# ill tlie a cabin pi ba a nist init nines ae ae Société Historique Franco-Colombienne Quelques dates historiques des Franco-Colombiens 1793 — Arrivée de six Cana- diens-francais en Colombie- Britannique, accompagnés par Alexandre MacKenzie: Charles Doucette, Joseph Landry, Francois Beaulieu, Baptiste Bisson, Francois Courtois et Jacques Beau- champs. 1805 — Plus de vingt Cana- diens-frangais accompagnés de Simon Frase commen- cent le premier d’une série de voyages qui aura comme résultat la construction de nombreux forts pour le compte de la compagnie des Territoires du Nord-Ouest. 1808 — Arrivée de Jules Maurice Quesnel qui fut le premier a explorer la région du Cariboo. Une ville et une riviére furent nommées en son honneur. 1817 — Plus de trois cents CGanadiens-francais se trou- vent dans les vallées de la Trés aimablement, ce der- nier voulut bien autoriser le chef du centre de la loca- lité a nous louer, pour une somme symbolique, une des grandes tentes dont ils se servaient de moins en moins, et dans certaines occasions, pour des dépéts de fortune. C’était une tente assez spacieuse, avec trois fené- tres en mica, qui pouvait facilement nous abriter tous le cing. Il fallait, mainte- nant, la mettre en place, de facon 4 pouvoir commencer le travail sérieux, le jour méme ou nous monterions ' sur la propriété. Sur les avis de Daigneau, nous achetames une certaine quantité de planches qui de- vaient servir a faire un plan- cher et les parois sur une hauteur d’un métre environ, pour permettre un renchaus- sement avec la neige afin de conserver la chaleur. Nous devions prévoir aussi une petite étable, juste suffisan- te pour abriter les deux chevaux qui nous étaient indispensables pour les tra-- vaux de charroi des troncs coupés et préparés. ‘La encore des planches étaient nécessaires, mais comme nous leur laissions leur longueur, elles devaient étre réutilisées par la suite pour les besoins de la maison ou de la nouvelle écurie. province faisant le commer- ce des fourrures et, cer- tains, commencant 4a tra- vailler la terre. Ils furent les premiers principaux coloni- sateurs de notre province. 1838 — Plus de 60% de la population blanche de la Colombie-Britannique sont des Canadiens-frangais, sur une population de 6,900 ames. (Cela comprenait les Territoires de la Colombie- Britannique, !’Orégon et le Washington). 1841 — Le Pére Demers baptise quelque 700 enfants en majorité Canadiens-fran- cais 4 Fort Langley. 1843 — Le Pére Langlois célébre en francais la messe de fondation de Fort Vic- toria. 1847 — Mgr Modeste De- mers fut nommé évéque de l'Ile de Vancouver, de I'Ile de Pour transporter tout ce fourniment sur la terre, notre démocrate ne pouvait nous servir. Il était donc indispensable de nous pro- curer un traineau de charge apte a supporter de gros poids. Mais comme ce pays était celui des échanges comme il était-celui du crédit, nous pimes changer notre véhicu- le contre un véritable sleigh de ferme en trés bon état. Ceci réglé, nous avions une préoccupation majeure: celle de l’aptitude de notre attelage. En effet, plusieurs habitants, de méme que Jo Tobaty, nous avaient fait part de leur opinion a leur sujet: bons drivers, ces bé- tes étaient surtout destinées a la promenade, a des cour- ses rapides en buggy et sur de bons chemins. Autre cho- se était de sortir du bois, des arbres, ou de trainer de grosses charges sur des pistes non préparées. Ces arguments nous im- pressionnérent au point que nous décidames de les éprou- ver sans tarder, avec le char- gement des planches de la tente et de l’écurie provi- soire, et des différents ob- jets ou outillage nécessai- res. Cette charge n’était pas trés lourde, mais il y avait, a la sortie d’Athabasca, sur la piste de la propriété, plu- la Reine Charlotte et de la Nouvelle-Calédonie. 1850 — Arrivée des Soeurs de Ste-Anne. 1858 — Fondation du Collége St-Louis a Victoria par le Pére Michaud. — Fondation des deux premiers journaux de la Colombie-Britannique, l'un qui publia en anglais le 25 juin sous le nom de Victoria Gazette et l'autre qui com- menga a publier le 11 sep- tembre sous le nom de “Le Courrier de la Nouvelle-Ca- lédonie” et qui était “l’orga- ne des Canadiens-frangais dans les possessions anglai- ses”, Ces deux journaux se trouvaient a Victoria. 