VOYAGES. Le Soleil de Colombie, vendredi 13 janvier 1989 - 17 Récit d’un tour du monde Dans les prée-Alpes de Baviere ‘Par Jean-Claude Boyer Amsterdam, dimanche 19 aodt 1984. Un soleil éclatant accom- pagne mon retour dans «la Venise du Nord». Que de souvenirs! Cing ans déja depuis mon tour d’Europe de quatre mois, et pourtant tout semble me revenir ala mémoire. Je me rends de l’aéroport a la gare poury consigner mon saca dos. Aune fontaine, relevant la téte, j'apercois un professeur de Powell River, petite ville au nord de Vancouver ou j’ai moi-méme enseigné pendant deux ans. Il retourne aujourd’hui méme sur la cdte du Pacifique. Je m’empresse de griffonner un mot a remettre a un couple ami que nous avons en commun. Je me retrouve bientét au «Christian Youth Hostel - the Shelter» dans le quartier réservé ala prostitution. Promenade le long des canaux miroitants, d’une place a une autre, d’un monument a un magasin de curiosités... Ici, un jazzman «brasse» un piano blanc installé a l’arriére d’une camionnette; la, un noir aux cheveux comme de |'étoupe frappe sur des lamelles de bois disposées en xylophone au-dessus de pots d'argile, semble-t-il. Prés d’un McDonald, un orgue de barbarie traditionnel, style baroque et teintes~ pastel, dévide ses mélodies «en conserve». Devant la terrasse d’un café, un jeune frisé exécute une sarabande sur un instrument a cordes ventru, de |’époque de la Renaissance. Ailleurs, attroupement autour d’un groupe de musiciens, le «Circus van Peking»: le guitariste n’a qu’une main! Sa guitare sur les genoux, il fait glisserle moignon (recouvert de cuir) de son bras gauche sur le manche... Clic! Photo d’une maison étroite abandonnée: plusieurs fenétres sur ses cing étages laissent échapper de longues flammes blanches - en plastique, sans doute. Je me coucherai t6t ce soir-la, histoire de racheter |'insomnie de la nuit derniére et les fortes émotions du grand départ. La matinée du lendemain s passe a remercier, a |’endos de cartes postales, parents et amis qui ont participé alasoirée «bon voyage» et aux adieux. Retour au fameux musée des peintres flamands, puis nouvelles pro- menades le long des canaux, dans les petites rues ombragées et les grandes artéres animées. Je ne mentionnerai ici qu’un détail peu banal: je m/arréte devant un «supermarché inter- national de la pornographie», puis, un peu plus loin, al’entrée d’une «exposition internationa- le d’instruments de torture (du Xllle au XVille siécle)»! Et je retourne amon auberge dans le quartier «réservé» déja tout illuminé et surpeuplé de gens de toutes races ala recherche du plaisir. 21 aout. Autre journée idéale. Le clou de mes activités: nouvelle visite de la maison de Rembrandt, non loin de mon ‘auberge. En soirée, je retournea la gare faire inscrire sur mon Eurailpass de .trois mois (premiére classe) la date de ce jour et celle du dernier jour d'utilisation. Attente. Je m’ins- talle, enfin, confortablement, pour la nuit, dans un compartiment tres propre, seul avec un-psychiatre allemand pére de deux enfants. Je me rendrai €&@ Munich (sud de |'Allemagne) puis a Oberammer- gau assister au celébre Mystére de la Passion. Au moment du’ départ, je demande a mon compagnon s'il est déja allé dans cette petite ville renom- mée. || me répond, en anglais, bien sr: «Non. J'ai ma propre passion ala maison!» Le lendemain matin, arrivée a Munich; départ pour Murnau et, finalement, | Oberammergau, gros village avenant enserré dans les Préalpes de Baviére. Le piton du Kofel surmonté d’une croix se détache dans le ciel. La plupart des maisons_ sont peintes, illustrant surtout des themes religieux, le tour des fenétres fleuri, décoré a la maniére bavaroise. Les charmes qui s’offrent a4 ma vue valent déja le déplacement. C’est avec une facilité décon- certante que je me _ trouve d’abord un gite: maison blanche ornée de sculptures aux quatre coins, de bois de cerfs, de fleurs pimpantes. Une jeune dame miaccueille fort genti- ment, commesi elle m’attendait depuis longtemps. Tout est beau, moderne, propre, confor- table; hébergement. et petit déjeuner a prix modique. L’hétesse ne ménage pas ses renseignements pratiques : pro- chaine représentation, aprés demain; bien que le spectacle soit a guichet fermé, il est toujours possible de se procurer un billet en se rendant a l'amphithéatre tét, le matin méme; en profiter