4 - Le Soleil de Colombie, vendredt 6 novembre 1987 ~CINEMA__ UN ZOO LA NUIT de Jean-Claude Lauzon Suite de la premiére page quelle vienne de Cannes ou dailleurs. Sans vouloir vous raconter Vhistoire, j'aimerais quand méme vous décrire dans ses’ grandes lignes la trame de ce film. Un Zoo la Nuit c’est l'histoire d’un jeune trafiquant de drogue, Marcel, qui, asa sortie de prison, aprés y. avoir passé deux ans, est poursuivi par deux policiers corrompus qui lui fournissaient la drogue et qui veulent récupérer 200,000$. A _ cette poursuite, viendra se joindre le rapprochement de Marcel avec son pére a qui il n’a jamais beaucoup parlé avant sa sortie de prison. Lauzon est comme écartelé entre un cinéma d'action, le thriller et un cinéma plus personnel et plus intime. Et selon moi, il ne réussit pas a vraiment faire communiquer ces deux tendances, nous sommes comme dans deux films diffé- rents, paralléles l'un a l'autre. Dés les premiéres images du film, on sent tout de suite l'insistance du cinéaste 4 nous montrer sa maitrise au niveau du style et de la composition. Trés influencé par des cinéastes comme Beinex (Diva), Scorsese et Wenders, Lauzon essaie de recréer des ambiances qui malgré leur look clinquant ne sont que des images «plastiques» déja vues. Ce n'est pas en revisitant le réservoir 4 images et 4 mythes du cinéma qui le fascine que Jean-Claude Lauzon réussit a nous donner une idée précise de son cinéma a lui et de son originalité. Si l'on veut sentir l'empreinte de cet auteur, c’est aux scénes entre le pére et le fils qu'il faut s'intéresser. C'est dans la sobriété et la simplicité avec laquelle il filme ces scénes que réside le véritable talent de Lauzon et non pas dans ces décors new wave ov les personnages ne sont qu’accessoires qu’ils soient . ‘sodomisés, violés, battus ou tués. Liidée du voyage de péche comme symbole de rapproche- ment entre le pére et le fils en est une excellente. Mais la légéreté avec laquelle ces scénes sont traitées ne fait pas tellement progresser la relation. Le charme humoristique ne suffit pas a faire passer les nouveaux sentiments qui sont supposés s’établir entre les deux étres. Il faut dire que les retours 4 la poursuite policiére viennent trop souvent détourner notre attention de cette relation au profit d’une violence divertis- sante. Ce n'est que vers la fin, une fois libéré de cette poursuite, que le film nous donne alors ses meilleurs moments parce que simples, sans vernis et ow l’émotionréussit 4 passer a I'aise, libre a elle-méme jusqu’a ce que la chanson de Jacques Brel Voir un ami pleurer vienne faire déborder le vase dans une fin ot les larmes a elles seules auraient suffi amplement. C’est comme si Lauzon n’avait pas compris que comme le cinéma n’a pas a faire le clown pour faire rire, il n'a pas non plus a faire son cirque pour faire pleurer. Malgré une performance remarquable de Roger Lebel qui joue le pére de Marcel, le film est selon moi trés inégal et ce pour les raisons mentionnées auparavant et aussi parce que le scénario tourne un peu trop souvent au ridicule. On ne peut pas dire non plus que les dialogues sont d’une grande profondeur. Pour termi- ner j'aimerais ajouter que j'aurais pu me passer de la présence du micro dans au moins sept différentes scénes, j'ai arrété de les compter vers la moitié du film. Mais qui sait, est-ce lala véritable empreinte de l’auteur!l!! Comme vous pouvez voir, je n'ai pas été impressionné plus qu'il ne - faut par ce film. Mais par contre, il n’en demeure pas moins que Jean-Claude Lauzon est un cinéaste qui a du talent et qui semble avoir le courage de ses convictions. Reste a savoir s'il sera en mesure de garder la téte froide et d’atteindre a une authenticité, quitte a risquer de déplaire. Pour cela il aurait . avantage ane pas trop chercher a imiter le cinéma de ceux qu'il admire mais plutét a chercher ce qu'ils cherchaient. Province de Colombie-Britannique AVIS PUBLIC COMMISSION ROYALE SUR L'EDUCATION (Loi des enquétes, R.S.B.C. 1960, Chapitre 315) Barry M. Sullivan, Q.C. a été nommé Commissaire avec mandat général de réviser le systéme d’éducation en Colombie-Britannique de la maternelle a la Douziéme. Les audiences publiques se tiendront a: Vancouver, le lundi 9 novembre a 19 heures Ecole St-Patrick, 115 est 1léme avenue Vancouver, le mardi 10 novembre a 19 heures Ecole Lord Byng, 3939 ouest 16éme avenue Vancouver, le jeudi 12 novembre a 19 heures Ecole technique de Vancouver, 2600 Broadway est Vancouver, le lundi 16 novembre a 19 heures Ecole Seeondaire John Oliver, 530 est 4léme avenue. Le-Commissaire recevra les exposés écrits et les soumissions verbales des particuliers et organisations. Toute demande de représentation 4la Commission doit étre faite soit au cours d’une audience, par exposé écrit ou par lettre adressés au Secrétaire. : Téléphone (24 heures) A frainvines (0) 660-4010 Pour la Commission: M. John Walsh, Secrétaire Commission Royale sur |’Education App. 350 - 900 rue Howe Vancouver, C.B. V6Z 2M4 Un monde entre egaux 3¢ INTER PARES e Asie Survivre sans terre ni nourriture La triste