t Bandes dessinées Zig et Puce et Tintin Par Roger Dufrane Présentons d’abord quelques pré- curseurs et pour ce faire entrons dans le domaine de la bande dessinée, ce jardin coloré qui amuse petits et grands. Voici Louis Forton, l’auteur des Pieds Nickelés. Et voici Joseph Pinchon, celui de Bécassine, ces deux-la ont utilisé la bande dessinée dans le style des images d’Epinal et des illustrés d’enfants de leur €poque, le texte sous la vignette, de sorte qu'il fallait sauter de l'un a l'autre pour suivre les aventures. Quelques années plus tard, Alain Saint-Ogan, créateur de Zig et Puce et Georges Rémy (Hegé) créateur de Tintin, ont utilisé la maniére directe, sortie du cinéma et du dessin animé, caractérisée par les bulles, ballons, ‘ou phylactéres. La parole, le cri, le bruit, s'inscrivent dans Je eadite de Yimage, ce qui donne plus de rapidité et de vie. Louis Forton, le pére des Pieds Nickelés (1908) était un bon vivant. Une fois empoché le fruit de son travail, il se rendait, vétu en dandy, sur les champs de courses, ou dans les rétisseries, ot: il dépensait tout. A cet €gard, les Pieds Nickelés, croquignol au long nez, Ribouldingue le mal rasé, Filochard le borgne, sont aussi dépensiers. Ils ne chapardent et cambriolent que pour se rincer la dalle et s’en mettre plein la lampe, aux frais de la princesse. Les escrocs rupins le temps d’une nouba, clo- chards a la petite semaine amusaient le populo de la Belle Epoque et des années folles. Ils roulaient les aristos et les bourgeois! Tant mieux! Autant de pris sur l’ennemi! Les bourgeois collet monté trouvaient cela immoral et vulgaire. La bourgeoisie bien pen- sante s’empressait d’offrir aux petites filles, a Noél, les albums de Bécassine. Les images de Pinchon, artiste peintre, avaient une finesse d’aquarelle, les sous-titres, de Gautier (Caumery) étaient de bon aloi. La petite Bretonne est née en 1905, a “Clocher-les-Bécasses”. En costume de son pays, un nez minuscule dans une figure ron- delette. Mélange de bonté, de bétise et de bon sens, elle va parcourir la France et l'Europe. Les talents conjugués de Pinchon et Caumery en font, aux yeux des Parisiens le mythe de la bétise. Les Bretons se fachent, descendent manifester a Paris. S’ils avaient lu “Bécassine en apprentissage, ils auraient vu au “Palais des Dames”, a Quimper de jeunes Bretonnes, fines, délurées, élégantes, d’un esprit aussi vif que les midinettes parisiennes. Zig et Puce ont surgi vers 1925, bientét suivis de leur pingouin Alfred, qui devint vite la mascotte du Tout Paris. Mistinguett’, Joséphine Baker, Yvonne. Printemps, _ l’adoraient. Marcel Doré, l’as de I’acrobatie aérienne, l’emmenait avec lui com- me porte-bonheur. Alfred étincelait sur le bouchon de radiateur des limousines. I] envahissait les coussins des salons, et apparaissait en jouet mécanique sur les rayons de la Samaritaine et des Galeries Lafayette. A mon sens, Zig et Puce l’empor- tent en originalité et tendresse humaine sur Tintin. Ces deux gamins, un gros aux cheveux roux, un maigre au chapeau de paille percé par l’usage, parcourent le monde. Ce quils veulent, c’est New-York: la statue de la liberté, les gratte-ciels, la richesse. Mirage décevant: quand ils y parviennent, aprés mille tribula- tions, ils se retrouvent décus. Entre- temps, Zig s'est épris de Miss Dolly, riche américaine qui a recueilli un jour Zig, Puce, et leur pingouin, sur le yacht de son oncle, le Roi du Timbre en caoutchouc. Séparations retrouvailles, séparations encore, tout cela attise l’amour, ajoute du piment a l’aventure. L'amour, méme candide, Hergé créateur de Tintin, n’en veut pas. Ancien boy-scout, il fait de Tintin reporter un éternel Boy-Scout: esprit chevaleresque gout du risque, colo- nialisme ingénu: Si toi pas sage, Toi y en seras jamais comme Tintin... Le plus ancien volume des “Tintin” a paru en 1929. En noir et blanc, Tintin se voit un peu. différent d’allure et de visage de ce quiil deviendra en couleur. Le dessin est fougueux, rudimentaire, les aven- tures au Pays des Soviets, outrées et caricaturales. L’auteur, dont se percoit déja le dynamisme, allait se montrer plus artiste et plus soigné dans l’avenir. Les albums