ge Lees. Amuseur public et comédien Coluche se tue 4 moto - Tl était Francais, amuseur ur des “Restaurants du acteur, animateur de radio, coeur”. Il avait 41 ans, c’était un passionné de moto. Cree Seen on areas dee ronte ee dit Coluche, a trouvé la mort, jeudi 19 juin prés de Cannes, Colucci, dans le Sud de la France. Par Charles-Henri Buffet Il était dréle et choquant, vulgaire et sympathique, sensible et brutal, acteur génial et comique troupier, honni et adoré. C’est peu de dire que Coluche inspirait des sentiments ‘ contradictoires. Coluche, en effet, était capable du meilleur comme du pire. Du pire - insulter une journaliste qui lui posait des questions qui ne lui plaisaient pas - et du meilleur - son dernier combat, les “Restau- rants du coeur ”. Ce projet, lancé au début de Vhiver dernier pour venir en aide aux “nouveaux pauvres”, lui avait valu la sympathie de beaucoup de Francais et le concours de célébrités de tout poil, des hommes politiques aux vedettes du music hall. Une “Loz Coluche” (qui rendra déducti- bles du revenu imposable les sommes données aux organisa- tions charitables) témoignera sans doute pour la postérité de la réussite de ces restaurants du coeur. Fils d’un peintre en batiment d'origine italienne, né le 17 octobre 1944 a Paris, Michel Colucci avait fait ses premiéres armes au café-théatre. C’est sous le nom de Coluche et dans une ample salopette 4 rayures bleues et blanches qu’il allait accéder a la célébrité. Son arme? Un humour corrosif et sans scru- pules. Ses cibles favorites? Les hommes politiques de tous bords... et les fabricants de lessive! Ses expressions faisaient mouche (“C'est l’histozre d’un mec...”), des radios lui offraient des millions pour animer des émissions. Bref, le personnage plaisait. Mais Coluche avait choisi de s'‘écarter de son simple réle d’amuseur public, avec plus ou moins de bonheur. Sa bréve carriére au cinéma avait été une réussite incontesta- ble. Son rédle dans “Tchao arts et spe Pantin” (un pompiste entre deux ages, pris d’une _ tendresse désabusée pour un gamin paumé des faubourgs) lui avait valu un Oscar. Mais Coluche avait surtout prouvé quiil avait plusieurs cordes 4 son arc. Que, délaissant I"humour gros calibre, il était capable de sensibilité et de finesse. Son galop d’essai en politique avait été moins brillant. Exploi- tant un certain rejet de la politique en France, il avait tenté de se présenter aux élections présidentielles de 1981. Aprés des débuts prometteurs (il avait enregistré jusqu’a 16% des intentions de vote dans les sondages), la tentative avait avorté. Apprenant la nouvelle de la mort de Coluche lors d’une réception a l’Elysée, le président Mitterrand a rendu hommage au disparu, qu’il a décrit comme un “amoureux de la we’. Un hommage qui n’a rien de surprenant: quoiqu’en dise Coluche, son combat _ des restaurants du coeur avait un parfum de réconciliation. Sa disparition prématurée en fera sirement un héros. Méme si de son vivant, cette suggestion l’eait fait rugir. De rire! « Vancouver Pacifique» sur Radio-Canada Granger Si vous ne le savez pas encore on vit dans un paradis. Pour vous en convaincre, je vous conseille de regarder votre petit écran de Radio-Canada le ler juillet a 21h35. On vous y présentera un film magnifique, dirigé par Claudine Viallon, produit et filmé par Georges Payrastre qui ont tous les deux déja a leur actif plusieurs court-métrages sur les Francophones de |’ouest. “Vancouver Pactfique”, c'est une vision paradisiaque de notre métropole: il n’y pleut pas trop, il y fait beau, il y a de superbes images, trés peu d’entrevues, ( Arthur Erikson et Margaret Trudeau )la musique est a point, Vhistoire de Vancouver est narrée L'agenda Fréquentation record ‘ala Galerie d’art La Galerie d’art de Vancouver connait des chiffres de fréquenta- tion record depuis l’ouverture de l'exposition Splendeurs du Vatican. En cing jours, 7500 visiteurs se sont pressés devant les toiles de trois expositions: Splendeurs du Vatican, Edvard Munch et Les grands mattres hollandais. $185 personnes ont visité la Galerie dans la seule journée du jeudi 18 juin, établissant un nouveau record de fréquen- tation. : ‘Une larme de succés dans un océan de marasme. Car les affaires vont mal pour les producteurs de spectacles a Vancouver. Les chiffres de fréquentation sont méme carré- ment mauvais; les salles de spectacle sont généralement a moitié vide. Vancouver, coté paradis avec humour et lorsque celle-ci s'y fera un peu trop honteuse, comme J’injustice sur les Japonais, sur les immigrants des Indes refoulés, les images changeront trés vite, le sport prendra la suite. False Creek au petit matin, des sportifs de Tai Shi dans le parc de la Reine Elizabeth au lever du jour, le coucher de soleil