6 - Le Soleil de Colombie, vendredi 16 mars 1990 INFORMATION Business as usual? Pas vraiment! MONTREAL (APF): La politi- que et les affaires ne font habituellement pas bon ména- ge. C'est dailleurs ce qu’on pourrait croire a voir le comportement des gens d’affai- res depuis plusieurs années. Ne demiers = ancien loujours sagement a I’écart des grands débats politiques, sauf pour manifester de temps en temps une inquiétude quelcon- que lorsqu’une éventuelle déci- aon risquait de mettre en péril quelques précieux dollars. Business is business cla- maient-ils! C’était, bien enten- du, sans compter sur le débat entourant Tlentente du _ lac Meech et a ce chapitre, les entrepreneurs et le milieu des affaires québécois n’hésitent pas. 2 se mouiller... jusqu’au cou! Des gens d'affaires trés en vue tels Claude Castonguay, prési- dent du groupe La Laurentien- ne, Michel Gaucher, président de Steinberg, Claude Béland, président du Mouvement Des- jardins, Bertin Nadeau, prési- dent d’Unigesco et Provigo de méme que Marcel Dutil, président de Canam Manac n'ont pas hésité a se prononcer sur l’entente constitutionnelle qui tarde a étre ratifiée. De fait, c’est plus de 850 présidents de compagnies du Québec et un total de 1000 leaders de divers milieux des affaires qui se sont regroupés pour appuyer la ratification de l’entente. Et si lentente ne fonctionne pas, plusieurs n/’affichent aucune crainte quant a l’idée d’une souveraineté politique affiliée d’une association économique. Au cours des derniers mois, plusieurs déjeuners-causeries de différentes chambres de commerce prirent une tournure politique. Tour a tour, Claude Castonguay et Michel Gaucher n'ont pas tardé a se prononcer en faveur de l’entente et ce, devant des salles combles a l'occasion d’événements orga- nisés par |’importante Chambre de commerce de Montréal. Le nouveau président de Stein- berg, Michel Gaucher, a coloré son allocution de citations nationalistes de Félix Leclerc et de poémes enflammés d’Emile Nelligan. Alors, la question devient inévitable: pourquoi les gens d'affaires, habituellement si modérés, sesont-ils enflammés soudainement dans ce débat politique? Une ratification de V'entente créerait-elle un boom économique important? Les partis politiques en présence auraient-ils promis quelques «bénéfices» éventuels? Rien de tout cela, affirme Serge Saucier, président de Raymond Chabot Martin Paré, la réputée firme comptable. «Les gens d affaires ont des sentiments comme tous les Québécois» déclarait-il- récem- ment a The Gazette. «Les gens d affaires souhaitent 6tre res- pectés pour ce qu’ils sont, tout en faisant savoir quills sont maitres de leur destinée». Les entreprises québécoises ont développé au cours des derniéres années un sentiment de confiance, de force et de vitalité grace au développement Le Soleil de Colombie est a la recherche d’une personne bilingue * L’emploi: vendre des espaces publicitaires. ® Les exigences: le candidat doit étre dynamique, posséder le sens des responsabilités. ® Le lieu de travail: Vancouver et sa région. ad La personne choisie prendra en main le portefeuille de vente existant et aura loisir d’agrandir le reseau de clientéle sur un énorme marché régional encore peu exploré. Une automobile est souhaitable mais non indispensable. Faire parvenir votre curriculum vitae au: Directeur des ventes Le Soleil de Colombie 980 rue Main Vancouver, V6A 2W3 Tél.: 683-7092 pour rendez-vous rapide de leurs réseaux com- merciaux a travers le monde au cours des dix derniéres années. Ce faisant, les entreprises du Québec se sentent moins tributaires du bon vouloir du «business community» cana- dien queparlepassé. «On fait la révolution économique, pas la révolution politique» souligne Pierre Péladeau, président de Québécor, une multinationale québécoise de prés de 1.6 milliard de dollars. «Les Québécois ne siintéressaient auparavant qu’a la politique, au hockey, et aux téléromans, mais ils restaient des tout-nus économiques. Aujourd ‘hui, mo- ney talks» déclarait-il a La Presse. «Meech n'est qu'un pis-aller pourtant» a-t-il poursuivi. «Mais son échec nen provoquerait pas moins une séparation d'une certaine nature entre le Canada anglais et le Québec. Sil ne veut plus nous voir, on ne se fréquentera plus». Pour Jean Coutu, président du Groupe Jean Coutu dont l'imposant réseau de pharma- cies s’étend du Nouveau- Brunswick jusqu’en Ontario en passant pas une expansion prochaine aux Etats-Unis «si /e Canada refuse le Québec maintenant, rien ne va plus. J'ai ‘de la peine qu'on me refuse ma place comme Canadien. Mais on peut trés bien, maintenant, tirer notre 6pingle du jeu. Si ma fiancée me ferme la porte au neéz, je peux rester vieux garcon ou changer de blonde!» Pierre Parent, président de Promexpo et du Salon national de I’habitation n’hésite pas a rajouter que «/e Canada anglais et le Québec deviendront de bons voisins aprés avoir été de mauvais coucheurs». ll est évident que |’attitude des gens d’affaires dans ce débat inquiéte considérablement leurs homonymes anglopho- nes. Le Toronto Star n’hésitait pas récemment atitrer ala une: «Top Quebec businessmen say it’s time to separate». Les secousses de cette prise de position par l’entrepreneurship québécois provoquent des remous jusque sur Bay Street, ou |’on craint le développement de relations d'affaires entre entreprises québécoises et américaines, plut6t qu’avec les intervenants résidant a l’ouest de la riviére des Outaouais. Les prises de_ positions adoptées par le milieu des affaires québécois ne font pas que des heureux. Pour |’édito- rialiste de La Presse, le respecté Alain Dubuc, certaines déclara- tions de gens d'affaires ont a peu prés le méme effet «qu'un éléphant se promenant dans un magasin de porcelaine chinoi-: se». Selon |’éditorialiste, certai- nes déclarations ont plutdét jeté de I’huile sur le feu dans un débat ot les discussions sont de moins en moins nuancées, creusant ainsi un fossé qui vaen s’élargissant. Le dommage est-il irrémédia- ble? Pour une bonne partie des gens d'affaires, une entente constitutionnelle serait plus que souhaitable. «Par contre, souligne Saucier, les gens d'affaires sont également préts a 6tudier | ‘option d indépendan- ce, chose qui nétait guére envisageable voila dix ans. La peur est disparue. Aucune option ne sera négligée doréna- vant!» : Money talks? You bet! ia = On peut vaincre le cancer SOGETE CANADIAN Bu CANCER - SOGETY = S Le Centre Culturel Francophone de Vancouver en collaboration avec présente VIDEO IN Visionnement de 15 oeuvres significatives de la vidéo d’art actuelle du Québec, en présence des réalisateurs Josette Bélanger et Daniel Dion 22, 23, 24 Mars 20 heures VIDEO IN, Membre: 4$ 1102 Homer Non-membre: 5$ Information: 736-9806 688-4336 AVIS AUX AGRICULTEURS ET AUX ELEVEURS Puits | ¢ Fosses- “reservoirs ¢ Barrages « nrperen