de Tintin racontent une histoire policiére. Si Zig et Puce partaient a la conquéte de la fortune, ou en ce qui concerne Zig, de l'amour, Tintin part pour résoudre une €nigme, et jouer au redresseur de torts. Et il emméne son chien Milou moins original que le pingouin Alfred. Tintin amuse, et ses compagnons ne manquent pas de relief, surtout le capitaine Haddock, marin qui déteste l’eau et raffole du whisky. Plus de 50 millions d’albums de Tintin ont été. vendus a ce jour. Toute une €quipe de dessinateurs et autres travaillent aux Editions de Tintin 4 Tournai et Bruxelles. Cela commence avec un crayon, du papier une gomme; et au bout de la chaine les robots empilent les volumes. N’empéche! Jaime. mieux Zig et Puce. Saint-Ogan dessinait et colo- riait seul. Il rédigeait seul, dans les petits ballons de ses images tru- culentes, au temps heureux ow les robots n’étaient pas nés, et oi Miss Dolly et son oncle quittaient le désert en dirigeable, laissant sur le sable Zig, Puce et Alfred, abandonnés sur une nacelle percée. PROP ~ FPROPR’ PRC PAP <« ® PARTICIPEZ A VO = PROPRE HISTO’ 0’: PARTIC ’'PEZ A a CRE HIST’ §\xE! rPrART ev a2aPEZz gotE HI’ SOIREE! OK cCrirPe- ’' SSTOIRG, STRTICI 2 A Vie Re CHISTO: PARTI SeEZ eg ATRE e HIS C.IRE! CIPEZ7 4s VOTRE FF gd eRe Fw. FO TICIF & KOPRF S1ISTOIRE ! ARTIC .C-eZ Aa VOTRE FROFRE HISTOIRE! FPARTICIFEZ A VOTRE FROFPRE HISTOIRE! PARTICIPEZ A VOTRE PROPRE HISTOIRE! PARTICIPEZ A VOTRE FPROPRE HISTOIRE! SOCIETE HISTORIQUE FRANCO-COLOMBIENNE 9 AVENUE BROADWAY E. VANCOUVER, C.B. V5T 1V4 (604) 879-3911 2 JOTRE VA VOTR. 2ITOIRE ! A VOTRE Il est beaucoup plus difficile de mesurer le traumatisme émotif des victimes de crimes avec violence que leurs blessures corporelles. Dans le cas des femmes, victimes d'un crime avec violence de quelque genre que ce soit, les répercussions se feront sentir d'une facon accrue jusqu’a la limite de l’intolérable. Voici donc un exposé sur la victimisation en milieu urbain basé sur des statistiques publiées dans un certain nombre de rapports préparés al'intention des services policiers et a celle des ministéres du gouvernement fédéral. Le sondage canadien sur la victimi- sation en milieu urbain, (SCVMU), montre que les femmes sont moins souvent victimes d’actes criminels que les hommes, mais qu’elles éprouvent plus de craintes pour leur sécurité. La peur du crime Une expérience de victimisation de premiére main ne constitue qu'une dimension de la peur. L’exposition répétée a des situations menacantes, la vulnérabilité aprés coup et les conséquences de la violence, tous ces facteurs influencent la perception du risque et par cons€quent, la peur.... La peur généralisée d’un grand nombre de femmes ne peut pas s'expliquer par la fréquence des agressions sexuelles qui, dans leur forme extréme, sont relativement rares. Il existe un facteur particulié- rement pertinent ala compréhension de la peur chez les femmes: les genres de violence auxquels les femmes sont les plus vulnérables, et particuliére- ment l’expérience et les effets de la violence domestique et de la violence sexuelle. Certaines femmes vivent sous le coup de menaces d’agression de la part’d’un membre de leur propre ménage, et de nombreuses femmes vivent dans la crainte plus générale d'une agression sexuelle, crainte qui se manifeste rarement dans la vie des hommes. Les données du sondage montrent qu’un nombre important de femme ne sent pas en sécurité lorsqu’elles marchent seules la nuit. Les femmes participent moins fréquemment que les hommes a des activités hors du foyer le soir. Méme si le fait d’éviter les situations impliquant des risques potentiels peut se révéler un élément important de la prévention de la victimisation. Il ya des contraintes et des cotits évidents rattachés 4 une telle stratégie. Premiérement, les agressions sexuelles n’ont pas toutes lieu a l’extérieur. Deuxiémement, le retrait de la vie publique améne une Le Soleil de Colombie, vendredi ler novembre 1985 —11 réduction des systémes de soutien social qui peuvent contribuer a prévenir le crime. Une réduction de ces activités sociales peut réduire le sens de l’autonomie personnelle et avoir des répercussions négatives sur la qualité de la vie dans son ensemble. Agression sexuelle Ce sont les jeunes femmes qui sont les plus susceptibles d’étre victimes d'une agression sexuelle. 