a na NT A CT 14, Le Soleil de Colombie, vendredi 9 mars 1979 Un peu de frafcheur dans notre monde un peu fou Le samedi 10 mars a 14 heu- res, Femme d’aujourd’hui pro- pose une reprise du reportage de Claude Routhier sur le camp musical CAMMAC, prés de La- chute et d’Arrundel, émission qui avait été diffusée le 23 mai 1978. Pour réaliser ce reportage, la _ recherchiste de I'émission, Ro- berte Auclair, a passé une se- maine a ce camp ou |’équipe de Femme d’aujourd’hui est venue la rejoindre pour filmer les di- verses activités des campeurs. Claude Routhier nous parle du camp, de ses buts et raisons d’étre, des professeurs et des gens qui le fréquentent: «CAMMAC est un centre mu- sical mais aussi une association culturelle 4 but non lucratif qui encourage les musiciens ama- teurs dans tout le Canada. C'est méme le seul organisme du genre en Amérique du Nord... enfin le seul destiné aux ama- teurs, contrairement a celui du mont Orford, par exemple, ou a d'autres camps musicaux qui s'adressent surtout aux _ profes- sionnels. La_ signification de CAMMAG?.En décomposant le mot, on s‘apercoit qu'il s'agit de la Canadian Amateur Musicians ou Musiciens amateurs du Ca- nada. «L'association comme _ telle est financée par les cotisations des membres et par des dons provenant de mécénes intéres- sés au développement de la vie musicale au pays. CAMMAC re- - coit aussi des subventions du Conseil des Arts du Canada, du ministére .des Affaires culturel- les du Québec et du Conseil des Arts de l'Ontario. «Quant au camp CAMMAC, c'est un lieu de villégiature bi- lingue fondé en 1953; il céle- bre donc cette année son 25e anniversaire. Particularité du camp: accueillir non seulement les musiciens amateurs qui ont leur carte de membre mais aus- si leur famille. Les enfants a compter de 4 ans et demi, ac- compagnés de leurs parents, sont recus au camp. Les organi- sateurs ont prévu des distrac- tions pour eux comme pour tous les autres en Age de suivre des cours et de faire de la musi- que. Le camp CAMMAC peut.re- cevoir jusqu'a 120 participants dont 40 campeurs. Le terrain de ‘camping est a proximité des ba- timents ou les campeurs peu- vent prendre leurs repas». ‘Claude Routhier ajoute: «A- vec |'équipe, nous avons tenté de montrer aux téléspectateurs le plus d’activités possible du camp: cours, répétitions, con- _certs, sports, enfin tout ce qui se fait au cours d’une journée de vacances en musique, du le- ver au coucher en passant par le petit déjeuner et le concert . du soir qui couronne la journée. Les activités débutent 4 8 h 30 par du chant choral pour tous. De 9 h 35 a 13 heures, chacun va au cours de son choix. Aprés _le lunch de 13 heures, sieste obligatoire et temps libre con- sacré soit 4 la détente, soit aux sports, soit a la pratique de . ‘sent dont on joue. La soiree esi consacrée aux acti- vités musicales de groupe. Tout le monde est tenu de participer pleinement aux cours et aux ma- nifestations musicales. De plus, le programme du camp com- prend une liste de morceaux a étudier selon son niveau musi- cal et son affiliation a l’ensem- ble orchestral. L’Enfance da vivre “Le développement par le jeu Dans le cadre de la série I’En- fance a vivre, émissions spécia- les & l'occasion de |’'Année in- ternationale de |’enfant, on com- mencera, le mardi 13 mars a 22 heures, la diffusion de quatre films sous le signe de I’Envers du jeu, réalisés par Edith Four- nier et Michel Moreau. Les dif- férentes productions portent les titres suivants: /a Sculpture de Vintelligence, la Construction, la Cachette et les Poupées. Le mardi 13-mars, nous verrons /a Sculpture de I'intelligence. Tous ces films veulent don- ner une idée concréte et glo- bale du développement intellec- tuel de l'enfant, observer ses jeux quotidiens et découvrir le plaisir de posséder des «lectu- res» cohérentes de ces jeux. Ils veulent enfin offrir des sugges- tions pratiques, comme _ des choix de jouets, des maniéres de jouer et d’organiser |'envi- ronnement ludique. Ces films de vulgarisation scientifique s’a- dressent donc 4 tous, tant aux professeurs de Cegep et d’uni- versité qu’aux jardiniéres et res- ponsables de garderies, qu’aux enseignants du- premier cycle de |'élémentaire, qu’aux ensei- gnants de l’enfance exception- nelle et qu’aux parents eux-mé- mes. ; La Sculpture de I'intelligence Tout le monde cite