1863 — Mgr d’Herbomez devint le premier vicaire apostolique frangais 4 New Westminster. sieurs raidillons pour accé- der sur le plateau. En outre, dans le fourni- ment des Canadiens, il y avait une grosse chaine de charroi que nous nous pro- posions d’utiliser, a l’arrivée sur la terre, pour faire un essai de tirage sur trois ou quatre beaux troncs d’ar- bres qu'il faudrait sortir du bois. : : L’essai fut malheureuse- ment probant, pour étayer Vopinion de nos amis. Dans les cétes en question, nos chevaux se montraient bien braves et courageux, mais justement avec trop d’impé- tuosité, se jetant brutale--. ment dans le collier au lieu de s’y appuyer réguliére- ment, et en conséquence, ils se fatiguaient beaucoup plus vite. Dans le bois, ov il faut des bétes calmes, tirant pas a pas sans s’affoler, ils s’élan- caient a la moindre résis- tance, au lieu d’attendre le commandement du maitre et d’arracher la charge en sou- plesse. Evidemment, avec l’accou- tumance et le temps, nous serions arrivés a les faire travailler correctement et posément. Mais il ne pouvait.en étre - question, car nous allions avoir besoin, dés le premier arbre abattu, d’un attelage Le Soleil de Colombie, vendredi 8 décembre 1978 19 Devenez membre ce la Société Historique Franco-Colombienne Cotisation annuelle: $4.00 membre individuel $10.00. membre groupe AfS MME Catherine Lévesque, 211, 46éme avenue ouest Vancouver, C.B. V5Y 2X2 Saviez-vous qu'il existait un journal en francais au début de la colonie? eR RR LE COURRIER DE LA NOUVELLE-CALEDONIE informait les premiers colons de la Colombie-Britannique Procurez-vous les exemplaires existants du 11 septembre 1858 au 8 Octobre 1858. ECRIVEZ A: SOCIETE HISTORIQUE FRANCO-COLOMBIENNE a/s Mme Catherine Lévesque, 211, 46éme avenue ouest, Vancouver, C.B. V5Y 2X2 PRIX: $1.00 + $0.25 pour la poste : fait a ce dur labeur. Aussi une seule alterna- tive: les vendre directement a un quelconque usager, ou les échanger 4a l’écurie de louage avec laquelle nous étions en rapport depuis notre arrivée. Nous nous entendimes, sans peine, avec Fitzgibbon, patron de |’écu- rie, pour les changer pour un team de chevaux de trait bai brun que nous avions déja repérés: bien appareillés, six et sept ans, «Tom» — et «Chief» avaient belle allure; rablés et ressemblant a des postiers bretons, ils étaient aussi aptes a la route qu’au gros trait. Mais si nous avions connu le marchan- dage de nos paysans quer- cynois ou limousins, nous efimes la révélation que celui des Canadiens ne leur était pas inférieur. Enfin, au bout d’un certain temps, noustraitames le marché, accoudés sur le bar du Grand Union: cent dollars de retour sur l’attelage, et dix dollars pour les harnais; mais le patron de l’écurie, aprés deux ou trois tournées de whisky, nous fit en sur- plus cadeau des frais de pen- sion de nos chevaux. _ La tente ayant été éta- blie, a l’abri d’une petite ondulation, pas trés loin de lendroit reterniu pour la mai- son, nous revinmes passer la journée, veille de Noél, sur notre «ranch», pour monter l'étable. Il ne fallut pas longtemps a nos deux bficherons-char- pentiers pour batir le carré de cette petite construction, qui, bien que rudimentaire, était bien suffisante, pour protégger nos chevaux des neiges et des blizzards. Couverte et doublée de papier goudronné, avec une bonne couche de paille sur le toit, un bon renchaussement de neige bien tassée sur trois cétés, elle devait méme leur assurer un certain «confort». : Ce n’était pas du travail fignolé; les planches, lais- sées en longueur, dépas- saient sur l’arriére, mais pouvaient ainsi resservir pour un autre usage. Tou- jours est-il que ce travail fut terminé pour le soir, et nous repartimes pour le village, la nuit déja tombée. Ainsi tout était prét: nous pouvions profiter, en toute liberté d’esprit de cette féte- de Noél. Et quand nous remonterions, nous _allions pouvoir nous mettre a la chose sérieuse: batir. © Cette douce féte, passée a des milliers de kilométres du pays natal, loin de la famille et des @tres chers, était, pour nous et malgré tout, empreinte d'une teinte de tristesse. Chacun essayait bien de mettre sur son visage un reflet de gaieté, mais dans le fond du coeur, il y avait la nostalgie des vieux Noéls passés. Pourtant, le moment était bien partout a l'allégresse, dans les rues, les saloons, les maisons ou les cabanes des Indiens; car dans ces contrées aussi reculées, dans les solitudes glacées du Nord, c’était aussi Noél. Métis, Indiens, Canadiens, colons des environs ou des lointains, tous les aventu- riers descendus comme un troupeau migrateur, trap- peurs, biicherons, prospec- teurs, tous venaient, tou- jours au prix de dures fatigues, épuisantes mar- ches et campements dans le froid glacial, et souvent mé- me de réels dangers, quel- quefois de cinquante ou soi- xante miles, vers cet Atha- basca brillant de tous ses feux et de toutes ses vitri- nes, comme les bergers vers l'Etoile. Evidemment pour tous, rEtoile n’était pas sur légli- se; pour la plupart, elle bril- lait sur ’hétel illuminé et son bar rutilant, sur les restau- rants ou il faisait si tiéde, et sur les magasins qui offraient a leur convoitise tant et tant de jolies choses. A SUIVRE