16 Vendredi, le 23 mai 1997 «On m’a demandé un coup de main; j’étais la, c’est tout»: comme tous les bénévoles, Aline Tétreault ne fait pas une montagne de son engagement en faveur de Ja communauté franco- Phone de Victoria. Originaire de Sher- brooke, au Québec, et aprés une escale_ de plusieurs années” a Halifax, c’est a travers les [les de la Reine Charlotte qu’elle dé- couvre la Colombie- Britannique pour _ la premiére fois en 1977. «Cela faisait déja un bon bout de temps que je lorgnais dessus», avoue- t-elle aujourd‘hui. Il ne lui faudra pourtant qu’un an pour quitter le nord de Ja province et s’établir a Victoria. C’est d’abord dans le domaine religieux qu’A- line décide de s‘investir. Dés 1978, elle devient responsable diocésaine de la _ catéchése en francais a Victoria, et représente la province a l’Office de catéchése de l’Quest. Mais c’est le scou- tisme qui sera, a partir de 1984, la grande affaire d’Aline Tétreault. _ En francais bien stir. «C’est une obligation chez nous de_ parler francais, précise fiére- ment la fondatrice des Guides et Scouts franco- Phones de Victoria.Et les valeurs que nous pro- nons sont également francophones. On travaille sur les véritables lois scouts, sur_ la responsabilité, alors que les anglophones mettent plus I’accent sur I’action». Et ¢a marche, Puisqu’avec 64 nouveaux enfants par an, _ les Castors et les Louveteaux sont de plus en plus nombreux dans la capitale de la province. Une fagon plus que dynamique de perpétuer le fait frangais. Car pour celle qui n’est toujours pas bilingue, le contexte minoritaire est une motivation de tous les jours. «Il faut faire prendre conscience aux jeunes francophones qu‘ils parlent une langue vivante et non pas morte, précise Aline. Et le seul LE S)LEIL Colombie-Britan: c’est que les moyen, jeunes en question soient Ie plus possible en contact les uns avec les autres». Pas question cependant pour elle de prendre la place des parents («les premiers éducateurs, ce sont eux») qui sont dailleurs, a travers les enfants, une autre. cible. -de ~ son discours et de son action. Reste que I’heure de Ja retraite est sur le point de sonner pour Aline Tétreault, et I’occasion pour elle de se consacrer encore un peu plus a ses loisirs préférés: course a pied, marche en forét, canot, patinage, bad- minton, tennis, lecture, tricot ou jardinage, excusez du peu! Mais cette période est également l’occasion d’un bilan: «Si la reléve tarde a arriver ou n’est pas suffisante, ce sera une forme d’échec pour mol». DENIS GUERIN iaien sea