Piaget; tout le monde lI'admire. Mais quand on demande a un spécia- liste d'expliquer tel ou tel com- portement banal de nos enfants, _ a l'aide de sa théorie, on est victime d'un déluge verbal in- compréhensible! Pourquoi? If s‘agit la d'une théorie trés complexe. Pour cet- te raison, les auteurs du film se sont permis leur interprétation de cette théorie et ont inventé © sefeNer 311s une sculpture en plexiglass po- lychrome. Le but de cette sculp- ture colorée est de transmettre visuellement, concrétement, cet- te interprétation de la théorie. Tout ceci est donc modeste, partiel et relatif, mais... prati- que. : En quoi consiste cette sculp- ture colorée? Elle commence avec des b&tonnets bleus. Ils symbolisent les habiletés «sen- sorimotrices». Puis ces baton- nets se multiplient, se soudent. La sculpture grandit, se diffé- rencie, se fagonne en regroupe- ments. Une fois I’étage bleu du sensorimoteur solidement orga- nisé, nait un rectangle jaune, premiére’ représentation. Ce rectangle donne naissance a |’é- tage représentatif qui se déve- loppe comme le précédent, mé- me organisation mais les élé- ments différent. Aprés avoir traversé la zone rouge de «l’o- pératoire», on aboutit triompha- lement 4 la pensée formelle. Est-ce trop abstrait? Non, car aucun élément de la sculpture “n'est posé sans une courte sé- quence de jeu d’enfant. Il y a donc dialogue permanent entre cette sculpture théorique et lobservation quotidienne que chacun peut faire. Ainsi, la sculpture s'élabore au fil des jeux et des Ages. On quitte le film avec la Certitude que si, le lendemain,-on voit des enfants jouer dans la rue, on va décou- vrir dus nouveau. On posséde désormais un outil de lecture. des jeux... une nouvelle paire de lunettes! : _ Image et montage: Francois Gill. Son: Serge Beauchemin, André Legault et Alain Corneau.,_. Musique de Jean Sauvageau. Décors ‘et sculpture de Pierre Gélinas. Une réalisation d’Edith Fournier et de Michel Moreau. Ce film a été produit par Educ- film (1978), en collaboration avec le Conseil des Arts du Ca- nada. cal 4 ain? ioe esixsi 290 j Soe test te «Les téléspectateurs verront, outre les- installations du camp CAMMAC, les musiciens qui y participent et les jeunes avec leurs parents; des interviews de Roberte Auclair avec les deux codirecteurs du camp, MM. Jan Simons, de Montréal, et Paul Cadrin, de Québec; avec le chef d’orchestre -et flitiste Mario Duschénes, un des co- fondateurs de CAMMAC; avec quelques-uns des campeurs dont les membres de la famille Leblanc venue expressément de Moncton, au Nouveau-Bruns- wick, pour passer- ses vacances en musique au Québec.» Pour clore !’entretien, Claude Routhier nous dit: «Tous les membres de I'équipe ont travail- lé trés fort pour réaliser ce film et je tiens 4 souligner la parti- cipation de ma script-assistante Lyse Desjardins, du caméraman Réal Renaud, de |’opérateur Al- bert Bourbeau, de mon assis- tant Pierre Pelletier et des deux preneurs de son: Jean-Marc Mi- chel et Léo Berman.» L’émission du lundi 12 mars a 13 h 35 sera consacrée @ l'art de s’habiller, a la santé des ado- lescents et a I'habitat. Marielle Fleury et Louise Arcand nous parleront des tendances de la mode printaniére 1979.- Tissus, coloris, coupe, tout ce qu'il faut savoir sur la mode pour celle qui veut étre a la page sans dépenser des fortunes dans les magasins et les boutiques. Dans la deuxiéme partie de . |l'émission, Francoise Faucher et son invité nous entretiendront des troubles: de comportement des adolescents dans les situa- -tions de séparation, de. divorce et de décés. C'est Nicole Gil- bert-Champagne qui a effectué la recherche de ce sujet. Enfin, Louise Arcand nous présentera le deuxiéme d’une série de cinq reportages sur /’Habitat. Aujour- d'hui, il sera question de la femme et de I’habitat. Un sujet qui touchera le quartier, le vil- lagé, la banlieue et la ville. A cette occasion, Louise Arcand accueillera en studio un socio- logue et trois autres invités. Re- cherche: Catherine Comman- deur. Réalisation: Jeannette Tar- dif. Le mardi 13, sous le titre Alerte rouge, le réalisateur Claude Routhier nous présente un reportage sur l’écologie hu- maine, c’est-a-dire le comporte- ment humain dans la société de demain. Les invités seront le © philosophe Jacques Dufresne, André Delisle, Ginette Paris et Raymond Hachey. Le mercredi 