2 Le Soleil de Colombie, Vendredi 24 Février 1978 LE he L PUBLIE PAR . Téléphone: 879-6924 Pres Bas S ‘LES HEBDOS REGIONAUX J LE MINI-QUOTIDIEN DE LANGUE FRANCAISE DE LA COLOMBIE-BRITANNIQUE Directeur: André Piolat Rédacteur: Jean-Claude Arluison Secrétaire: Francine Bélanger : Publicité: André Berger = . EEE LE SOLEIL DE COLOMBIE LTEE, 3213, rue Cambie, Vancouver, C.B., V5Z 2W3° Courrier de deuxiéme classe ‘ _sous le numéro denregistrement 046! a ¢ ¢ ’ 0 DE COLOMBIE Association de la Presse francophone Hors-Québec, | Pensez aux petits Les caprices des inspecteurs de |’impét Le percepteur des impots. ace qu’il semble, doit adorer les pauvres gens — sans quoi il ne chercherait pas a en créer autant. Nous voudrions vous soumettre ici un exem- ple atterrant — et véridique — de la fagon dont les percep- teurs des impéts provinciaux peuvent plonger une petite entreprise dans l’embarras. Il y a quelques années, les comptes d’une petite impri- merie furent vérifiés par un inspecteur provincial qui cri- tiqua la maniére dont la firme avait percu la taxe de vente. Elle avait percu le montant correct, mais pas comme I’in- specteur l’aurait aimé, c’est pourquoi il lui infligea une amende de $5,000. Les avocats et comptables de l’imprimerie confirmérent que la décision était injuste et pouvait étre annulée par les tribunaux. Comme les frais pouvaient s’élever 4 $10,000 et comme le gouvernement provincial ne rembourse pas ‘Jes pourvois en appel (méme si le requérant obtient gain de cause), la firme se résigna et paya l’'amende. Elle deman- da toutefois des instructions écrites sur la maniére dont les taxes devaient étre precues, et s’attacha a les observer scrupuleusement. Récemment, un autre in- specteur a vérifié ses livres et lui a infligé une amende pour n’avoir pas correctement pergu les taxes de vente pro- vinciales. I] voulait qu’elle ap- plique la méme procédure qu’avant d’avoir été forcée de changer ses méthodes! Dans sa candeur naive, le propriétaire a exhibé les in- structions écrites du premier inspecteur. “Ca ne vaut pas - ” > + Sox ete Ae “Tl'n’est plusdans le circuit”, _ Il n’est manifestement pas facile d’étre un contribuable canadien (bien que cela soit plus commode en Alberta,ou il n’y a pas de taxe de vente provinciale). Les réglements fiscaux sont devenus si com- pliqués que ceux — des per- cepteurs aux comptables — qui sont censés les connaitre se trouvent souvent perple- xes. Et que le ciel vienne en aide aux profanes — c’est-a- dire la plupart d’entre nous — qui n’ont recu aucune for- mation spécialisée dans le do- maine de la fiscalité. Le gouvernement fédéral a créé une commission d’ap- pel chargée d’entendre les contribuables dont les taux d’imposition semblent anor- malement élevés. Mais, dans la plupart des cas, les provin- ces n’ont pas suivi son exem- ple. Un contribuable dont les imp6ts provinciaux. parais- sent injustement élevés doit avoir recours aux tribunaux. Et, méme s'il a gain de cause, il n’obtiendra jamais le rem- boursement de ses dépenses. Selon la Fédération cana- dienne de !’entreprise indé- pendante, chaque contribua- ble devrait pouvoir présenter ses griefs devant une commis- sion d’appel de l’impot. Et, s'il est dans son droit, la pro- vince devrait le dédommager de ses frais d’avocat et de comptable. Dans la situation actuelle, quand votre bateau revient finalement au port, rien ne garantit que le gou- yvernement provincial ne cher- chera pas 4 vous ravir la car- gaison que vous aviez réussi a protéger des pirates. “Pensez aux petits” est un message adressé sous forme d’éditorial parla ~_fentteprise indépendant. __ justifiés. EDITORIAL Nous ne sommes pas les seuls... Les francophones de la Colombie-Britannique ont eu, bien souvent, Toccasion de se plaindre d’étre ignorés par le gouvernement provincial. Un espoir naissait l’an dernier, lorsque le premier ministre Bill Bennett recevait une délégation de la Fédération des Franco-Colombiens. Etait-ce, enfin, le prélude d’une ére de concertation? Il n’a pas fallu attendre longtemps pour étre fixés a ce sujet. Le ministére de I’éducation annonga le projet de création d’un programme de base en frangais, pour |’élémentaire, qui devrait étre appliqué a la rentrée scolaire 1978. I] était donc logique de s’attendre 4 ce que l’on fasse appel aux organismes francophones pour qu’ils fournissent leurs avis et suggestions dans I’élaboration de ce programme. Or, comme on le sait, il n’en a rien été. D’autre part, le ministére a décidé d’effectuer un sondage relatif & I’éducation de langue francaise et, une fois de plus, a omis de consulter les organismes intéressés. Un tel comportement peut engendrer chez les francophones une amertume et un ressentiment bien Mais il apparait que le ministére de l'éducation n’ait pas pour habitude de rechercher la concertation. En effet, lorsque le Dr. Pat McGeer a annoncé le lancement, a l’automne, d’un enseignement universitaire télévisé, les professeurs et administrateurs des universités