Bey INFO-PARENTS Saverio ariarnciin Or LE NOUVEAU DEF! DES PARENTS FRANCOPHONES: Conserver leur clientéle et franciser les enfants Aprés avoir livré une longue et dure bataille pendant dix ans pour obtenir le droit de gérer et de contréler leurs écoles frangaises d’un bout a l’autre du pays, les parents francophones n’ont méme pas le temps de reprendre leur souffle. Ils doivent dés maintenant se battre pour conserver leur clientéle! Chez les jeunes francophones, les statistiques sont limpides: ces derniers épousent de plus en plus d’anglophones et 90 pour cent des enfants nés deces unions ne parlent pas le frangais. “De plus en plus le potentiel de notre clientéle va se retrouver dans ces foyers- la” estime Armand Bédard, le directeur général de la Commission nationale des parents francophones. En fait, les commissions scolaires francophones n’auront méme pas le loisir d’accepter ou de refuser ces enfants si elles veulent survivre. Car c'est la loi du nombre qui dicte le financement accordé a chaque commission scolaire. Les statistiques pour l'année 1991 révélent que plus de 53 pour cent des enfants agés entre 0 et 17 ans qui ont droit a une éducation dans une école de langue frangaise, proviennent de couples mixtes. Presque tous, environ 90 pour cent, ne parlent pasle francais. Avant méme d’ouvrir ses portes, une école frangaise a déja perdu la moitié de son effectif au profit de l'école anglaise. Le défi pour les parents est de franciser ces jeunes dés la prématernelle. “On a testé une pédagogie envers trois groupes d’enfants agés entre 3 et 5 ans, et c'est faisable...” dit Armand Bédard. A quel prix? Grace a une subvention fédérale de 75 000$, la Commission a produit une “trousse de francisation” qui sera destinée aux enseignants et aux parents qui désirent franciser leurs enfants. La trousse est volumineuse: 40 grands livres(2 000 tableaux, 200 histoires), quatre vidéos, une audiocassette d'une cinquantaine de chansonnettes et le film réalisé par l'ONF intitulé “Mon amour, my love” portant sur les mariages mixtes. Elle coite aussi trés chére. || faudrait 250 000$ supplémentaires pour produire assez de trousses pour la rendre abordable. Selon Armand Bédard, |l’expérience réalisée au Manitoba dans trois prématernelles de francisation prouve qu’il est possible de franciser un maximum de huit enfants par classe. Au-dela de ce nombre, il faudrait plus d'un an de travail et les classes ressembleraient davantage a des classes d’immersion. Les parents francophones fondent beaucoup d’espoir sur les jeunes couples mixtes. “La génération des langues officielles’, comme la décrit Armand Bédard, celle des couples dans la trentaine qui ont baigné toute leur vie avecle concept d’un Canada bilingue, ferait preuve d’une grande ouverture d’esprit envers |l'école francaise. “A l'heure actuelle, ces enfants sont perdus...parce qu’ils sont al’école anglaise” ne peut que constater M. Bédard. “Ons’est battu comme des diables dans l'eau bénite pour obtenir la gestion mais la question qui se posec’est: gérer quoi? C'est beau d'avoir la gestion, mais situ n’as pas d’enfants... Ils faut s’assurer que les nombres se maintiennent...” ajoute-t-il. En 1991, deux mariages sur trois chez les jeunes agés de 15 a 24 ans étaient mixtes. Autrement dit, les francophones marient un anglais deux fois sur trois a travers le pays. Etcen’est qu’une moyenne! C’estcette réalité quirattrapeles parents, alors que dans certains coins du pays, ceux-ci n'ont méme pas fini de lutter pour obtenir la gestion scolaire. En Ontario, la question du financement des écoles de langue frangaise est devant les tribunaux. II n'y a toujours que trois commissions scolaires francophones etle gouvernement attend les conclusions de la Commission royale sur l'éducation avant d’aller plus loin. A Terre-Neuve, c'est l'impasse. Le gouvernement voudrait régler le dossier dans le cadre d'une grande réforme de l'éducation. En Nouvelle-Ecosse c’est une grande réforme des divisions scolaires qui retarde la mise en place de la gestion scolaire. A la Commission nationale des parentts francophones, on ne s'inquiéte pas trop. “C’est une question de temps, ils ne peuvent pas résister, il y a des précédents” dit M. Bédard. Toujours est-il que les parents n'ont pas le temps de s’asseoir sur leurs lauriers. “On a bien des chats a fouetter”, reconnaft d’emblée le directeur général de la CNPF. APF 16 Le conseil d'administration 1994-1995 Présidente Martine Galibois Barss Vice-président Bill Hartley Secrétaire Daniel LeScieller Trésoriére Francine Ethier Conseillers(éres) Christine Ouradou Yves Gendron Louise Cété-Madill L'équipe du bureau Directeur général Marc Gignac Adjointe administrative Héléne Adl Coordonnatrice Frédérique Grenouillat Coordonnateur Daniel Bélanger