2 Le Soleil de Colombie, Vendredi 29 Avril 1977 LE SREIL ve covomm LE MINI-QUOTIDIEN DE LANGUE FRANCAISE DE LA COLOMBIE-BRITANNIQUE Conseil d’administration A. Piolat J. Baillaut N. Therrien fe ae ae oe oe a 2 2 2 2 a a ae ae DIRECTEUR: André Piolat ASS.-DIRECTEUR: Marc Béliveau REDACTEUR: Jean-Claude Arluison MISE EN PAGE: Danielle Leclaire PUBLIE PAR : Téléphone: 879-6924 e. HEBDOS DU CANADA LE SOLEIL DE COLOMBIE LTEE, 3213 rue Cambie, Vancouver, C.B., V5Z 2W3 Courrier de deuxiéme classe sous le numéro d’enregistrement 0046 ae! ae Le monde et les temps changent.... Par Gaétan TREMBLAY du Franco-Albertain La Fédération des Franto- phones Hors Québec (FFHQ) présentait derniérement le pre- mier volume de ]’ouvrage “Les Héritiers de Lord Durham”. Cet ouvrage, endossé par les neuf associations provinciales de fran- cophones, dont l’'ACFA, brosse un tableau quelque peu sombre mais plutét réaliste de la situa- tion présente des minorités fran- cophones au Canada. En bref, les minorités sont menacées dans leur existence méme; les minori- tés veulent survivre et s’affir- mer; les minorités réclament donc a toutes les autorités responsables concernées “une politique globale. précise, cohé- rente et définitive de développe- ment des communautés de lan- gue et de culture frangaises”. Une telle politique devra auto- riser la maftrise par la franco- phonie de ses movens d’éduca- tion (POINT 1). On en revient donc ici a la priorité accordée a l'éducation par l’ACFA, priorité partagée jusqu’a un certain point par le Bureau sur les Langues officielles. La maftrise de ses moyens d’éducation par la francophonie albertaine impli- que au moins un Bureau, sinon un Sous-Ministére de l'éducation francaise au Gouvernement pro- vincial. Une telle institution ne pourra évidemment aller sans une reconnaissance légale préa- lable de I’égalité de statut des langues anglaise et francaise en Alberta. C'est A un tel moment qu'une minorité peut vérifier qu'une reconnaissance de fait n’est pas toujours une reconnais- sance de droit, surtout lorsque la reconnaissance de fait est déja trés négligeable. La minorité francophone en Alberta n'a pas vraiment d’ennemi a une recon- naissance de son statut, sinon celui d’une certaine indifférence. La vie socio-économique étant anglophone, toutes les questions de langue différente a l'anglais sont automatiquement reléguées au banc de “l’héritage culturel de l’Alberta”. Le bilinguisme se noie done dans le multiculturalisme folklo- rique en Alberta. L’avenir pro- bable de la francophonie semble conséquemment se situer, du moins dans le contexte actuel, au earrefour de lunilinguisme an- glophone et du. multicultura- lisme (polyglotte). de telle sorte que la minorité francophone semble devoir étre bilingue, unilatéralement, et surtout an- glophone. I.’affirmation de la minorité en est donc une surtout d’ordre culture]. parmi les au- tres cultures certes. mais encore a part des autres cultures, comme quoi la culture et la langue francaise ont toujours un certain statut implicite. Situa- tion qui n’est donc pas a confon- dre avec une assimilation et une disparition 4 moyen ou a long terme de la francophonie en tant que groupe culturel. L’article 1 de l'unique recom- " mandation de la FFHQ a donc pour corollaire la reconnaissance légale du statut du frangais, reconnaissance revendiquée conséquemment. par l'art. 4 au chapitre de la politique (?). En ce sens le Gouvernement fédé- ral, supposé “exemple” pour la conscience canadienne, devra préciser sa politique de bilinguis- me (art. 2 et 5), plutdt institu- tionnel (voir progr. au sein de la fone. publ.) jusqu’a date, afin de favoriser ]’épanouissement des communautés francophones el- les-mémes a tous les niveaux (art. 3). Encore faudrait-il que le bilinguisme institutionnel, au moins, soit reconnu effective- ment au sein des différents ministéres et agences du Gou- vernement fédéral. Il faudra donc compter doré- navant avec l’avis des minorités francophones sur la scéne cana- dienne (art. 6), lesquelles minori- tés feront donc valoir leurs opinions dans le débat qui s'est engagé le 15 novembre dernier. Face a l’attitude de supériorité de Lord Durham. le Canada se - dotera d’une certaine supériorité francaise (voir le Livre Blan sur la Langue du Gouv. du Québec). Lorsque le pays se sera équilibré par un moyen ou par un autre, en ce que les deux entités se seront réciproquement recon- nues, alors i] y aura véritable- ment place pour une égalité de statut des deux langues au niveau régional au Canada. Ou bien certains fanatiques se rebu- teront-ils? Ia seule et unique proposition en six points de la FFH®@ constitue donc somme toute une proposition honnéte, positive, basée sur des vérités sociologiques, mais aussi un peu simpliste et quelque peu chaoti- que. Le monde et les temps changent, avec ou sans Lord Durham. ~ La mollesse du C.R.T.C. Est-ce la seconde fois que le CRTC transgresse dans l’application d’un des réglements de son mandat gui est d’accorder une priorité aux télédiffuseurs de produits canadiens? Le récent “Avis public” du CRTC qui remet a plus tard l’'attribution sur cable du canal 4 4 CBUFT nous laisse perplexe et inquiet. En fait, les explications fournies par le CRTC nous indiquant que CBUFT n’obtiendra le canal 4 sur cable qu’en méme temps que I’établissement d’une station anglaise de Radio-Canada a Victoria, nous apparaissent trés incomplétes et peu convaincantes. Parmi les points soulignés par le CRTC, notons les trois suivants: 1] le manque de plaintes recues par le CRTC a propos d'une réception non adéquate de CBUFT sur les canaux 2 et 8 sur cable. 