LA CRISE DU BIEN-ETRE SOGIAE ; : Mercredi dernier, le direc- teur du Bien-Etre Social de Vancouver, M.Walter Boyd a décidé de refuser ses ser- vices A toute personne qui n’a pas atteint l’age de ma- jorité, c’est A dire 19 ans, ce qui représtnte 250 bé- néficiaires de ce service. de jeudi, M.Boyd aurait de- claré que dans bien des cas les jeunes n’ont qu’un dé- sir : véegéter, fumer de la marijuana et vagabonder aux frais du contribuable. Le lendemain, au cours d’une interview accordée aA une station radiophonique de Vancouver, il a démenti ces propos qui ne sont pas vrai- ment les siens, dit-il. Et il ajoute :‘‘La plupart de ces jeunes ont quitté le foy- er familial sans raison va- labl e, ils ne sont pas inté ressés A travailler et dans la majorité des cas, les pa- rents ne sont pas aux cou- rant de leurs aller et ve- nues. Le lendemain, vendredi, le ministre de la Réhabilata- tion, M.Phil Gaglardi an- non¢ait que les services du Bien Etre Social reprendront pour les jeunes intéressés A travailler et que le gouver- nement s’efforcera de leur trouver un emploi. L’em- ployeur, dit-il, paiera le dif- férence de salaire en sur- plus du chéque du Bien- Etre. A Victoria en fin de semai- ne, le premier mMinistre,M. Bennett, déclarait au cours d’une conférence de presse qu’il se préoccupait beau- coup de la question . ‘Il est trop facile, dit-il, de quitter la maison 4 la suite d’une vive discussion et de vivre au crochet de la so- ciété.”” Lorsqu’on sait que le bud- get du Bien-Etre Social re- présente la somme de sept 4 huit millions de dollars, on est en droit de se de- mander si vraiment cet ar- gent sert a faire vivre des jeunes dont les parents sont aptes 4 assumer la respon- sabilité. Au cours du méme pro- gramme de radio, jeudi der- nier, M.Boyd a avoué que beaucoup de demandes sont accompagnées de fausse carte d’assurance sociale et que souvent le client en a méme toute une collection. On a découvert aussi ré- cemment un commerce de louage de bébés. Il s’agis- sait de louer un bébé pour quelques heures et de se faire passer pour une fille- - mére afin d’obtenir plus d’ argent. A tel point que le bébé reconnaissait agréa- blement le préposé aux de- -mandes. Autre cas typique : celui du gargon d’un riche pro- priétaire d’un quotidien de Los Angeles, fuyant la guer- re du Vietnam et dont vous et moi lui fournissons l’ar- gent pour ses cigarettes et sa marijuana. Par contre, on ne peut ren- voyer 4 la maison une jeu- ne fille de 17 ans dont les Parents adoptifs ne veulent plus. La question se pose, 4 savoir, si le service du Bien-Etre Social a les fonds nécessaires pour faire en- quéte dans chacun des cas. ‘Il semble que non. Il m’ap- parait évident que ce sur- plus d’argent serait un bon investissement A long ter- me s’il permet d’économiser argent actuellement gas- pillé inutilement. A ce su- jet, M.Boyd a une autre so- lution : l’enfant s’adresse d’abord & la Société d’Aide 4 la Jeunesse qui, aprés enquéte, recommande, s’il y a lieu, le dossier aux bons soins de M.Boyd. Politique de renvoi de la balle ac- compagnée de la facture. Le probléme concerne aus- si le coopération inter-pro-, vinciale. On sait que l’Age de majorité varie selon les provinces. Qu’arrive-t-il, par exemple, 4 une jeune personne Agée de 16 ans, qui a quitté 1’Ontario ot déja elle n’est plus consi- dérée étre sous la respon- sabilité de ses parents ? Signalons aussi le cas d’une personne Agée de 18 ans, c’est 4 dire trop vieille pour obtenir les services de la Société d’Aide 4la Jeunesse, mais trop jeune pour béné- ficier des services du Bien- Etre. En définitive, est-il bien d’encourager un jeune A vé- géter et 4 se droguer alors qu’il devrait poursuivre ses lial parce qu’on lui a re- études ? En aidant un jeund qui a quitté le foyer fami- fuser de fumer de la mari- juana dans le salon, comme le cas de cette jeune fille, 4 Burnaby, lui rend-on ser- vice ou plutdt ne lui cré- ons~nous pas un autre pro- bléme? Vendredi, M.Walter Boyd précise sa pensée en af- firmant que les adolescents vraiment sans emploiet sans foyer continueront A bénéfi- cier de ses services. ‘*Plusieurs jeunes gens sont retournés dans leurs foyers depuis mercredi, ajoute- t-il.”’ Mais nulle part il ne fait mention d’ot provien-| dront les fonds nécessaires a ces enquétes, ayant lui-| méme avoué mercredi der-| nier, qu’il ne disposait pas du personnel nécessaire. La question importante est de savoit si la boue remuée ira se déssécher sur le per- ron des bureaux du Bien- Etre ou si on engagera le personnel nécessaire pour faire le nettoyage. Une en- quéte sérieuse s’impose, car si vous venez d’arriver A Vancouver, ne déses pérez pas :; dans quelques jours on vous offrira sur English Bay une carte d’assurance social au nom que vous pré- férez. Achetez-en plusieurs afin de recevoir plusieurs chéques. Patrick J.Kieran I hort de M.LLefrancois M.IRENEE LEFRANCOIS (1904-1971) ‘Le 21 septembre dernier est décédé 4 Vancouver, Ala sui- te d’une longue maladie et dans une édifiante résigna- tion chrétienne, M.Irénée LEFRANCOIS, @poux d’Y- vonne Laviolette et pére de Bertrand, Onile & Gérald. Ses funérailles furent célé- brées le 23 septembre, par le Pére Henri Meek,s.s.-s., en l’église St-Sacrement, dont il fut l’un des pion- niers et A laquelle il de- meura toujours trés fidéle. Il fut inhumé au cimetiére “Ocean View’? de Burnaby Sud, oti reposent également un grand nombre d’anciens de la paroisse. Voici le texte de la bréve homélie, prononcée par le Pére Meek, au cours des funérailles de M.Lefrangois et qui nous dépeint bien les qualités et la valeur mora- le du défunt : ‘«M.Irénée Lefrancgois vient de nous quitter pour un mon- de meilleur. Sa longue mala- die a révélé la qualité de ses convictions, et laissé un exemple -de courage, de ré- signation qui couronne une vie exemplaire. A Mme Lefrangois et & ses fils j’offre mes sincé- res et profondes condolé- ances. Nous comprenons leur perte et partageons vi- vement leur épreuve. Epoux fidéle, pére généreux, il fut aussi un paroissien intéres- — M. I. LEFRANCOIS sé, assidu; il fut un homme de foi. Son souvenir reste- ra longtemps vivant parmi nous. Né 4 Notre-Dame des Monts, Comté de Gaspé, P.Q., M. Lefrangois vint trés jeune en Saskatchewan. C’est 14 qu’il commenga sa longue et fructueuse carriére de pro- fesseur, qu’il ne quitta que l’an dernier. ~ Si nous voulions le carac- teriser en quelques mots, nous pourrions dire qu’il fut un homme franc et honnéte. Nous savions ce qu’il pen- Sait, il s’affirmait sans ré- ticence. Toute sa vie fut marquée par le dévouement, Voubli de soi et un travail infatiguable. Il était conscient des pro- blémes sociaux et s’y in- teressait profondément, que ce soit dans le groupe ca- nadien-frangais ou dans la société civile. Homme de culture, philo- sophe 4 ses heures, il a- vait un sens pratique ad- mirable. é Nous rendons hommage & cet ami, et nous prions Dieu de lui accorder la récom- pense que sa fidélité lui a méritée. Nous devons nous rappe- ler, dans la paix, la séré- nité et la confiance, que nous aussi nous serons un jour rappelés par Dieu. Cet- te modeste cérémonie nous remet devant les yeux de cette vérité. Notre foi nous rappelle que la mort n’est pas une fin, mais un com- mencement. C’est l’aurore de la vraie vie, qu’ensem- ble nous espérons vivre en Dieu pour 1’éternité. Notes biographiques supplé- mentaires : - La famille de M.Lefran- gois déménagea en Saskat- chewan en 1909, alors que celui -ci -n’avait que cinq ans; - Il fit ses études pri- maires A Vonda, ses études supérieures A Saskatoon. - De 1928 4 1929, il a en- seigné 4 Debden, Sask., aux éléves de troisiéme A sep- tiéme année inclusivement. - De 1939 & 1941, -profes- seur 4 Ormeaux, Sask., aux éléves de premiére A dix- iéme année, inclusivement. -De 1941 a 1945, profes- seur 4 Hoey, Sask., aux é- léves de huitiéme A dou- ziéme année; il fut égale- ment principal de cette é- cole. - De 1945 a 1950, profes- seur 4 l’école Kingsley, de Vancouver-Nord, de sep- tiéme 4 onziéme année. - De 1950 aA 1952, agent immobilier 4 Vancouver. - De 1952 4 1957, profes- seur 4 Notre-Dame de Lour- des, 4 Maillardville, et prin- cipal de 1’école. : - De 1957 a 1970, il ensei- gne pour la Commission sco- laire de Coquitlam, 4 Como Lake, puis A l’Ecole Cen- tennial, comme professeur de frangais en dixiéme, on- ziéme et douziéme année. Par la voix du ‘‘Soleil’’ de Vancouver, nous réité- rons 4 Mme Lefrancois et aux siens nos vives con- doléances. POUR VOS ACHATS ide | -CARTES FRANCAISES de tout genre TERR _ Adressez-vous A LA BOUTIQUE du i FOYER MAILLARD | 1010 Av. Alderson t i Ouvert tous les jours, de 10 haem. 42h p.m.! SOLEIL, 8 OCTOBRE 1971