LE SYMBOLE D'UN BARON DU CHARBON charbon de I’Ile de Vancouver. L’aug- mentation du marché, desservi effica- cement par la compagnie Dunsmuir Diggle, permettra 4 Robert d’atteindre le point culminant de la richesse qui symbolisera par la construction du Cha- teau. Dunsmuir fit construire Craigdar- roch avec les profits de l’exploitation de la mine de charbon de I’Ile de Van- couver et la vente de terrains qui rap- portérent 75 000 $. De plus, 1 900 000 acres lui furent offerts par le gouverne- ment de la Colombie Britannique ainsi qu'a son fils James, 4 son gendre John Bryden et a trois associés de San Fran- cisco pour les inciter 4 construire une voie ferrée longue de 78 milles entre Esquimalt et Nanaimo. Il fallut 1’influence politique et l’ha- bileté d’un homme d'affaires comme Dunsmuir, pour amasser une telle for- tune. Deux ans avant que le contrat pour la construction de E & N ait été signé ,Dunsmuir avait été élu représen- tant de Nanaimo 4 la législature de la Colombie Britannique. Joan Dunsmuir Tremplin pour les filles de Dunsmuir Robert et Joan avaient deux fils et huit filles. Les fils participérent au . commerce familial et les filles réalisé- rent de brillants mariages. Une fille, Marion, épousa le Lieute- nant Colonel Charles Houghton, «Deputy Adjutant-General» commandant de la milice qui contréla la gréve des mi- neurs en 1877. Une autre fille épousa un associé de Robert, qui était officier dans la marine. Les Dunsmuir construisirent plusieurs résidences luxueuses qui reflétaient leur ascension financiére.. Leurs résiden- ces n’étaient pas seulement leurs foyers, elles étaient les tremplins pour l’avenir de leurs filles. Le fils ainé James assuma la con- tinuité de la mine de Nanaimo. Robert et Joan vinrent s’établir 4 Victoria, si¢ge de la vie économique et politique. Le fils cadet, Alexander, administra les transactions des affaires 4 San Francis- co. Le charbon de la mine Dunsmuir était transporté sur la «voie ferrée Dunsmuir» et les «navires Dunsmuir». L’empire Dunsmuir possédait aussi des moulins 4 scie, des carriéres, des ferronneries et des bureaux de transac- tions immobiliéres. Deux ans aprés la construction du chemin de fer, Robert Dunsmuir ordonna la construction de Craigdarroch. Il décéda en avril 1889 a «Fairview», sa premiére résidence a Victoria. Cette résidence qui était dans le district de James Bay est maintenant démolie. Joan Dunsmuir et trois de ses filles, qui n’étaient pas encore mariées, déména- gérent au Chateau en 1890. Joan y demeura jusqu’a sa mort en octobre 1908. La sixiéme fille de Joan, Jessie Sophia ,demeurait au Chateau lorsqu’elle se maria en 1891 4 Sir Richard John Musgrave, Baronnet du Comté Water- . ford, Irlande. La cérémonie religieuse eut lieu 4 «Christ Church Cathedral» a Victoria. Le reportage dans le Victoria Colo- nist disait que Sir Richard et Lady Musgrave avaient regu 300 invités a Craigdarroch. Les invités étaient 1’ élite de la société et passérent plusieurs heures au «palais» et dans les jardins. La fan- fare de H.M.S. Warspite était présente. Joan Dunsmuir demeura 18 ans a Craigdarroch. Quelquefois elle sortait avec un attelage 4 quatre chevaux, un conducteur et un valet de pied. James Dunsmuir fit progresser et vendit 1’empire commercial de la fa- mille. Il devint Premier Ministre et plus tard Lieutenant-Gouverneur de la Co- lombie Britannique. Il fit construire son propre Chateau, trois fois plus grand que Craigdarroch, sur un terrain de 650 acres 4 Hatley Park, situé a huit milles au sud-ouest de Victoria. Ce Chateau (suite) est maintenant utilisé par le collége militaire de Royal Road. James se maria avec Laura Surles de la Caroline du Nord, un membre de la famille Byrd de Virginie. La généra- tion suivante des Dunsmuir comptait aussi deux garcons et huit filles. Le plus jeune fils James «Boy» Dunsmuir mourut dans le naufrage du Lusitania en route pour la France pendant la premiére guerre mondiale. Les jours sombres de l'histoire Tout n’était pas rose dans |histoire des Dunsmuir. Des centaines d’ouvriers moururent dans leurs mines dangereu- ses. Une querelle tragique et coiiteuse divisa la famille en deux camps. Joan et ses filles contre James et ses enfants. La querelle généra une poursuite judiciaire qui se termina en Cours privée 4 Lon- dres. Joan et James n’échangérent au- cun mot pendant des années. Le jour de ses funérailles le 11 octobre 1908, son fils, James, qui n’était pas attendu, arriva 4 la derniére minute. Malgréses ressentiments maternelles il pleura pen- dant les funérailles. En 1909 le Chateau fut vendu et dépouillé de son contenu. Une vente aux enchéres dura trois jours. Sur Le catalogue on retrouve des tapis orien- taux, soierie, brocart, fines porcelaines, argenteries et meubles en acajou, chéne et noyer. Le Chateau et le terrain environnant furent vendus 4 Griffith Hugues, comp- table résident a Victoria. I] subdivisa la propriété en 144 lots résidentiels. Le Chateau fut l’objet d’une loterie. Le journal Victoria Time du 28 mars 1910 donne en premiére page un compte rendu remarquable de |’histoire du Chateau. «Le résultat du tirage des lots et du Chateau attribua le Chateau a mes- sieurs Solomon Cameron et Parker Clark de la Compagnie Westholme Lumber Company.» Aprés la vente de quelques lots, mon- sieur Hugues fit vendre 120 lots au coat de 2 750 $ chacun, cependant le choix de ces lots furent déterminé par une lo- terie. Un premier tirage déterma l'attri- bution des lots 4 chacun des acheteurs 4 Vol. 4no 4 LE COURRIER DE LA SOCIETE D'HISTOIRE, Décembre 199 ——————