8, Le Soleil de Vancouver, 14 aout 1970 Les joies et les vicissitudes des voyages par N, KENT—BARBOUR Le samedi. . juin C*était gentil de rendre visi— te A un petit coin du Danemark (voir Le Soleil de la semaine passée), mais nous ayons cons— taté que cette Europe si loin— taine s’approche rapidement, Tout le monde s*est bien é— veillé maintenant, 1’0n s%est mis a bavarder a son voisin, 4 pren— dre des photos; les enfants sont invités & rendre visite au poste de pilotage, Un jus de fruit quarante—cing minutes plus tard due. diner? petit déjetner? Il est 2 a.m. Samedi ou 10 p.m, vendredi ou quelque chose comme ae tA CARTE; Casserolet de poulet Jus de tomate Pouding de lait Vin Calona, aussi bien cuisinée que le premier repas, Une heu— re, deux sont passées, puis tout d’un coup l’on nous a annoncé la descente. L’hostilité dustra— tosphére a donné lieu dans cing minutes de descente épouvanta— ble ( je n’en suis pas encore remis!) & l’amitié souriante de prés-hollandais trempés par une fine pluie au soleil, Nous sommes descendus, les pendules~ de ]’aéroport de Schi— phol ont indiqués 7 a.m, J’ai regardé ma montre; ll ppm. ven— dredi, Tl y a quelque chose qui cloche 18.. “ Mon chéri, ¢a y est; c’est "Europe, secoue—toi dit ma femme, Je 1’ai suivi dans l’aéroport. Je ne saurais dé— crire notre fatigue, notre cras— se, notre état fripe.. une ensei— gne indique en francais ‘* Dou— ches’’, Nous l’ayons suivi, Mais hélas! chers amis _lecteurs, apprenez que le hollandais moyen parle 1) Hollandais et 2) grogne— ments plus ou moins gentils, Moi, chez les messieurs, j’ai parlé frangais, fort, jusqu’a ce qu'on me comprenne, Mon é— pouse, chez les dames, a parlé anglais et francais, avec force sourires — ce qui allait plus vi— te, mais j*etais quand m@me fa— tigué. Une douche, et une bar— re de chocolat hollandais plus tard, nous voici en qué@te de nos bagages. Mes amis, aimables ensoleillés vancouverois, je vous donne un conseil en or; N?7AP— PORTEZ AUCUN BAGAGES EN HOLLANDE! Il nous a fallu & nous et un douanier qui bara— gouinait quelques mots de mau— vais francais — vingt minutes pour les retrouver, nos baga— ges. Un porteur, qui compre— nait le mot Amsterdam, les aai— mablement :charriés: jusqu’a lfautobus — pour un prix; les douaniers ont regarde nos passeports et bagages d’un air ennuyé sans nous arréter. Mais voila, a dit Madame, que ca re— commencait, car le prepose de KLM qui chargeait l’autobus de la gare de toutes les valises des autres, s’est refuse 4 y charger notre petite montagne de valises sacs de voyage, cartons, machine a écrire, etc... I] a fini par le faire, cedant aux instances du chauffeur impatient, mais il nous a brandi le poing — c’est vrai — au visage et nous a juré d’effro— yables gros mots — en hollan— dais, évidemment, Nous voila done en pleine Europe, roulant & trielles vers la gare, Du moins nous l*espérons!! Heureusement que nous nous trouvons prés d’un groupe d*é— tudiants: hollandais, étudiants de francais, qui nous rassurent dans Spécialiste en — LEO LEVESQUE TOUPET NAPOLEON | un frangais trés accentué, A la gare, aucun signe indicateur, juste une porte anonyme dans un vieux mur crasseux, Je suis par— ti avec ma femme sous un bras et la valise la moins lourde sous l’autre, La plate—forme est en haut d’un long long escalier. J’ai planqué ma femme 18 et la valise; le train part dans cing minutes. Il y a sept pie— ces de bagage en bas, J’ai at— trapé un contrdleur, le premier et le dernier hollandais qui par— le francais — pour lui expli— quer la situation, Il éveille un porteur qui somnole sur un banc, Le porteur secoue la *téte, il n*’a pas d’énergie, il se rendort, Le contrdleur hausse les épau— les et nous suggére un train une heure plus tard. Je me suis résigné, me disant que fi— nalement les Hollandais ne sont que des !! et des ???, et me voici en route pour les baga— ges. Ils ne sont plus 1a, mais l’autobus est 18a Le chauffeur parle anglais, Je lui demande; — ‘* Avez—vous vu mes baga— ges?” Le -chauffeur; ** C*était & vous les bagages?”