page 6 ) L’APPEL ») Janvier 1968 TOUR D’HORIZON ... — (suite de la page 5) sent, ce grand et libre ensemble d’intelligence, de raison et de sentiment est nécessaire au progrés et 4 l’équilibre du monde qui sont les conditions de la paix. Cet ensemble, pour nous tous, Francais, que nous soyons du Canada ou bien de France, ¢’est notre mission séculaire de l’inspirer et de le servir.” (Montréal, 26 juillet 1967) “Votre oeuvre et celles des Frangais de France ce sont deux oeuvres conjuguées, ce sont deux oeuvres liées, ce sont des oeuvres qui procédent de la méme inspiration, ce sont des oeuvres frangaises. N’ayons pas peur de le voir, de le dire et de le faire. Cela implique, c’est évident, que nous resserrions beaucoup plus étroitement nos rapports physiques et nos rapports moraux, que nous nous rappro- chions & tous les égards par des échanges intellectuels, spirituels, scolaires, littéraires, artistiques, professionnels, touristiques, fami- liaux.” (Montréal, 26 juillet 1967) “Polonais et Francais, nous sentons que, par dessus les différences que peuvent créer entre nous les circonstances du moment, notam- ment quant 4 nos régimes, tout nous commande de nous rapprocher, non seulement pour ré- pondre aux souhaits de nos sentiments mais aussi pour nous soutenir mutuellement par une coopération aussi directe que possible.”’ (Varsovie, 6 septembre 1967) “Pour vous, comme pour nous, en effet, le progrés moderne est, aujourd’hui, une obliga- tion sans laquelle il n’y aurait pas d’avenir. Pour vous, comme pour nous, ce progrés, parce qu’il est, tout humain et universel, implique, non seulement un grand effort intérieur, mais aussi une active coopération extérieure. Mais, pour vous, comme pour nous, il est essentiel que cette coopération en soit une et non pas l’absorption par quelque énorme appareil é- tranger. A cet égard, pour vous, comme pour nous, quelle valeur peut avoir l’alliance fran- co-polonaise dans le domaine de I’esprit, alli- ance si naturelle et depuis si longtemps éprou- vée.”’ (Cracovie, 8 septembre 1967) La fin de la politique des blocs “Ce que les Frangais, d’ici, une fois devenus maitres d’eux-mémes, auront 4 faire pour orga- niser en conjonction avec les autres Canadiens les moyens de sauvegarder leur substance et leur indépendance au contact de |’Etat colos- sal qui est leur voisin, ce sont des mérites, des progrés, des espoirs, qui ne peuvent, en fin de compte, que servir 4 tous les hommes.’’ (Québec, le 23 juillet 1967) “Tia sécurité véritable de chaque Etat de notre continent ne saurait évidemment résul- ter de Vaffrontement de deux blocs dressant Yun face a l’autre des forces en garde et des pactes opposés. Au contraire, que viennent a s’établir entre tous, de l’Atlantique 4 l’Oural, une politique et une pratique délibérées de détente, d’entente et de coopération, et il y aurait alors toutes chances pour que, dans les conditions et l’atmosphére nouvelles qui se- raient ainsj créées, les peuples européens puis- sent aborder en commun et régler eux-mémes les questions qui sont de leur ressort, parmi lesquelles la principale est le destin du peuple allemand.” Discours devant la Diéte polonaise, 11 septembre 1967) L’élargissement de 1’Europe “Tl est bien clair que la détente, puis l’en- tente, enfin la coopération entre 1’Occident, le Centre et l’Orient de notre Europe, pouvant avoir pour résultat le réglement contractuel du grand probléme de l’Allemagne et, par 1a, Vavénement du continent tout entier 4 la sécu- rité et 4 ’union qu’il n’a jamais connues, sont pour nos deux nations d’un intérét commun et vital.” (Varsovie, 6 septembre 1967) “La France s’applique 4 renforcer en tout domaine ses contacts cordiaux et constructifs avec les Etats de 1’Est et du Centre de 1’Eu- rope, comme elle le fait avec ceux de 1’Ouest. Ne peut-on espérer qu’ainsi se fonde progressi- vement, pour la sécurité commune, un ordre européen auquel participeraient et que garanti- raient solidairement tous les pays du conti- nent... Au demeurant, une Europe qui ne serait plus divisée, de quel poids péserait-elle pour soutenir et maintenir la paix dans toutes les parties du monde. Y aurait-il une guerre en Asie, y en aurait-il une en Orient, si notre con- tinent avait organisé sa coopération?”’ (Varsovie, 11 septembre 1967) Le “WEST END” discute du Canada francais Environ 150 personnes se sont réunies a Vauditorium de l’école Lord Roberts, angle des rues Comox et Bidwell, dans le West End de Vancouver, le 15 janvier au soir, pour entendre neuf exposés sur les divers aspects de la crise de bilinguisme au Canada. La soirée fut or- ganisée par M. W.A.H. Duff, sous le patronage du West End United Nations Club. Les conférenciers, 4 qui on avait alloué cinq minutes chacun, ont été pris parmi les animateurs de diverses associations de jeunes et, leurs exposés respectifs étaient le fruit de recherches qu’ils avaient dti faire durant les semaines précédentes. Roméo Paquette, secrétaire général de la Fédération Canadienne frangaise de la Colom- bie Britannique, avait été invité 4 agir comme animateur de la soirée et guide du débat qui a suivi. S’il est un commentaire d’intérét particu- lier c’est de noter la qualité des exposés; ce que l’animateur ne manqua pas de souligner en avouant que trois ou quatre ans plus tot, un tel symposium aurait été impossible 4 Van- couver.