de subir le dépaysement culturel comme l'on subit les délices et les cauchemars de I'imaginaire que véhiculent les mots et |'écriture dans la littérature et dans la poésie. « Ecrire, dira l'auteure, c'est dire ce qui a été tu de la solitude de l'étre, de l'incommunicabilité | (88). Ce panaché lexical oti les mots franco-tahitiens se mélent et s'imbriquent les uns dans les autres comme dans le métier d'un tisse- rand exprime 4 sa maniére la culture polynésienne comme l'avaient fait aupara- vant Aimé Césaire pour la culture antillaise ou Lépold Cédar Senghor pour la né- gritude africaine. « L‘écriture ma relié a la parole » (144) dira Flora Devatine. Ainsi l'écriture est traduite en parole, puis la parole en action et l'action trans- forme la société, crée la culture et établit la civilisa- tion d'un peuple. Tel est le message que l'on peut saisir dans les pages de ce livre, un bouquet de poémes, de réflexions, de réveries et de tergiversa- tions sur l'acte d'écrire et l'oralité de la langue dans la pensée de Flora Devatine. Simon Henchiri Tergiversations et Réveries de /Ecriture Orale, Te Pahu a Hono'u- ra, Tahiti, Editions Au vent des Isles, 1998.