur la bataille de
Waterloo.

—Tu connais Waterloo,
Francois?

Vancouver toujours

privée de cinéma

Les cinéphiles de la région

. vancouveroise sont toujours

privés de leur divertisse-
ment favori, en raison de la
gréve des projectionnistes
de films en 35 mm.

C’est d’ailleurs la raison
qui explique que les films
dits pornographiques soient
pratiquement les seuls a
&étre projetés dans la région,
puisque la plupart sont tour-
nés en 16 mm et il n’est pas
nécessaire d’appartenir au
syndicat des projectionnis-
tes pour opérer ces machi-
nes.

Aux derniéres nouvelles
on intensifiait les séances de

négociations dans l’espoir
d’en arriver 4 un réglement

rapide du conflit.

Pour le simple amateur de
cinéma, il est quelque peu
difficile de comprendre que
les deux parties ne puissent
s’entendre, surtout si l’on
considére qu’avec les prix
exhorbitants exigés aux gui-
chets, les propriétaires de
salles devraient étre en me-
sure de satisfaire les reven-
dications salariales du syndi-
cat.

En attendant, il reste
toujours la télévision... et le
chaud soleil du mois d’aofit.

—J’y suis allé il y a long-
temps. C’est un village com-
me ils le sont tous, avec des
vaches dans les prairies et
des chemins fleurant la bou-
se et Il’églantine. Non loin de
1a (car la bataille n’a pas eu
lieu 4 Waterloo), une foire
pour touristes! Monuments,

reliques, et tout le saint-
frusquin! “Waterloo, morne
plaine!” battu pour avoir le
talisman.

—T’en as de panes: Fran-
cois. La semaine prochaine,
tu me diras que les Indiens
ont connu Jeanne d’Arc et
lui ont envoyé une médaille
de Sainte-Catherine.

Cette semaine, dans notre rubrique “Les Grandes
Réflexions de la Ville”, nous vous présentons un
poéme qui porte sur un théme qui nous tient a coeur:

LE TROTTOIR.

Les Grandes Réflexions

de la Ville

TROTTOIR

Quand je m’en vais sur ce trottoir

Qui avale mes pas

~ C’est comme un grand couloir

Aux murs bas

Il serpente dans ma ville

Comme sentiers dans les bois

Et sur son chemin tranquille

Résonnent nos pas

Quand je m’en vais sur ce trottoir
Qui se déroule devant moi

J’oublie qu’il fait noir

Et que je suis seul avec moi

Il me chante la foule

Qu’il transporte chaque jour

Tous ces gens qui coulent
En suivant son cours

Tous ces gens qui meurent

D’avoir trop marché

Tous ces gens qui ont peur

A bon marché

Il me parle de toi

Il me parte de moi

Tl a connu nos pas

Et d’autres avant cela

Il m’a dit qu'il était triste

Que tu ne sois plus avec moi

Car tes pas qui glissent

Sont pour lui festin de roi

Mais aujourd’hui, en ces temps débiles
Tu es partie, en automobile.

Nous espérons que cette oeuvre d’essence bétonnien-
ne a su vous plaire et sinon, n’oubliez surtout pas que
méme si force vous est de tirer la chaine, le trottoir
restera quand méme la. Bonjour et & la semaine

prochaine.

Merde et fin!

|

Dr. —— UMBRIACO, V.N.P.*

* V.N.P.: Va-nu-pieds...

Lisez les écrivains

francophones

MAURICE DRUON

Ecrivain frangais né a
Paris en 1918. Aprés de trés
brillantes études secondai-
res, il suivit les cours de
l'Ecole des Sciences Politi-
ques. Admis 4a 1|’Ecole de
Cavalerie de Saumur, il en
sortit avec le grade d’aspi-
rant. En 1942, il s’évada de
France et rejoignit 4 Lon-
dres le Général de Gaulle.

Avec son oncle, !’écrivain
Joseph Kessel, il écrivit les
paroles du Chant des Parti-
sans. Correspondant de
guerre jusqu’a la fin des
hostilités, il se consacra en-
suite a la littérature. Plus de
25 ouvrages: romans, histoi-
re.

Elu a l’Académie Francaise
en 1966; ministre des Affai-
res Culturelles en 1973-74.

Il faisait grand soleil et

SES OEUVRES LES PLUS
CONNUES: Les Grandes
Familles (3 vol. Prix Gon-
court 1948) tableau impi-
toyable d’une certaine socié-
té fortunée et débauchée.
Les Rois Maudits (7 vol.)
histoire des rois de France
de la dynastie des Valois
directs (1328-1498) dont I’ac-
cession au tr6ne fut la cause
de la Guerre de Cent Ans.
Leur régne fut fertile en
intrigues et en événements
dramatiques. M. Druonen
tire un roman basé sur les
recherches historiques les
plus rigoureuses.
EDITEUR: Livre de Poche.
LISEZ POUR COMMEN-
CER: La Derniére Brigade,
"héroique défense de Sau-
mur et du pont sur la Loire
par les Cadets de Il’Ecole de
Cavalerie en Juin 1940.

la lumiére les éblouit. Les

soldats allemands se retournérent, surpris; l'un d’eux
appela; un officier qui portait de longues bottes noires
accourut et s’arréta, interdit, devant le spectacle de
Bobby, soutenu par les aisselles comme un crucifié
entre Montsignac et Brouard.

-Qui de vous est le chef? demanda-t-il dans un
francais assez bien prononcé.

-Moi, répondit Bobby par le cété gauche de sa

bouche.
-Ou sont vos hommess?
-Derriére moi.
-Mais tous les autres?
-Ils sont la, dit Bobby.
-Comment? Vous n’étiez

Il se redressa, fit mettre ses soldats au garde-a-
vous, et salua tandis que sortaient de la cave les
survivants de la derniére Brigade.

pas plus? dit l’officier.

(La Derniére Brigade.)

Vancouver East

Cultural Centre

Programmation estivale

FILMS

Les films du lundi soir du
Centre Culturel présente un
spécial de fin d’été. Le
Festival des Fréres Marx
(Groucho, Harpo, Chico,
Zeppo)

“Affaires de singe”

Lundi, 14 aofit 20h00
Billets: $1.25

“Plume de cheval”

Lundi, 21 aofit 20h00
Billets: $1.25

“Soupe de canard”

Lundi, 28 aofit 20h00
Billets: $1.25

MUSIQUE [AOUT]
Colin Lazzerini
Dimanche, 13 aofit 20h30
Billets: $3.00

Blue Northern

Jeudi et vendredi, les 17 et
18 aofit 20h30

Billets: $3.50.

Attraction “Roadside”
Samedi et dimanche, les 19
et 20 aoit 20h30

Charles Gray “Outside” -
“Inside the Cultural Centre”
Dimanche, 27 aofit 20h30
Billets: $3.50

ARTISANAT [AOUT]

La _ coopérative “circle
Craft” présente:
Festival d’été des artisans

du 3 aofit au 7 aofit, de 10h00
4 22h00

Admission: .50 ou $1.00 par
famille.

THEATRE [AOUT]

Le théatre Touchstone pré-
sente:

La main invisible
Ouverture: mardi, 22 aofit

Représentations: du mardi
au samedi jusqu’au 2 sep-
tembre 1978.

20h30, spectacles spéciaux a
minuit $3.50.

Billets: mardi et jeudi $3.50
le mercredi: vous payez ce
que vous pouvez, vendredi
et samedi: $4.00 4 20h30
$1.00 de réduction pour tous

les spectacles aux personnes
agées.

1895 Venables st.,. Vancouver
Tél: 254- 9578}

Rideau: mardi au soa