ce See Py. VOYAGES Le Soleil de Colombie, vendredi 16 juin 1989 - 11 Par Jean-Claude Boyer Paris, 12 octobre 1984. Je prends un train de nuit pour Francfort (s.-o. de |’Allemagne). Ces trains de nuit me permettent d’épargner temps et cots d’hébergement, et mon Eurailpass de premiére classe me vaut souvent un comparti- ment peu rempli; je peux ainsi miallonger et dormir a l’aise dans les bruits monotones. Ce soir-la, cependant, je suis obligé de rester assis. Nom- breux réveils en sursaut. La voix forte d’un préposé me secoue: cest le matin, a la gare de Francfort. Les yeux lourds de sommeil, je consignemon sac a dos, prends un petit déjeuner fortifiant et remonte en train, cette fois pour Nuremberg, avec correspondance a Wurtzbourg. Peu apres mon arrivée a Nuremberg, une promenade dans les vieux quartiers fort DES QUESTIONS SUR LES PRODUITS CHIMIQUES? Pour obtenir des renseignements sur ies produits chimiques, en dehors des situations d’urgence, téléphonez au CENTRE DE REFERENCE SUR LES PRODUITS CHIMIQUES — 1-800-267-6666 de 8 418 h (heure de l'Est) Un service d’intérét public offert par Association canadienne des fabricants de produits chimiques Récit d’un tour du monde Francfort-sur-le-Main pittoresques me fait vite ressentir la «nécessité» d’y passer au moins une journée entiére. Or, |’AJ affiche complet et tout mon étre «crie» repos. Je retourne donc a Francfort, déja impatient de revenir ici demain. La grande AJ francfortoise, sur les rives du Main, déborde de vie. Je loue un des derniers lits disponibles, drap et petit déjeuner inclus. Particularité nouvelle: ceux qui préférent le café au thé doivent verser quelques sous de plus! On me prévient qu’aucun lit ne sera disponible demain. Au dortoir, je fais la connaissance d’un routard d’Hamilton (Ontario) qui vient de terminer ses études a l'Université de Colombie-Bri- tannique, ou je viens moi- méme d’obtenir un dipléme en traduction. Faisant |’élogede la Colombie-Britannique, il affirme connaitre surtout la «Sunshine Coast» et Powell River. Or, j'y ai moi-méme enseigné pendant deux ans. Nous n’avons pas de mal a prolonger notre bavardage. En étendant le drap démesurément grand (méme plié.en deux) sur le lit, jefais remarquer a l’Ontarien qu’on pourrait sans doute y tailler cent mouchoirs de poche. Repos prolongé. Rouvrant les yeux, je me rends ~-compte*que je risque mainte- nant d’arriver en retard a la maison de Goethe que je m’étais promis de visiter. Allons-y, a grands pas. La chance et mon énergie retrouvée me permettent de pénétrer dans la_ célébre demeure juste avant sa ferme- ture. Au cours de ma bréve visite, jeglisse dans mon sac en bandouliére dépliants et cartes postales qui compenseront le manque de temps. ‘dans ‘Cette maison, fidélement reconstruite aprés la derniére guerre, Goethe lui-méme la décrit en ces termes: «...spa- cieuse, claire et gaie, avec des escaliers dégagés, de vastes vestibules et vue aisée sur les jardins». On y sent en effet l’aisance et la sérénité, le gout des belles choses (magnifique horloge grand-pére) et |’amour de I'ltalie. Nombreux tableaux et détails de la vie quotidienne - de la cuisine a la chambre natale. Mes souliers font un drdle de bruit sur ces planchers de bois. Je remarque des thermométres placés dans des vitrines de tableaux miniatures. Le bureau du poéte a été aménagé comme autrefois, avec son vieux théatre de marionnettes prés du pupitre. Le pére fit percer une fenétre la bibliothéque pour surveillerles allées et venues de ses enfants dans la rue. Bien que trop courte, cette visite me donne |’occasion de connaitre un peu mieux la vie et ‘oeuvre du grand homme. de lettres. Retenons ici quelques faits recueillis. Goethe (1749- 1832) se plaisait 4 répéter qu’il avait recu de son peére la «conduite sérieuse de sa vie», et de sa mére «une nature joyeuse et legodt de contem. A 15 ans: premier amour; le visage de la bien-aimée porte déja les traits de Marguerite (FAUST). Maladie suivie d’une crise religieuse. Hanté par de vastes projets dramatiques, il est constam- ment en quéte d’harmonie intérieure et de mesure dans l'art. Effusions lyriques. Amour passionné. Etudes — scientifi- ques, dont |’alchimie (FAUST). «La figure de ce monde passe, écrit-il, je voudrais ne plus mioccuper que de rapports - permanents.» L’amitié de Schil- lerstimulesa création poétique. Animé d'une inspiration mysti- que, il proclame la gratuité dela poésie. Veine romanesque aussi. Pensée (notée dans mon journal) qui me frappe particu- liérement : «Le cé/ébre ‘Meurs et deviens’ conduit |’ame a des ‘6épousailles plus hautes’ que les joies terrestres». Matiére a réflexion. Ajoutons encore quelques lignes sur Goethe et FAUST - considéré par |’auteur comme son testament. On a résumé ainsi cette oeuvre géniale: «FAUST illustre dans un cadre cosmique, par un pari entre Dieu et le diable, la situation fondamentale de |‘;homme en face du bien et du mal, du temps et de /éternité. De sa naissance a sa mort, Goethe n’a cessé d’écrire: 143 volumes! (WERTHER fut écrit en quatre semaines!) Génie extrémement divers, alliant l’aisance et la profondeur, il fut jugé dans la vie littéraire comme une sorte de «modéle de l’univers». Il n’a Robir @ Meubles antiques “@ Oriental, Ivory 4342 Main St. Vancouver, B.C. Tél.: 877-1500 cessé d’agir et de créer pour s’assumer, avec une volonté toujours renouvelée «de con- quérir sa liberté de créateur sur la fatalité des passions». Valéry adit ason sujet: «Sur/etapis du monde, un des coups les plus heureux que le destin du genre humain ait amené.» Et Napoléon, en s’adressant a lui: «Vous 6tes un hommey. C’est bien a contre-coeur que je sors, le dernier, de la maison de Goethe. Je me retrouve ensuite sur la fameuse place Rémerberg: bloc disparate de maisons bourgeoises du Moyen Age, reconstituées. Celle du centre se distingue par sa décoration: balcon a balustrade sculptée, statues d’empereurs, aigles impériaux. Toits aigus et couleurs variées. Fontaine dela justice. J’ai pour un instant l'impression d’étre a |’époque du Saint Empire Romain Germanique. Goethe disait de cette place qu’elle lui était «aussi familiére qu'un trou de souris». allery @ Royal Doulton @ De collection Master Card Visa APPUYONS \LEURS PROJETS Canada MAINTENANT, LES PIECES D'INVESTISSEMENT DE LA FEUILLE D'ERABLE EN OR NE SONT PLUS TAXEES © EN COLOMBIE-BRITANNIOUE. Les piéces de la Feuille d'érable en or sont en vente dans les banques, les maisons de courtage et chez les marchands de piéces. Ke Monnaie royale pecans ii ii, shad