? — *¢ Vous les avez vus?*? — ‘* En arriére, Je les rapportais a l]’aéroport’’, — ** Mais puisque vous m’avez vu qui entrais dans la gare... oh zut!?? Ils étaient effectivement dans le coffre. Je les ai sortis tout seul et je les ai trimbalé A la gare meme, La salle des bagages est une espéce de cave mal éclairée, ot une vingtaine de voyageurs gesticulent et. crient dans une vingtaine de lan— gues a deux porteurs et un com— mis derrriére un guichet de ver— re, qui ne parlent que — devi— nez quelle langue. Je depose mes affaires dans un coin et va chercher les deux valises qui - restaient sur le trottoir, Bien enn ieeSeeeeeeeeereeeeeneeeee ee Deux clochards déambulent quand, soudain, l'un d’eux trou- ve sur le trottoir un billet de $10. : —Chouette ! s‘exclame-t-il, on va pouvoir se payer huit bou- teilles de gros rouge et une portion de frites! - Alors l'autre : — T’as si faim que ca?... entendu, elles ne sont pas 14. Mais maintenant je connais la musique, J*insiste auprés du chauffeur de 1l’autobus KLM qu’elles sont 14; il ne me croit pas; je les récupere moi—me— me; je les apporte aux baga— ges; je monte chercher la va— lise & cdté de ma femme, qui me croyais mort; et me mets a les enregistrer. Il y a un porteur dans cette salle des bagages que je vous signale, pour le cas que — par folie ou mégarde — vous au— riez, malgré cet avertissement apporté des bagages en Hollan— de. Confiez—vous entierement au porteur plutOt grand et noir, pas au petita lunettes, Le grand lui, il a un systeme. Vous lui donnez vos billets de chemin de fer; vous indiquez vos bagages, piece par piéce; et il nous don— ne des formules de douane et des étiquettes de bagages impri— mées eh! oui, en francais.” Enfin, tout- a été fait. Jai rejoint mon épouse, et —aprés une pause pour demander ‘¢Bruxelles” dans toutes les lan— gues du monde sauf — hélas! hollandais — nous avons trou— vé le bon train, C*était un train trés intéressant, tres historique. Ma femme a soutenu qu’il avait cent ans; moi, cinquante, Mais nous @étions chanceux, car en tant que train international il était tiré par une locomotive francaise, 4 soixante — dix mil— les lheure. Non, nous n’a— vons pas vu des moulins 4 vent, ni des tulipes. Nous n’ayons vu que l*industrie malpropre, la banlieue triste, d’un pays que nous étions trés, trés contents de quitter. Adieu, méchante, t@tue, monolingue, chaotique Hollande — nous nous arrange— rons pour ne jamais vous re— voir. Tout d’un coup surgit un nou— veau contrdleur, qui nous sou— Un artiste a illustré le satellite de communications ‘‘Anik”’ et le terri- toire qu’il desservira. Le satellite sera placé en orbite fixe 4 23,300 milles au dessus de I’équateur vis-a-vis de la longitude qui passe: par Winnipeg. Des bases terrestres de communications seront situées un peu partout dans la partie claire de la vignette et pourront recevoir les signaux du satellite. (Téléphoto CP). Hétel de famille, (Propriétaire: J. Bauché) Dans le centre-—ville. haite la bienvenue dans un fran— ais charmant et avec un beau sourire, Nous sommes en Bel— gique; et, c*’est une bonne au— gure, le soleil sort. La Bel— gique nous semble un pays pros— pere, propre, et les Belges qui montent dans notre compartiment sont cordiaux et accueillants, Une heure & peine plus tard, car c’est un ‘tres petit pays, nous sommes descendus a Bruxelles, une ville plutdt an— cienne que moderne, La raison de notre halte 1a, c*est les fri— tes Belges, Les Belges sont trés friands de pommes de ter— re frites, et elles y sont trés bonnes. Ce récit ne se veut pas une liste de ce que nous avons mangé et bu, mais en Europe la mangeaille, la boisson, sont bons et bon marché; ne soyez done pas surpris que nous en avons profité partout! Ce gen— re—la de tourisme est fort ré— pandu, d’ailleurs, parmi les Eu— ropéens, et on parle couramment du ** tourisme gastronomique’’, Nous sommes donc descendus du train & Bruxelles nous nous som— mes mis en qué@te des frites belges. Ma femme s*est souvenu d’un place trés belle, et elle essaie de la décrire au chauf— feur de taxi. " Celui—ci nous a pris pour des ignares, et nous a amenés a une vitesse effarante, virant a droite ou & gauche, A travers bien des petites ruelles pitto— resques. ‘** C%est loin?’