sur I’'Tle Granville, ... un réve quoi. Méme Laurier Lapierre nous fait croire que nous ne travaillons jamais dés le mois de juin. On apprend aussi quiici il y a bien des Yuppies, facon Granola qui se caractéri- sent par une Porsche avec des graines dans la boite a gants. Le festival de la mer est présent a chaque instant, ces fanas de Le grand accusé: Expo 86, qui monopolise l’attention des visi- teurs et qui les tient éloignés des autres lieux de spectacles. Le “Quartier” du Centre culturel Quartier: “n.m., partie d’une ville habitée par une couche déterminée de la population”. Le dictionnaire est précis mais... incomplet! Le Quar- tier, c'est depuisquelques jours le nom du nouveau journal du Centre culturel colombien. Le numéro de lancement vient d’ailleurs de parattre. A partir de juillet, vous le retrouverez chaque mois sous la forme d'un supplément de quatre - pages encarté dans le Soleil de Colombie. Le rédacteur, Jean Doré, n’a semble-t-il pas lintention de s'arréter a la définition du ‘Larousse. “Un quartier franco- l’'aérobique y sautillent. On apercoit l’instant d’un moment des personnages de la Skid Road, ce quartier de Vancouver un peu moins réjouissant. Mais c’est tout: le quartier des bas-fonds qui n’est pas trés reluisant pour Yimage de Vancouver y est absent. Rien d’étonnant a ce que le Vancouver Sun ait demandé aux deux cinéastes francophones une copie de leur film pour l’enfermer dans un coffre en compagnie d’autres objets, coffre qui ne sera ouvert que dans 150 ans. “Vancouver Pacifique” dans sa version francaise est présenté le ler juillet, un conseil tout de méme, le regarder sur un écran de télévision en couleur. phone a Vancouver: utopie? réalité future? Nous voulons y crotre”, écrit-il dans ce numéro de lancement, ajoutant que le journal “tentera de rejoindre les Francophones dans ‘leur[s] quartier([s]”, la ou ils se trouvent”. . Un contenu “informatif et divertissant”, un appel a “toutes les participations’, voila votre. Quartier en avant-premiére. En attendant de le retrouver dans le Soleil, le mois prochain. Et toujours Trois hommes et un couffin Nous vous les avions présentés il y a un mois. Les trois hommes déguisés en mamans, la maman déguisée en courant d’air, et. surtout le bébé, égal a lui-mémel Ils sont maintenant au Broadway (707 ouest Broadway, 874-1927) a 19h30 et 21h30. ee SRR — = <— a Tiss fs? Par Elise Fontenaille Les fleurs vénéneuses de Macondo Le’ petit village colombien de Macondo se remet peu a peu d'une de ces dictatures dont lAmérique latine a le secret. Quand, un beau matin, une étrange floraison apparait: les murs se couvrent d’affiches anonymes. Fleurs vénéneuses, les affiches portent au grand jour les scandales privés que l’on gardait | enfouis dans l’obscurité des chambres closes: “La fille de Roberto n’est pas de luz”, “La femme d’Untel a un amant”... Tous ces cancans ne sont que des secrets de polichinelle (tout finit par se savoir 4 Macondo), mais le déballage des passions enflamme les esprits. Quel est lauteur des affiches délatrices? Les notables du village ménent lenquéte pour éviter un drame “Vida”, de Delacorta. “La famille Diva, Luna, Nana, Lola, alajote de vous annoncer la natssance de Vida”. Voila comment Delacorta, auteur du Diva qui a inspiré a Jean- Jacques Beinex son trés beau film, aurait pu annoncer la naissance de son dernier roman. Vida, grande prétresse du jazz et tueuse 4 gage hors-pair, va croiser le destin de Gorodish et d’Alha (héros favoris de l’écri- vain) . Cette fois, le duo est parti a la recherche du réve californien, a Los Angeles. Alha se découvre “La mala hora”, de Gabriel Garcia Marquez. qu ils sentent imminent. Le pére Angel, brave curé dont le principal souci était jusque la de censurer les films immoraux, le maire de Macondo, terrassé par une insupportable rage de dents et le juge Arcadio, qui disparait toujours quand on a besoin de lui. Réussiront-ils 4 maitriser le feu des passions qui menace d’embraser le village? Si le dernier roman de Gabriel Garcia Marquez a des allures de roman policier, il ne s’en tient pas 1a. On retrouve dansLaimala hora lunivers du prodigieux Cent ans | de solitude, méme si l’€criture est cette fois moins colorée, moins onirique. Le prix Nobel a délaissé en partie le “merveilleux” pour une gravité un peu plus réaliste. L’unwers en «a» de Delacorta une vocation de détective privé qui l’améne 4 travailler pour une famille de jeunes prodiges dont le est amoureux des pyra- mides... Bref, Vida est un aimable divertissement, idéal pour passer agréablement une longue soirée pluvieuse, “La mala hora”, du prix Nobel de littérature Gabriel Garcia Marquez, et “Vida”, de Delacor- ta, sont disponibles a la libratrie “Manhattam Books”, 1089 rue ‘Robson. OT