2] la demande de lAssociation des cablodiffuseurs de la région du Bas Fraser suggérant de différer la mise en application de Ja distribution de CBUFT sur la canal 4. 3] la considération de la part du CRTC _ qu’un délai de ce genre peut servir “I'intérét public”. Les membres du CRTC peuvent étre trés compétents dans leur domaine, c’est du moins Vidée que le gouvernement posséde sur les commissaires. Toutefois, il est enfantin de la part des membres du CRTC d’évoquer que le manque de plaintes doiven guider leur action. Quand le CRTC a accepté que soient accordés les canaux 2 et 8 sur cable 4 CBUFT, nul autre qu'un membre de cette commission n’était mieux informé sur la qualité réelle de réception sur des canaux dits “imparfaits”. Nous faut-il insister une fois de plus qu'un Canadien d’expression francaise vivant dans cette province n’est ni un éternel quéteux ni un citoyen de deuxiéme classe? Dans ce sens. avions-nous a faire des revendications sur des affirmations du CRTC nous assurant que CBUFT obtiendrait un canal “clair” sur cable avant le ler Novembre 1977? Quant 4 l’Association des Cablodiffuseurs de la région du Bas Fraser, il va sans dire que pour satisfaire leurs abonnés anglophones, ils tentent de préserver aussi longtemps que possible la présente station américaine du réseau ABC qui utilise le canal 4 sur cable. Cependant, dans le récent cas de Ja station anglophone indépendante CKVU-TV, le CRTC s’est montré beaucoup plus intransigeant en déplacant une station de télévision américaine du réseau de CBS sur la canal 12 et en attribuant ainsi le canal 13 a la station CKVU-TV. La Commission doit savoir que présentement la majorité des anglophones ne sursauteraient pas si CBUFT passait sur la canal 7, occupé par la station américaine du réseau CBS. Pourquoi le CRTC n’admet-il que seul le canal 4 sur cable est disponible pour CBUFT? Est-ce que la Commission fait preuve d’étroitesse d’esprit? Ne peut-on pas transférer du canal 4 la station du réseau américain ABC au canal 7 et mettre CRUFT sur le canal 4 le plus tét possible? Les membres de l’Association des Cablodiffuseurs et les Commissaires du CRTC n’'ignorent sans doute pas que dans la décision de l’attribution du permis de diffusion de CBC a Victoria, il y a une clause permettant aux cablodiffuseurs de la région de Vancouver de faire une “demande d’exemption” pour diffuser la station de Radio-Canada de Victoria si ceux-ci croient qu'il y a une duplication de service dans la région qu’ils desservent. Alors, pourquoi imposer un délai a CBUFT, ce qui semble tout a fait discriminatoire pour les Canadiens d’expression francaise de la région de Vancouver? Pourquoi ainsi avantager les points de vue des cablodiffuseurs qui pars | cette clause de “demande d’exemption” sembleront avoir manipulé le jugement impartial que | lon attend du CRTC? Par ailleurs. opinion qu’émet le CRTC qui dit servir “lI'intérét public” nous consterne amérement. Autant que l'on sache, il n’existe qu’une seule et méme Société Radio-Canada. Le - gouvernement fédéral attribue des fonds publics a cette Société d’Etat puisqu’il considére qu’elle remplit un mandat d’intérét public national. Le CRTC doit donc en toute honnéteté favoriser la qualité des services de Radio-Canada, que ceux-ci soient en frangais ou en anglais. Nous ne pouvons qu’étre trés indignés par cette remarque désobligeante du CRTC qui se dit servir “l’intérét public” en imposant 4 CBUFT ce délai que certains évaluent déja 4 plus de deux ans et demi. Or. avant que ne soient publiés les résultats de l’'enquéte que méne le CRTC sur l'impartialité de l'information de Radio-Canada, il serait souhaitable que le gouvernement ’ fédéral s’assure que les Commissaires du CRTC pergoivent l’existence d’une seule et mém Société Radio-Canada, sans discrimination linguistique. Marc BELIVEAU Vous étes les bienvenus! Une invitation est lancée 4 tous les membres de la Fédération des Franco-Colombiens pour participer au Congrés. : ; Tous les gens qui ne sont pas membres sont bienvenus 4 titre d’observateurs lors de cette fin de semaine. Une série d’ateliers trés intéressants sont prévus pour les gist ete intéressées a connaitre davantage le fait francais en _ De plus, ce Congrés vous permettra de rencontrer d’autres francophones de diverses régions de la province. Les activités sociales et récréatives sont au programme. _ Done, ne perdez pas de temps pour vous inscrire; les feuilles d’inscription sont disponibles au bureau de la F.F.C., 3170 rue Willow, & Vancouver, C.B. V5Z 3P5. Tél. 873-3581. Soyez des nétres au Congrés de la F.F.C. les 21,22,23 Mai 1977 a hotel _ Royal Towers de New Westminster. Bf 44,5.43- 65 22 55 Ck 24 52 6 te et CR ADR, IY yf Fe ok