? jfai demandé, en anglais, 4 ma ché— rie. ‘* No, I don*t think so’ répond—elle, Alors je suis par— venu, non sans peine, 4 arreé— ter le chauffeur, et — ayant gagné une petite dispute sans importance au sujet du prix mi— nimum — nous sommes descen— dus. La Place Carrée — est ronde — nous a éblouis, Fi— gurez—vous une place de la taille de Victory Square... mais toute entourée de maisons hau— tes de six ou sept étages, da— tant de la Renaissance, parfai— tement préservées et me— me fraichement peintes, E— blouis dis—je. Nous en étions bouleversés, c*est :absolument exquis, Mais — excusez—nous — nous cherchions surtout des frites, n’ayant rien mangé sauf une ta— blette de chocolat. Nous avons donc fait le tour de la place, lentement pour en sayourer la beauté, mais les quelques res— taurants étaient internationalisés et fort dispendieux. Aprés ga nous avons essayé les rues der— riére, qui sont étroites, ancien— nes, pittoresques... et également sans friteries. L*heiure com— mencait & m*inquiéter, il s’a— gissait de prendre un train ra— pide pour Paris & trois heures. Ma femme, trés décue, cherchait toujours, mais nous-avons dt y renoncer & la fin et reprendre un taxi pour la gare, Attention, mes amis !!! Faites bien at— tention & Bruxelles, ott il y a trois stations de chemin de fer: Nord, Centre, et Midi ( c’est— a—dire, sud); les trains ne s*y arretent que rarement & tous les trois, - Nous nous infor— mons pour le train, nous re— pechons nos bagages du casier automatique (40c), et mon é— pouse s*est mise a: courir les buffets de la Gare, qui offraient de la biére, de la bitre et... de la biere, Enfin, (j’en a— vais assez) et — laissant ma femme en train de s*’acheter une bouteille de biére pour le vo— yage — je demande & un em— ployé de la gare s*il n*’y a pas de friteries dans le voisinage. ** Mais, bien str, Monsieur, en face de la gare, autant que vous voudrez.’? Je me suis précipi— te; une gentille Belge m’a ven— du une bonne livre de frites toutes chaudes pour 40c — et nous nous sommes embarqués pour Paris, mangeant des mets Belges et regardant défiler de— vant nos yeux le paysage si vert de 1’Europe. Nomination Monsieur Paul Amurtado, an— cien Consul du Vénezuela 4 Van— couver vient d*tre nommé Con— sul du Vénezuela 4 la Guadeloupe et aux Tles Martiniquaises, Accompagné de son épouse qui est d’origine francaise, il a re— joint son nouveau poste owt il entrera en fonction 4 compter du 15 aott. Pilule contre la carie MANCHESTER —G.B. CD Tici & 10 ans la carie dentaire se traitera avec des pilules, a dé— claré le docteur Harry Klenda, président de 1’Américan Dental Association, devant le congrés des dentistes britanniques & Manchester. L?immunisation pourra Se faire soit par injections soit par l’ab— sorption de pillules . Les savants amérieains espe— rent ainsi soigner plus de 80 p.c. des caries. d Une femme accouche dans le coma AKLMAAR, Pays—Bas. — Une jeune femme de 27 ans a mis au monde un enfant alors qu’el— le était dans un état comateux depuis cing mois & la suite d’un accident de la route dont elle fut victime. Cette naissance qui est qualifiée par les spécialistes hollandais ‘‘d‘ unique dans les an— nales de la médecine”? a eu lieu & l*hOpital Municipal d’Aklmaar, dans le nord—ouest de la Hol— lande, Les médecins de la jeune tem— me avaient espéré que l?accou— chement la ferait sortir ducoma. Son état n’a toutefois pas chan— gé mais l’enfant se porte bien. Prix raisonnables. - * Coupe de cheveux au * * -rasoir pour hommes. __ RENDEZ= VOUS PAR TELEPHONE Appelez Lé On parle frangais. | une vitesse effarante & travers | d‘interminables banlieues indus— | 2 731-4717 oO zs = 320 rue ABBOT. |] VANCOUVER 4, B, €