réalité dans de nombreux pays asiatiques est que de plus en plus de personnes sont en train de perdre leur accés 4 la terre. La dégradation des conditions économiques, la promotion d'une production agricole axée sur "exportation, les pressions causées par l'accroissement de la population etla monopolisation des ressources par les riches, sont tous des facteurs qui se conjuguent pour chasser les gens de Ia terre. Au Bangladesh, on estime que le nombre de paysans sans terre est passé de 35% des ménages ruraux en 1960 a plus de 50% en 1980. Ces paysans, qui jouissaient d'une certaine autonomie grace a leur production, ont dG aban- donner leurs demeures pour se trouver du travail. Mais il n'y a tout simple- ment pas assez de possibilités d’emplois pour répondre a la demande de ce nombre croissant de personnes dépossédées. Afin de survivre, les hommes, les femmes et les enfants sont obligés de travailler 4 des activités trés mal payées. Par conséquent, plus de la moitié de la population rurale du Bangla- desh subsiste a peine. Sans terre pour produire leur nourriture, ces per- sonnes n’ont pas de travail leur permettant d’acheter celle produite par d'autres. L'accés a la terre est également la question primordiale dans le développe- ment aux Philippines. Dans toutes les régions de ce pays, d'immenses terres sont contrélées par quelques familles propriétaires qui travaillent souvent en étroite collaboration avec des multinationales étrangéres. Les terres les plus fertiles servent a la production de denrées exotiques réservées a |'exporta- tion, comme des noix de coco, des ananas et du sucre, plutét qu’a la culture d’aliments pour la population locale. Des anciens producteurs indépendants, devenus salariés ou travailleurs a contrat, n'ont aucun contréle sur leurs revenus et encore moins sur le prix de vente de leurs produits. D’autre part, la dépendance sur les marchés internationaux fort instables peut mener a la catastrophe. Lors de fluctuations importantes des prix internationaux, comme c'est le cas en ce moment avec le sucre, beaucoup de producteurs sont acculés a la famine. Dans des pays comme le Bangladesh et les Philippines, une réforme agraire fondamentale représente la seule solution qui peut freiner la croissance du nombre de paysans sans terre et la marginalisation des petits producteurs agricoles. La redistribution des terres aux sans terre et aux petits produc- teurs soulagerait directement les pires formes de pauvreté. il ne sera certes pas facile de réussir une véritable réforme agraire. Les gouvernements | réforme agraire devront affronter des adversdires coriaces: les multinatio- nales qui pratiquent l'agriculture d’exportation et les propriétaires fonciers qui constituent les élites locales. Pourtant, il y a raison d’espérer. Cette année, le gouvernement du Bangladesh a entrepris des consultations popu- laires en vue d’examiner la question de la réforme agraire. Dans la méme veine, le gouvernement Aquino reconnait qu'une telle réforme est essentielle au développement et a la justice sociale dans les Philippines. Dans ses projets en Asie, INTER PARES vient en aide aux organisations locales qui s'intéressent directement a la réforme agraire et aux problémes des paysans sans terre. En Inde, par exemple, L'Association des fermes Sarva Seva aide les personnes sans terre a obtenir accés a la terre et a améliorer la productivité de celle-ci. Au Bangladesh, NIJERA KOR] aide les paysans a défendre leurs droits a la terre en leur offrant un service de conseils juridiques, en plus de leur offrir un appui technique a la formation pour accroitre la production de nourriture. Aux Philippines, INTER PARES appuie plusieurs groupes de petits fermiers a bail qui tentent d’améliorer leur pro- duction de nourriture, en plus d’aider le Philippines Peasant Institute a entreprendre des recherches sur la réforme agraire. Une nouvelle initiative, entreprise il y a quelques mois, aidera a la mise en exploitation de coopéra- tives de production de nourriture sur des terres qui servaient a laculture dela canne a sucre sur l'ile de Negros. Un monde entre égaux est un service d'information offert aux journaux membres de |'Association de la presse francophone hors Québec. La chronique se veut une réponse a l'intérét sans précédent des Cana- dien(ne)sal'égard du tiers monde et des efforts de développement qui s'y déroulent. Cette initiative d'INTER PARES, organisme a but non- lucratif, est appuyée financiérement par | ACDI. Depuis dix ans INTER PARES appuie des projets de développement dans le tiers monde et au Canada qui visent a enrayer la pauvrete, la maladie, la faim et l'impuis- sance. Si vous désirez vous associer a notre travail de solidarité, nous acheminer vos commentaires ou obtenir plus d'informations, écrire a: Un monde entre égaux, INTER PARES, 58, rue Arthur, Ottawa (Onta- rio), K1R 7B9, ou téléphoner a (613) 563-4801. “tenteront de mettre en application des politiques de © N‘attendez pas 20 ans de plus! Abonnez-vous au Soleil de Colombie dés aujourd'hui. We; %? 2 tnatninsninet-bcelaei ibaa Sai —