a fa Gee tlihiaiatinas PRES AE EE Seer LE CONTE DE LA BERGERONNETTE Il y avait une fois la bergeronnette, et cette fots-la c’était la nuit de Noél, - mais personne ne le savait sur terre, - une nuit toute claire, fourmillante d’étoiles. Et plus brillante qu'aucune, une étoile a paru au bout des plaines, - des déserts, des distances tout au bord de ce monde, celle qui me- nait les rois Mages. La nuit a _ pris une odeur de jardin, comme elle fait au mois d'avril alors qu'au buis- son noir s'ouvre la fleur d’épine. Et les anges du ciel ont chanté dans le ciel. La bergeronnette, - elle est toujours avec les bergers, la bergeronnette, elle Emouche les boeufs, épouille les brebis, - a compris la premiére ce que chantaient les anges. See ‘ © © U SS SA BH A BSA od Sd a eae, e WA J Mawnan. EAE af _ _ BEA Ba ES VA PA BF SN NFS SRB SE SP WRNSRENNRAASE AGORA oe ee aa BH Tél.669-5264 — Les oiseaux ont un don: ils Saisissent les choses avant que les humains les démélent. ' En cette nuit, la bergeronnette a senti pas- ser Noél a travers les espaces. De colline en colline, elle a volé éveiller les bergers. Elle a suivi V'étoile _resplendissante, elle a guidé les pa- tres vers la créche. Et perchée sur la corne de son ami le boeuf, a chanté pour réjouir l'Enfant. Depuis, elle s'est plus encore attachée aux | bergers, et a leurs trou- peaux. Elle ne vit qu’da leur entour. Comme si elle avait sans cesse en téte la grande nuit d'as- tres et d’anges ou elle les a menés a I'étable, et qu'elle soit la tout en peine de ne pas les voir assez s’en souvenir. souhaite a. tous ses clients' etamis . un Joyeux Noél ‘une bonne et heureuse Annéee 3493, rue Cambie. VANCOUVER Et celui de la Il y avait une fois, dans le bourg, l'aubergis- te Pradou et sa femme, la Pradoune. Et ils avaient un dréle, leur Pradounet, quiils gdataient un peu trop. La mére ne trouvait jamais rien d'assez bon pour lui. Un, pour toi le pain; deux, pour toi les oeufs... en téte de lui faire apprendre le latin et elle l’envoya a la ville, .bien que le pére pin- cat un peu le nez. Elle, elle lett dit déja archevéque ou ministre. Pour les vacances de Noél, la. Pradoune voit revenir son Pradou- net. Vite, elle le féte, le cajole, met les petits plats. dans les grands fait pour le diner une truite a la meuniére. Ils _n‘étaient que tous trois a table, mais elle voulait tout de suite s ‘enorgueillir de lui. “Oh, té, pauvre petit, la truite, partage-la en latin!"’ vous souhaite un Joyeux Noél et une Bonne et Heureuse Année! Sh ER GTA Ty SSS = “A Elle se mit donc Le Soleil de Colombie vendredi 21 décembre 1979 9 Truite Sans se le faire redire, le j-radounet ouvre son couteau, coupe la téte, coupe~ la queue. ‘Testa patri, couetia matri, milieu mi- it” Il pose la téte dans l’assiette du pére, la queue dans celle de la mére, et s'adjuge le reste du plat. La mére en pleurait de tendresse. Le peére, eh bien, le pére, sur le moment, il n'a pas pipé mot. ‘ Mais en sortant de table: Le latin, a-t-il fait, ne te réussit pas, garcon. Poursuivre ces belles étu- des ne tournerait pas a ton profit. Tu vas rester a@ la maison et tu feras l‘ouvrage en patois. Ce sera meilleur pour ta gouverne.”’ Un, Pour toi le pain! Deux, Pour toi les oeufs! Trois, Pour toi les noix! Quatre, Pour toi laclaque! 104 — 853 rue Richards, Vancouver a gitizy ee ste 12) Seb 4 UR ey PR eee Pe wage Pi TayZ-