pour visiter au moins deux chateaux de Baviére et |’abbaye bénédictine d’Ettal ; ne pas manquer l’église baroque et les ateliers de sculpture de telle rue... Jeme mets bientét a parcourir en tous sens ce bourg de 5,000 habitants qui vit, pour ainsi dire, a l’heure de la Passion. Que de passants aux cheveux longs et alabarbed’apdtre! Bon nombre de facades me sédui- sent au point que je prends parfois le temps de m’asseoir pour mieux les admirer. J'ai l’impression de visiter un musée de tableaux a ciel ouvert: Dieu le Pére sur son _ nuage, crucifixion (il y a méme un crucifix sous certains pignons), scénes champétres, le Petit Chaperon rouge, trompe-l’oeil, décorations rococo... Le tout est agrémenté d’une grande abondance de fleurs et de vitrines regorgeant de sculptu- res sur bois. Et quelle propreté! Apres la visite de quelques boutiques, dont l’une spéciali- sée dans les «bébelles» de Noél et les créches fort élaborées (symboles de pauvreté par excellence vendus aprix d'or), je me retrouve dans divers ateliers de sculpture ou les artistes, affairés, me remarquent a peine. Un sculpteur joue avec son ciseau a bois sur la tiare d’un pape, un autre, dans le repli d’une robe ou encore dans le creux d'une main clouée. Clic! Une sculpture me fascine particuliérement ; elle représen- te un marchand ambulant transportant surson dos courbé un long support rempli d’une variété impressionnante de statuettes polychromes. Quant a l’église baroque d’Oberammergau, avec son foisonnement de dorures, ange- lots, statues, tableaux, elle me rappelle, ironiquement, que l’esprit de l’Evangile est fondé sur la simplicité. Avant de retourner a ma chambre, je me remets €@ marcher, marcher, marcher, sans doute le meilleur moyen de bien «voim. Puis je m’ensevelis dans |’édredon, pris d’une sorte de crise de bonheur a la pensée de ces beautés qui restent pour le lendemain. Pendant le «gros» petit déjeuner du lendemain, mon hétesse me présente son mari, un grand gaillard employé comme pompier pour la saison théatrale. Et je monte bientdt dans un bus qui prend la jolie route du chateau de Linderhof. (Mon Eurailpass me permet, aujourd’hui, de voyager sans frais supplémentaires, et ma carte internationale d’étudiant dene payer quela moitié du prix des billets.) Grilles d’entrée somptueuses, statue équestre de Louis XIV, grand vase de Sévres, escalier solennel... Construit dans un cadre exceptionnel, le chateau de Linderhof, de style rococo, n'a rien de l’'immensité de Versailles, mais c’est cepen- dant le Roi-Soleil qui en a été l’inspirateur. Le jeune Louis II de Baviére était si entiché des pompes_ «versaillaises» que dans la douzaine de piéces lourdement décorées on retrou- ve legrand monarque aussi bien en portrait qu’en statue. Salons, cabinet de travail, salle des Glaces, boudoirs..., tout est «trop» richement décoré et meublé. Excés de décorations et, _malheureusement, de... touristes. Les jardins, en revanche, s‘harmonisent parfaitement avec la nature alpestre environ- nante. Bassin, jets d’eau, abondance de fleurs et d’arbus- tes, petit temple a colonnes, chapelle... Etape suivante de la visite guidée (en anglais): une drdle de grotte dite «de Vénus», aux parois de stuc avec lac et cascade; un tableau représen- tant une scéne de _ |’opéra «Tannhauser (Louis II était un admirateur passionné de Wa- gner) en orne le fond. Nous nous attardons ensuite dans un kiosque mauresque, ou salon de musique, aux décorations également extravagantes, dont deux paons émaillés déployant de riches plumages - ornés de verre de Bohéme aux mille reflets chatoyants. Ce kiqgsque provient de |’exposition univer- selle de Paris (1867), précise le guide. Dernier coup d’oeil surla magnifique facade du petit chateau et sur les hautes montagnes verdoyantes. Gran- ‘diose! CP Rail AVIS PUBLIC CP Rail a présenté al’Office national des transports du Canada (ONT) des demandes pour I’'abandon de certains embranche- ments ou troncons d'embranchements dans I’ouest du Cana- da. Ces abandons auront pour effet de créer un réseau de transport a moindres frais, a l'avantage de toutes les parties con- cernées s’occupant du mouvement des grains, plantes et produits, en vertu des dispositions de la Loi sur le transport du grain de l'Ouest (LTGO). L'abandon de certains embranchements ou troncons d’em- branchements pourrait entrainer une