68% des fernmes victimes avaient moins de 25 ans. Les risques sont également plus prononcés pour les femmes non- mariées et pour celles qui se décrivent comme “étudiantes” ou “a la recher- che d’un emploi”. Le mode de vie se caractérisant par le nombre de sorties en soirée, est lié au risque d’étre victime d’un crime de violence en général. Le mariage, les responsa- bilités familiales et le travail a plein temps constituent autant de facteurs qui réduisent le temps disponible pour les loisirs et la proportion de ce temps qui peut étre passé a l’exté- rieur du foyer. Par conséquent le risque d’étre victime de crimes commis par des inconnus est réduit. Comme I'agression sexuelle peut avoir lieu a la suite d'une effraction & domictle, cela aggrave sans doute la peur et le sentiment de vulnérabilité que ressentent les femmes en général. Plus de la moitié des agressions sexuelles qui ont eu lieu dans la résidence de la victime faisaient suite a une introduction illégale. La peur se manifeste de facon aigiie lorsque la victime ne se sent plus en sécurité dans sa propre résidence. Police et victime — Les organismes qui offrent du soutien aux victimes affirment de- puis longtemps que les services policiers ne sont mis au courant que d'une fraction de toutes les agressions sexuelles. La raison pour laquelle plusieurs femmes refusent tout con- tact avec le systéme légal est leur croyance solidement ancrée selon laquelle cela ne fera qu’aggraver leur traumatisme. Une agression sexuelle pose des problémes particuliers a la fois pour la victime et pour la personne a qui elle demande de l'aide. C'est 14 un facteur désormais reconnu par la police et les autres intervenants du secteur de la justice pénale. Dans le passé, les services policiers ont été accusés d’infliger “une seconde victimisation” a certai- nes victimes qui s’adressaient a eux pour obtenir de l’aide. La plupart des Canadiens, y compris les victimes Chronique GRC Victime de violence d’actes criminels, ont une perception trés positive de la police. Cependant les femmes victimes d’agression se- xuelle se sont montrées plus critiques de la facon dont les policiers avaient traité leur cas que les autres victimes dans l'ensemble. Au cours des derniéres années, la police et d'autres intervenants du systéme de justice pénale ont établi des politiques, des pratiques et des programmes de formation pour répondre a ces besoins. De nouvelles recherches permettront de détermi- ner ce qu'il reste 4 accomplir. Les résultats du sondage canadien sur la victimisation en milieu urbain nous sensibilisent davantage aux besoins particuliers des femmes victimes d’actes criminels avec vio- lence. A cause du stigmate qui est encore attaché, jusqu’a un certain point, aux agressions sexuelles. et 4 la violence domestique, beaucoup de victimes hésitent 4 demander répara- tion auprés des ressources tradition- nelles. Mais la sensibilisation croissante des organismes de justice pénale face aux problémes des femmes victimes d’agression sexuelle et de violence domestique constitueun pas impor- tant dans la bonne direction. Gend. Jacques Lavoie, Prévention du crime, G.R.C. Burnaby ‘LE POLLUEUR POLLUE (SHS) Aprés l’est cana- dien, c’est ’ouest amé- ricain qui est aux prises avec les précipitations — acides, et la aussi la source est étrangére : les fonderies et les usi- nes de production élec- trique au charbon du Mexique seraient les principales causes de cette pollution, avan- cent des chercheurs de Université de Califor- nie 4 Berkeley. Méme si la situation est beau- coup moins grave que dans l’est, les scientifi- ques sont préoccupés = le pH moyen des préci- pitations dans les Ro- cheuses américaines et dans la Sierra Nevada serait au-dessous de cing (un pH neutre est de sept), et on estime que dans deux ans les lacs perdront leurs ca- pacités d’auto-régula- tion. GEO En compagnie de Georges Lafléche (Sports) et de Philippe Bourbeau (Météo) ies = & La télévision de Radio-Canada 7 Colombie-Britannique eee