14, Femme d’au- jourd’hui nous propose un en- tretien avec la comédienne fran- caise Madeleine Robinson, qui nous livrera ses impressions sur la vie. On sait que madame Robinson vient de publier ses souvenirs qu'elle a intitulés Jes Canards majuscules, livre plein d’humour et de fantaisie. Re- cherche et entrevue: Minou Pe- trowski. Le deuxiéme invité se- ra le docteur Raymond Danda- vino, néphrologue de _ |'hépital Maisonneuve-Rosemont, qui par- lera de la greffe du rein. Re- cherche. et entrevue: Solange Guilbert. Réalisation: Lucile Pa- radis. A l’émission du jeudi 15, la psychologue Denise Roussel viendra nous parler du Tarot psychologique. Denise Roussel travaille 4 la rédaction d'un ou- vrage sur ce tarot psychologi- que comme instrument de con- Rencontres «Inventer la fraternité» Arturo Paoli, théologien de la _ libération, prétre engagé parmi les pauvres d’Amérique latine, d'abord en Argentine puis au- jourd’hui au Vénézuéla, a laissé pour ce faire une déja longue carriére en Italie. A Marcel Brisebois qui 1'in- terroge pour |’émission Rencon- tres du mardi 13 mars & 23 h 20, il dit qu'il a arrété ce choix. aprés une profonde réflexion sur l'Evangile et, surtout, en vivant 4 Rome comme aumo6nier national de |’Action catholique. Il se rendit compte qu'il pensait - sa foi de facon trop intellectuel- le et ne l'incarnait pas assez dans la vie. Plus tard, 4 la suite d'une sorte de retraite dans le désert, il choisit de s'intégrer a la communauté des Petits Fré- res des Pauvres de Charles de Foucauld. Délaissant une forme de vie plutét bourgeoise, i! voulut par- ‘tager l’existence des pauvres, leurs luttes, leurs espoirs. Certes, 4 cause de son grand age, Arturo Paoli ne travaille pas aux champs comme la ma- jorité des Vénézuéliens; mais il habite une maison identique aux leurs, regoit ces gens et partage leur niveau de vie. Auteur d’un ouvrage intitulé Inventer la fraternité (que d'au- cuns jugent beaucoup trop po- lémique et méme assez vio- lent), Arturo Paoli reconnait a- voir le caractére impétueux des Toscans, lesquels n'aiment pas la tranquillité et adorent la dia- lectique. Mais il est normal que ses écrits et ses paroles se res- sentent de la profonde révolte- éprouve face. — _intérieure — qu'il “aux horribles injustices que su- bissent les pauvres d’Amérique. latine. Les grandes sociétés in- dustrielles les exploitent, les spolient, les maltraitent. — Devant tant de misére subie par des milliers de gens sans défense, Arturo Paoli avait pei- ne a pardonner aux responsa- bles; mais, en bon chrétien, il s'efforgait malgré tout d’éprou- ver quelque miséricorde envers les exploiteurs. I] ne peut invi- ter les pauvres A la révolte. mais demeure solidaire de leurs revendications légitimes. Mal- gré tout, il appréhende un jour quelque violence parce que c'est pour eux le seul moyen possible de libération. Et ce sont eux, fit-ce incons- ciemment, qui vivent la vérita- ble fraternité évangélique. Ils incarnent a merveille la parole de Jésus: «Le Pére a caché les choses aux grands savants et les a révélées aux humbles». Arturo Paoli croit qu'il faut «po- litiser I’évangélisation ou évan-. géliser la politique». — Depuis qu'il vit avec les pau- vres, Arturo Paoli traverse d’in- tenses moments de bonheur, de béatitude. 11 comprend |’Evan- gile d'une autre facon, voit les choses sous un nouvel angle. C'est enfin pour lui la possibi- lité de vraiment vivre avec les autres sans méfiance, sans an- tipathie, sans haine. Il peut en- fin réaliser une fraternité hori- zontale ot: il fait bon s’épanouir dans la joie, l’amitié, l’ineffable bonheur d’étre ensemble a ja- mais... Arturo Paoli reconnait que tout cela est plus difficile d’ap- plication dans une grande ville ou un pays. Il demeure cepen- dant optimiste quant a |'irréver- sibilité de la libération de ces opprimés et rassure ceux qui- craindraient le communisme. Selon lui, le marxisme_ ortho- doxe est maintenant un souve- nir du passé que |’évolutign ac- ~ célérée de notre monde trans- “formera aussi. Exemple: la Chi- » ne actuelle. Il nous rappelle que la pauvreté n’est pas tant l’ab-. sence de biens matériels que le manque d’amitié, d'’appuis, de chaleur humaine, de compréhen- sion, d'amour. Et c'est ce que les pauvres demandent avant tout. a A Sa SR nee TS SE Te SO ne ae SS ee See ee gat eene eo e aae ee aes a ee