4 Le vendredi 29 aoiit 1997 ‘Serait également un toait, des connais tesse n dac! hie de nes « Tout ce qui traine salit » me répétait mon pére en faisant référence, entre autres, 4 mon adolescence et ses nombreuses_ errances. Chacun sa_ poésie. La derniére fois qu’il me I’a sentencé, c'est lorsque j entendais aller au Mexique, le sac au dos, le coeur au bord des yeux. Dans sa _téte, Jaurais été vite contraint A fouiller dans les poubelles pour me nourrir, poubelles qui dans les pays au chaud climat se conservent moins longtemps. Méme cynique, il avait raison ; j’ai pris peur et j ai préféré aller au nord de la France, un pays qui jette ses choux plus gras que le Mexique. J’ai adoré tout de la cuisine frangaise, sauf leur éternelle salade qui leur font gonfler le torse : « NOUS, en France, bla, bla, bla, c’est mieux. » Ouais, c’est ¢a. La semaine derniére, rue Hastings, je m/’étais assis quelques instants pour roupiller sous le ~ soleil brdlant. Aprés deux-trois sniffées dans l’air du temps et de la ville, jai décelé une odeur de lait passé date, genre fromage assez rare. J’ai tourné et penché la téte pour vérifier si ga ne provenait pas de mes dessous de bras, mais non. J’ai plissé le nez devant tous les gens qui passaient devant moi en __ les soupgonnant un peu, mais rien non plus, jusqu’a temps que j’apergoive un poéte de la rue fouillant minutieusement dans une poubelle a proxumité. J'ai fourré mes cliques et mes claques dans mon sac puis suis parti raide faire mes courses. En marchant vers Pépicerie, je me suis souvenu malgré moi de la Garbage Strike (la gréve des déchets) qui sévissait 4 Vancouver. Les poubelles (du nom du préfet de la Seine qui en imposa Pusage), d’ordinaire plutét avares, avaient ce jour-la des airs d’abondance. Des dizaines et des centaines de poubelles, telles des petites maisons avec comme toit des démes aux allures pestilentielles au grand bonheur des mouettes et des poétes. RHEE KKKKKK KEKE KK A Pépicerie, en contournant les allées, j’ai pris davantage conscience de combien nos sociétés étaient portéees sur l’emballage, le superflu d’emballage. Les cotits de production de tout ce que l’on consomme sont grossis de fagon éhontée par — les fortunes que I’on gaspille pour lemballage (par exemple, un gros sac coloré de croustilles avec au fond une petite poignée de patates graisseuses, Ou une montre- bracelet vendue dans une boite pouvant contenir la Steam Clock du Gastown). Or, on s’en fout pas mal de ce probléme moderne des surplus de vidanges causé par le superflu d’enrobage et demballage, car on se dit qu’on a le récyclage, le compost et Greenpriest... Oui, sauf que le récyclage, jadis , plus, -veulent eux , a l’apanage de quelques écolos bienveillants, est devenu une affaire de gros sous que les gouvernements municipaux récupérent de plus en plus. Avec le résultat que le récyclage coite de plus en plus cher parce qu’insti- tutionalisé, bureaucratisé : jeter ses déchets aux pou- belles de la ville, c’est jeter une fortune... FORO Oe ae ak ak Pendant que les vignobles de Il’Okanagan s’apprétent A faire leurs vendanges annuelles, que les fouilleurs de poubelles du Tout Vancouver sont aux petits oiseaux, les ramasseurs de déchets de la Ville, eux, qui ont regu de leur union les ordres durs de faire la gréve, réclament plus d’argent, toujours plus d’argent. Des gros gars pas_ tellement instruits, déja nantis de gros salaires oscillant autour des vingt dollars heure, parfois cabane dans la montagne, s’approcher du septiéme ciel, mener une vie d’ange. C’est une honte, une vraie. Enragé ou affamé, je ne m’en souviens plus, j’ai botté des yeux quelques détritus qui jonchaient les trottoirs de mon retour a4 l’appartement de Mademoiselle, puis ai préparé le diner : rien de copieux, mais un bon vin Wici, je veux dire, rien de trop cher pour la classe ouvriére. Dents GILBERT Télémarketing - Ventes Vous aimez les défis, vous étes autonomes et dynamiques : Le Soleil de Colombie-Britannigue recherche A Vancouver et dans la province plusieurs candidats(es) bilingues qui seraient intéressés(es) par un de ces deux postes : Télémarketing : 6,00 $ / heure + 15% commissions Ventes : 30% commissions (jusqu’a 50 000 $ / an) Téléphone : (604) 609-6611