MISSIONNAIRE OBLAT EN C.B. LE PERE ADRIEN GABRIEL MORICE, O.M.I. (1859-1938) Adrien Gabriel MORICE est né le 27 aoat 1859, a Saint Mars- sur-Colmont (Mayenne), France, de Jean MORICE et Virginie SEI- GNEUR. II est décédé a Saint-Boniface (Manitoba) Canada, le 21 avril 1938 a l’age de 79 ans. SES ETUDES Adrien Gabriel MORICE fut un éléve studieux au Séminaire de Mayence, college Notre Dame de Sion des Oblats. Il entre dans lordre des Oblats en 1877 4 Nancy, puis de 1878 a 1880, il va a Autun (Saéne et Loire), jusqu’a l’age de 21 ans. En juillet 1880, il est envoyé au Canada, plus précisément a Victoria (Ile Vancouver), comme missionnaire auprés des Indiens. Mais il demeure tout d’abord deux ans a New Westminster pour compleéter ses études théologiques; il est ordonné prétre le 2 juillet 1882, par Monseigneur d’Herbomez, O.M.I. Vicaire apostolique de la Colombie-Britannique. SES MISSIONS Son premier poste est 4 la mission de Williams-Lake ou il passe trois ans a travailler parmi la tribu indienne des CHILCOTINS apprenant leur langue et prodiguant ses services spirituels. En aout 1885, a l’age de 26 ans, il est envoyé plus au nord, au Fort Saint James (Lac Stuart), ot il demeure 19 ans, se consacrant a étude de nouveaux dialectes ainsi qu’aux traditions et coutumes des tribus indiennes avoisinantes. De 1906 a 1908, il est 4 Kamloops pour poursuivre son oeuvre apostolique, d’ou il est transféré au Manitoba, agé de 49 ans. SES OEUVRES LITTERAIRES ET SCIENTIFIQUES Ayant consacré 28 ans de sa vie a parcourir la C.B., accumulant une documentation considérable, le Pere A.G. MORICE rédige un nombre d’études historiques, ethnographiques et anthropologiques sur les Amérindiens et plus particuliérement les tribus des Dénés et des Carriers. Il était convaincu que l’apostolat ne peut étre pleine- ment efficace que s’il est prodigué dans le langage de la population; (et selon lui, la langue Déné est une langue clé, parmi les dialectes amérindiens). Dans son ouvrage “History of the Interior of British Colum- bia, (formerly New-Caledonia) 1660-1880; Primitive Tribes LE PERE ADRIEN GABRIEL MORICE, O.M.I. devient tour a tour géographe, historien et anthropologue: il traite de l’origine de la Nouvelle Calédonie (ainsi nommée par Simon Fraser en l’honneur de sa mére écossaise), de ses limites géogra- phiques (sujet controversé parmi d’autres historiens du Nord-Ouest), de son hydrographie et de ses ressources minérales, ainsi que de l’étude des diverses tribus indiennes parmi lesquelles il a vécu, et de l'histoire des premiers explorateurs, voyageurs et pionniers de l’inté- rieur de la province. Son oeuvre inclut, en outre: un dictionnaire des Canadiens- francais et des Métis, un écrit polémique “Critical History of Red River Insurrection” des biographies, des précis de grammaire de langue indienne, des ouvrages scientifiques publiés dans diverses revues de science. Il publie ’' Histoire de l’Eglise catholique dans l’Ouest cana- dien du lac Supérieur au Pacifique, (1659-1905), avec un abrégé en anglais. Il devient également le premier éditeur du périodique francais Le Patriote de l’Ouest. Le Pere MORICE était parfaitement bilingue, mais il publia un nombre de ses ouvrages en anglais pour obtenir une plus grande diffusion parmi la population canadienne, de majorité anglophone indéniable. LE PERE A.G. MORICE ET LES INDIENS Ce qui reste le plus frappant de la vie du Pere MORICE chez les Indiens de C.B., est encore aujourd’hui, son étude approfondie des moeurs et des coutumes de ces derniers. Malgré les menaces de mort au cours des débuts de son apostolat, surtout de la part des Chilcotins hostiles 4 la pénétration des BLANCS et des missionnaires catholiques, il persiste dans sa mission et gagne leur amitié et leur confiance. Il y réussit pleinement. C’est d’ailleurs ce climat de con- fiance qui lui permet d’étudier en détail la vie sociale et familiale des diverses tribus. Il note, par exemple, les rites funéraires des Chilcotins et des Shushwaps chez qui les corps étaient enterrés; en revanche, chez les Babines, les Carriers et les Nathanais de l'Ouest, les corps étaient bralés et s’il s’agissait d’une personne bien aimée ou ayant eu une position d’importance, ses restes étaient déposés au sommet d’un échafaudage ou dans le creux d’un tronc d’arbre, a une certaine hauteur, hors d’atteinte des animaux sauvages. Dans la tribu des Carriers, la veuve ramassait les restes carbonisés de son époux et les portait dans un sac de cuir sur son dos (d’ot le nom anglais de