Le Soleil de Colombie, vendredi 16 mars 1979 13 Pa a _L’énergie nucléaire Comment fonctionne un réacteur CANDU? La fonction d’un réacteur a refroidissement par l’eau est de créer de la chaleur qui peut convertir de l’eau en vapeur, afin de faire tourner des turbines qui produiront de l’électricité. La matiére premiére utilisée pour la production de la chaleur dans un réacteur CANDU se présente sous forme de boulettes de combustible d’oxyde d’uranium, enfer- mées dans des tubes faits d’un alliage de zirconium dans lesquels les boulettes s’assemblent en faisceaux. La véritable réaction se produit a l’intérieur des tubes de force qui sont entourés d’une vaste ealandre remplie d’eau lourde (composé dans lequel l’hydrogéne de 1’eau est remplacée par du deutérium). Quand les faisceaux de combustible sont introduits dans les tubes de force, et que la fission ou rupture des atomes de combustible d’ura- nium commence, le réle de l’eau lourde est d’assurer la bonne marche de la réaction. sous pression la transporte vers des chaudiéres qui générent la vapeur qui actionnera les turbines. Quel genre d’accident grave pourrait causer un réacteur CANDU? Il est impossible qu’un bris quelconque dans n’im- porte quel genre de réacteur produise une explosion semblable a celle d’une bombe atomique. Habituellement, a mesure que la chaleur est produite, des fluides l’éloignent du réacteur. Lorsque le combusti- ble nucléaire brile, il produit des déchets de fission, c’est- a-dire des éléments radioactifs dont certains sont sous forme de gaz. Dans des conditions normales, ces éléments sont retenus a proximité de l’endroit ou se produit la réac- tion. Advenant une petite fuite dans le liquide de refroidissement, les déchets de fission seraient retenus dans le systéme refroidisseur du réacteur nucléaire. Un accident pourrait possiblement causer une perte du liquide de refroidissement et, si des mesures préven- tives n’étaient pas prises sur-le-champ, cela résulterait en une augmentation de la température du systéme refroi- disseur. Cette hausse de la température, si elle n’est pas contrélée, pourrait a la fin provoquer une fuite des matiéres radioactives a l’extérieur du systéme primaire de refroidissement. Une petite partie de ces matiéres radioactives pourrait se répandre dans l’air, au dela de la ‘zone protégée entourant le réacteur lui-méme. Les systemes de sécurité sont concus de fagon que la* plus grande partie de la radioactivité libérée soit retenue a l'intérieur de la structure qui renferme le réacteur. Afin d’éviter un tel enchainement d’incidents, il y a, intégrés au réacteur, non pas un seul, mais une série de Tout incident inhabituel, a l’intérieur de la centrale, déclenchera un mécanisme qui arrétera la réaction nucléaire. Si ce mécanisme échoue, il y a plusieurs systémes de soutien capables de provoquer d’eux-mémes un arrét automatique. A qui incombe la responsabilité du fonctionnement sécuritaire? La Commission fédérale de contréle de 1l’énergie atomique (CCEA) a la vaste responsabilité de veiller a la sécurité et a la protection en ce qui concerne presque toutes les questions relatives aux substances et aux matériaux radio-actifs (comme |’uranium) qui peuvent libérer de l’énergie atomique par fission nucléaire. Tout utilisateur éventuel de telles substances doit présenter une demande auprés de la CCEA en vue d’obtenir une autorisation, et doit donner des détails, 4 savoir pourquoi, comment et ot ces substances seront employées. La Com- \ A mesure que la chaleur est produite, de l’eau lourde ~ systémes de contréle et de refoulement en cas d’urgence. . (suite de la semaine précédente) mission doit étre satisfaite des mesures prises contre le vol, la perte ou l’usage non autorisé; elle veille de prés a ce que soit limitée, et vérifiée, l’exposition des personnes au rayonnement qui pourrait étre néfaste a leur santé. Conformément aux normes internationales, elle contréle toute décharge de radioactivité dans |’environnement. Les opérations sont surveillées par les inspecteurs de la Commission; de plus, les réacteurs font l’objet d’une inspection menée par 1’Agence internationale de l’énergie atomique, aux termes du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. ; Comment le Canada conserve-t-il des réserves garanties d’uranium? Au début de 1974, le gouvernement fédéral a annoncé une politique visant la protection de nos réserves d’uranium. Tout d’abord, les livraisons garanties destinées a l’exportation ne sont permises que pour les 10 années a venir, et les exportations pendant cing années additionnelles ne seront approuvées que conditionnelle- ment, les services d’utilité du Canada pouvant récupérer le produit lorsqu’il leur sera impossible de se le procurer d’une autre facon. Le deuxiéme élément principal de la politique est la conservation de quantités suffisantes d’uranium pour que chaque réacteur nucléaire, déja en service ou prévu d’ici dix ans, puisse fonctionner a une capacité de 80 p.c. pen- dant 30 ans. Au milieu de 1978, Pévaluation approximative des ressources du Canada totalisait quelque 507 000 tonnes d’uranium, soit le quart de l’ensemble des réserves mon- diales. Le Canada a produit 5700 tonnes en 1977; au milieu ~ de 1978, le total des promesses de vente a 1l’exportation était d’environ 70 000 tonnes. Nos principaux marchés sont le Japon, l’Angleterre, 1’Allemagne de |’Ouest, l’Espagne et les Etats-Unis. - Le charbon Dans quelle mesure peut-on substituer le charbon au pétrole et au gaz naturel? En 1977, la production totale de charbon au Canada s’est élevée a 28,7 millions de tonnes. On prévoit qu’elle s’élévera a 40 millions de tonnes cette année, et qu’elle . pourrait atteindre 70 millions en 1985. Une partie de d’autobus de |’énergie, sa- luant deux des préposés a ce programme au bureau national d’Energie, Mines et Ressources Canada, de- vant l’un de ces Autobus de Vénergie qui sont munies de deux mini-ordinateurs, d’instruments de mesures Le gouvernement fédéral, en collaboration avec les provinces, offre gratuite- ment ses véhicules de véri- fication de rendement é- nergétique aux petites, moyennes et grandes en- treprises industrielles et commerciales qui veulent réduire leurs cofits en é- _del’énergie, de matériel de nergie. L’on voit ci-