hausse des taux du trans- port marchandises pour les expéditeurs situés a certains points (on parle généralement d’«impact tarifaire»), puisque les taux du transport marchandises s’appliquant aux grains, établis con- formement a l'article 43 de la Loi sur le transport du grain de l’ouest, sont calculés d’aprés le nombre de milles ferroviaires jusqu’a destination. Sur certaines lignes ferroviaires, |'impact tarifaire potentiel pourrait faire obstacle a la rationalisation des embranchements, privant ainsi toutes les parties concernées des avantages escomptés. Si des lignes ou troncons de lignes spécifiques sont abandonneés avant le dépdt du tarif pour la campagne agricole 1989-1990 prévu dans la LTGO, quia lieu au plus tard le 30 mai 1989, CP Rail emploiera les dispositions de |’alinéa 45 (1) (a) de la LTGO en vertu duquel des taux inférieurs a ceux qui sont établis par l'application de l'article 43 de la Loi sur le transport du grain de l'ouest peuvent étre pratiqués. Conformément aux dispositions des alinéas 45 (1) (a) et (1) (c), de la LTGO, CP Rail désire donner avis qu'une entente a été conclue avec les expéditeurs ci-aprés pour qu’ils participent, dans la mesure prescrite, a un programme de réduction de taux et elle donne avis public de ses intentions. Liste des expéditeurs qui ont donné avis a |’ONT de |’entente intervenue conformément aux dispositions de I’ alinéa 45 (1) (b) de la Loi sur le transport du grain de l’ouest : e Alberta Dehydrating Company Ltd. e Alberta Terminals Ltd. e Alfalfa Mills Ltd. e Alberta Wheat Pool e Canada Malting Co. Limited ¢ Cargill Limited ¢ Continental Grain Company (Canada) Limited ¢ CSP Foods Ltd. e Elders Grain Company Ltd. e Louis Dreyfus Canada Ltd. e Manitoba Pool Elevators e N.M. Paterson & Sons Limited ¢ Northern Sales Co. Ltd. e Palliser Grain Co. Ltd. e Parrish & Heimbecker, Limited ¢ Pioneer Grain Company Limited e Saskatchewan Wheat Pool ¢ United Grain Growers Limited e- Weyburn Inland Terminal Ltd. e XCAN Grain Ltd. - Niveau des réductions de taux : — Les réductions de taux équivaudront a la difference entre ce que la portion du taux payable par |’expéditeur aurait été si elle avait été établie d’aprés le millage ferroviaire en vigueur durant la campagne agricole 1988-1989 et la por- tion du taux payable par l’expéditeur établie d’apreés le mil- lage ferroviaire réel a partir duquel le taux pour la campagne agricole 1989-1990 a été calculé en vertu de l'article 43 de la Loi sur le transport de grain de !’ouest. - Conditions génerales : ~ S'applique a toutes les marchandises décrites a l’annexe | de la LTGO. — Le taux réduit est appliqué au moment de la facturation initiale. — S’applique a tous les points du réseau de CP Rail ou impact tarifaire a des effets. — Les taux réduits applicables en vertu du present programme d’impact tarifaire s’ajouteront a tout autre taux reduit devant étre établi en vertu des autres avis publics de CP Rail donnés conformément a I’article 45 de la Loi sur le trans- port'de grain de |’ouest. — Prise d’effet : — Le 1©" aoat 1989; valide jusqu’au 31 juillet 1990. — Origines : — Au départ des installations des expéditeurs participants situées sur le reseau de CP Rail a des points d’origine qui sont désignés comme tels dans le tarif établi aux termes de la LTGO et ot l’impact tarifaire a des effets attribuables a ‘abandon d’embranchements. Destinations : — Adestination de Thunder Bay, Ontario; aussi a destination des ports de Colombie-Britannique definis dans la LTGO et desservis par CP Rail ou de tout autre port de Colombie- Britannique, dans les limites prévues dans le tarif. ~ Référence tarifaire : -CNICP - tarif 4310 Droit d’appel : Toute personne fondée a croire qu’elle sera lésée par une réduction de taux proposée aux présentes en vertu de |’arti- cle 45 peut, dans les trente jours suivant le présent avis pub- lic, demander a |'Office national des transports du Canada l’autorisation d’en appeler de la reduction de taux proposée. Les demandes doivent étre envoyées a |’adresse suivante : Mme Suzanne Clément Secrétaire Office national des transports du Canada Ottawa (Ontario) K1A ONS Une copie du document doit étre envoyée al’adresse suivante : M. W.F. Smith Conseiller juridique régional Canadien Pacifique Limitée partenaires Service du contentieux cerealiers. B.P. 7000 Winnipeg (Manitoba) R3C 4E9