ont exprimé leur stupéfaction et leur mécontentement de n’avoir été aucunement consultés. De plus, ils n’avaient méme pas été mis au courant de ce projet. M. Howard Petch, président de l'Université de Victoria, devait confier qu'il lavait appris par le journal. Nous ne sommes donc pas les seuls a étre traités avec désinvolture. Piatre consolation! le ministére de l’éducation se croit-il donc infaillible? Comment expliquer autrement cette attitude. Au fond, ce n’est qu'une. question... d’éducation. Jean-Claude ARLUISON Franco N.D.L.R. M. D. Gibson nous envoie la copie d’une lettre qu’il a adressée au journal “The Province” a la suite de la publication de celle d’une lectrice se plaignant de voir les jeunes francophones de notre province se désigner comme “Franco-Colombien- nes”. Cette personne a cru voir l’expression d’un senti- ment de haine dans le fait que l'on ait supprimé l’adjec- tif “britannique”. Voici la réponse de M. D. Gibson. Monsieur, Je suis horrifié par l’igno- rance manifeste et la “bigo- terie” sous-jacente expri- mées par votre correspon- dante Mary Markowski dans sa lettre ‘“Intolérante jeu- nesse” (Lettres a la rédac- tion, 16 février). Dans l’usage quotidien, Yexpression “franco-colom- bien” (qu'elle critique alors qu'elle était venue recher- . : quoi? cher l’Unité aux récentes au- diences) est a la fois appro- priée et polie... en francais; ce que l’expression veut dire en anglais lorsqu’elle est traduite littéralement (et inexactement) par Mme Markowski est en dehors de la question. = Si'elle devait étudier la langue et la culture de ceux qu'elle traite trop hative- ment d’“‘intolérants”, elle pourrait bien voir l’autre coté de la piéce de mon- naie (ou du miroir?). D’autre part, je suis ravi que des jeunes gens se défi- nissent eux-mémes comme “franco-colombiens” aprés avoir grandi dans l’atmos- phére d’intolérance que nous avons I’air de développer ici —— ils identifient ainsi leur héritage particulier, tout en faisant comprendre 4a tous qu’ils se considérent comme citoyens de notre province. Bravo! Sincérement vétre, - David GIBSON Les jeunes et l’éducation en Colombie-Britannique Depuis trop longtemps maintenant, les Francopho- . nes de C.B. se sont conten- tés des miettes qui leur étaient laissées en matiére d’éducation. On accordait 20% de fran- cais... c’était parfait. On en arrivait 4 50% dans les classes d’immersion... ¢’était sensationnell... cont _waeEst-cespreHercntus GbOonh, les jeunes?... Jamais. On nous octroyait des cours “en” francais, ou plutot il faudrait dire on octroyait aux jeunes en général (c’est- a-dire aux Anglophones) des cours pour apprendre le francais. Est-ce cela que’ nous voulons? Voulons-nous perdre complétement contact avec notre passé? mandait notre avis, anous ‘nous fiers d’étre Franco-Co- lombiens, fiers de notre lan- gue, de notre culture, de notre passé. Saviez-vous que le Minis- tére de l’Education de notre province est en train de mettre sur pied un pro- gramme de base en frangais? Pour nous! Savez-vous que si nos parents le demandent, on peut suivre une éduca- tion dans notre langue maternelle? Savez-vous que si, nous jeunes Franco-Colombiens, renions notre langue et notre culture, pour devenir complétement assimilés (comme c’est le cas actuel- lement), les jeunes Anglo- Colombiens qui se plongent dans les programmes d’im- mersion pour apprendre le francais seront ceux qui, demain, occuperont les pos- tes les plus importants (puis- qu’ils seront bilingues]? Est- ce cela que nous espérons? Si oui, je n'ai plus rien a dire. Si non, insistez auprés de wos parents, dites-leur qu’ils prennent des décisions en votre faveur (méme si vous étes au secondaire, il est ecore temps), qu’ils assu- nent leurs responsabilités afin que nous, les jeunes, puissions enfin obtenir ce qie nos parents n’ont pas eu h possibilité d’avoir. Un jeune Franco-Colombien Editorial publié dans “Le Reflet” de février 78. “Le Reflet” est le bulletin d'in-. formation mensuel de la Fédération Jeunesse Colom- bienne]. Nos lecteurs nous écrivent Qui dit mieux? La petite histoire du ski a commencé dans les Lauren- tides. Encore un Québécois. L’époque ot I’on chaussait de gros skis de bois et o0 I’on payait vingt-cing cents pour le p’tit ruban donnant droit a la remontée mécanique date de 1932 et c’est 4 Shaw- bridge que ¢a se passait. Des gens venaient de par- tout pour voir le “Foster Folly” (la folie de Foster) ainsi nommée a cause de son inyenteur Alex Foster: En Spas PRUE AHivntrohS? YPtit Hea Nord Il s’agissait d'un ‘énorme cable sur le travers d’une montagne, en forme ovale, et actionné par un moteur d'une vieille Chrysler. C’était la premiére remon- tée mécanique au monde. Les Suisses mirent au point leur premiére remon- tée, quelques mois aprés la “Folie de Foster”. A ce moment-la, aux débuts de Phistoire du Skien Colombie- Britannique,*un beau ski ‘d’érable fait’ par un menui- - sier coftait $4.50. eas Seto BY ina | ‘Mme Madeleine Bournival ner Sod * 4 a