page 10 L’APPEL Octobre 1966 hommes d’affaires au Canada étaient vraiment sensibilisés au biculturalisme. De Victoria, il est plutot idéaliste d’y croire et pour ma part, jy ai renoncé. Non pas que la chose soit im- possible, mais elle dépend d’une volonté com- mune, d’un consensus qui en fait n’existe tout simplement pas. Parce qu’ici, le frangais n’est ni économiquement ni technologiquement né- cessaire. Jl n’est en fait que culturellement souhaitable. Ainsi arrive-t-il que dans certains pays les données de constitutions varient avec la réalité de leur application. Il ne faut pas trop s’en surprendre: les valeurs de l’esprit qui ne sont que souhaitables s’accomplissent peut-étre 4 l’occasion mais 4 un rythme telle- ment lent comparativement a la transforma- tion de la matiére. Lorsque, au lieu d’étre un objectif idéologique ou culturel. le frangais deviendra une nécessité technique au Canada. alors ce pays pourra éventuellement devenir bilingue. D’ici 1a, les politiciens qui prétendent que Vavenir du Dominion repose sur le bicul- turalisme pensent plus juste qu’ils ne le croi- ent, sauf que de la cote du Pacifique, il y re- pose de facon négative car il n’est pas de tel avenir. Il le faut chercher ailleurs. Et, ce n’est un secret pour personne qu’il est loisible de rencontrer ici des linguistes bilingues ou poly- glottes qui ne parlent pas nécessairement les deux langues constitutionnelles. Une remarque doit cependant étre faite concernant les jugements de non-francophones en ce qui a trait 4 l’accent canadien-frangais. Surprenante la naiveté pour ne pas dire la roublardise de certaines personnes rejetant ca- tégoriquement cet accent sous prétexte quil est tellement éloigné de ce quwils définissent “narisian accent” sans se demander s’ils ont ou devraient avoir le “londonian accent”. De L L Service compétent et \ £ complet d’impressions o Aussi prés. de vous que votre téléphone faye COUPON D‘ABONNEMENT 505 Austin,, Coquitlam Tel 939-7287 Ci-inclus la somme de $.............0...000cceee pour un abonnement a L’Appel. 1 an $2.00 — soutien: $5.00 L’ Appel, 338, Walker Maillardville, Col.-Brit. PPP PPB OOOOnnmomnnnnm™ toute facon, elles ne vivent pas 4 Londres et il est toujours plus facile de rechercher des justifications pour excuser un unilinguisme que d’étre bilingue. Outre la langue, que contient exactement la culture canadienne-francaise qui puisse ex- ercer un attrait sur nos compatriotes? Un style de vie particulier? Alors que celui-ci est pres- que uniformisé 4 la grandeur de l’Amérique du Nord. Une facon particuliére de penser et de voir les choses? En fait, le mot culture est trop ambivalent, surtout lorsqu’on s’avise de s’en servir en politique. Et pour tout dire, la connotation qu’on y attache dans des pays neufs comme celui-ci a trait 4 des valeurs dif- ficiles 4 définir qu’on admire certes, mais pour les autres plut6t que pour soi; on ne fera au- cun effort pour participer 4 ces valeurs, pour la bonne raison qu’on n’en sent simplement pas le besoin. A un point de vue général, ren- dons-nous compte que Mozart ou Ravel ne naitront jamais en Colombie-Britannique par- ce quils ne font pas partie de ce pays. Les possibilités, les potentialités d’une nature vier- ge et grandiose tiennent lieu de culture et l’on s’évade plus facilement ici dans la forét ou les montagnes qui entourent les villes que dans un oratorio ou une fugue en ré mineur. Il existe encore tant de territoires 4 mai- triser et 4 développer. La nature est 4 deux pas de toutes les portes. Pas surprenant alors qu’au lieu de référer a4 certaines valeurs fa- connées par Vhistoire et la civilisation, la cul- ture incarne ici le degré de développement matériel et technique. C’est 14 précisément une (suite page 11) LA CAISSE POPULAIRE DE MAILLARDVILLE 1132 Brunette, Maillardville Tél: LA1-1358 — L’épargne 4 votre caisse populaire peut doubler, tripler, et méme quadrupler en cas de décés. — L’épargne 4 votre caisse populaire vous rend solidaire de votre voisin-membre, et rend ce dernier solidaire de vous-méme. — Votre emprunt a la caisse populaire vous cotite moins cher que partout ailleurs parce que c’est votre propre institution de erédit. — Etre sociétaire dans la caisse Popu- laire de Maillardville c’est participer au progrés du milieu. PPP PPP LAPP PPR PR PR PR PRR PR PRP PRR PR PR PRP PPP PPPS