12 aol ee ee Cn eee ae Pte iey 1800 Les Cloches d’enfer. .. La Matiére et l’esprit Que ce soit a travers l’em- pire sdcialiste ou a travers le monde capitaliste, la plongée corps et ames dans la matiére s'accentue sans cesse et le nombre augmente toujours des hommes conditionnés @ la routi- ne ou a l’enfer de vivre. Et les masses pour qui la conscience~ n'est qu'un produit du «hasard et de la nécessité» ne voient pas que c'est justement l’esprit qui revét le monde matériel de ses prestiges. Qu’on attende tout des «lendemains qui chantent» ou de |'individu souverain, c'est amputer l'homme que de le ré- duire a la hantise du pouvoir, de l'érotisme, de |’argent. A l'exception de ceux qui croient encore a la primauté de esprit, il arrive cependant que des «matérialistes», soit par lu- cidité passagére, soit par intui- tion profonde, s'inquiétent et tentent un retour sur eux-mé- mes. C'est, avec Jes Cloches d'en- fer, de Mordecai Richler, un cas de ce genre qu'on présentera aux Beaux Dimanches le 10 fé- vrier a 21 h 30. La Dramatique Cette dramatique réaliste, du- re, sans concession, décrit de facon incisive |’univers psycho- logique et familial graduellement perturbé de Manny Berger, un avocat juif des milieux d’affai- res de Montréal. Plié a ne s'intéresser qu’au travail, a l’'argent et aux sports, Manny s’éveille tout 4 coup face a un monde moderne plut6t cor- rompu et il se sent bientdt dé- semparé, inquiet, incapable de se raccrocher a quoi que ce soit de solide ou & quelqu’un de son entourage qui ne soit pas voué au seul divertissement. Entre sa femme voleuse et é- rotomane, son pére petit vieil- lard infirme et libidineux et ses enfants qui lui échappent, il ne pourra que prendre part avec effarement et lucidité a sa pro- pre déchéance physique et men- tale. Alors que ses amis, robots d'affaires et d’'amusement au re- gard bovin sont absolument in- capables du moindre retour sur eux-mémes, Manny prend cons- cience que tout est perdu d’a- vance et il consent a devenir bourreau et victime de lui-mé- me... Description sulfureuse d'un monde ou chaque individu, mo- nade égoiste et cruelle, ne peut rien intégrer ni dépasser, rien construire vraiment par incapa- cité fonciére a trouver le moin- dre sens transcendant a sa pro- pre vie ou a la vie tout court. La Réalisation Avec les Cloches d’enfer, le réalisateur Richard Martin vient démontrer, une fois de plus, sa maitrise et sa virtuosité. Il a en effet réussi une mise en scéne réaliste, précise, qui réussit néanmoins a nous maintenir dans une sorte de subtile in- quiétude et un suspense psycho- logique surprenant. Que sa Ca- méra soit immobile ou en mou- vement elle sait se faire oublier et le réalisateur nous entraine avec habileté dans l’univers an- goissé de Manny, ou veule et étouffant de son milieu. Ce téléthéatre filmé avec une caméra cinématographique est une réussite certaine et Richard Martin a su employer a bon es- cient les techniques les plus ré- centes du 7e art. Les comédiens, choisis parmi les meilleurs du Québec nous révélent des facettes inconnues de leur talent. On remarquera - le naturel et l'aisance de Pierre Thériault dans le rdle difficile de Manny. On pense tout de suite au jeu subjectif des disci- ples de Stanislavski. Quant a Andrée Lachapelle, elle incarne avec brio cette juive marissante, égoiste, dure et hypocrite a la fois séduisante et inquiétante. Inutile de dire que le groupe d'excellents comédiens compo- sé de Jean-Louis Paris, Roger Lebel, Jean-Pierre Masson, Ma- rio Verdon et Roger Garant four- nit a lui seul un spectacle-choc qui, comme les meilleurs cock- tails, dont les éléments se font valoir Jes*uns les: autres,,stimu- le nos cellules cérébrales. L’Auteur Rappelons que Mordecai Ri- chler est né a Montréal en 1931 et qu'il a été employé de Radio- Canada il y a plusieurs années. Ecrivain, il raconte dans des oeuvres comme Son of a Small- er Héro, The Apprenticeship of Duddy Kravitz, etc., son enfance pauvre dans les milieux juifs de la métropole, ses réactions a l'anti-sémitisme et son adhésion temporaire au Sionisme. A tra- vers un style sardonique et viru- lent, il flétrit les excés, les am- bitions amorales comme les car- riéristes du monde des commu- nications. Soit au Canada, soit a |’étranger, Mordecai Richler é- crit également des oeuvres dra- matiques pour la radio et la té- lévision. René Houle Patsy! Programme Patsy Gallant chantera aux Beaux Dimanches Mon pays de Gilles Vigneault (méme s’il n'y a pas de neige au Québec cet hiver); Sugar Daddy ainsi qu’u- ne de ses compositions, intitulée Si parfois... ou elle s’accompa- gnera elle-méme au piano. On verra également Patsy dans un numéro de production ol elle chantera, entourée des dan- seurs, une mélodie intitulée /t’s Got to Be You. Frank Mills, pianiste et com- positeur, jouera Music Box Dan- cer et Peter Piper. Quant a Fran- ce Castel, réputée pour son dy- namisme et sons sens de la comédie, elle nous interprétera une chanson fort amusante dont le titre seul fait sourire: Mes blues passent pu dan'‘porte. La belle chanteuse Suzanne Ste- vens nous offre Comme une flamme --éternelle. Richard A- dams nous dit que /e Mondeest beau et, en trio, Patsy Gallant, Suzanne Stevens et France Cas- tel nous présentent la version francaise (de Benoit L’Herbier) de la mélodie américaine No More Tears. Le spectacle de Patsy Gallant sera présenté, dans des décors de Claude Giraud avec des cos- tumes de Michel Robidas et une chorégraphie signée André Lu- cas, avec Richard Grégoire com- me directeur musical. Direction technique: Gilles Amyot. Assis- tant a la production: Michel Boi- vin. Script: Monique Lamarre. C'est une réalisation de Marcel Collet. F.C. Vivrent les Jeux! Lake Placid, Etat de New York, du 13 au 24 février... place aux Xllle Jeux olympiques d'hiver! S'y rencontreront, sur glace et sur neige, les meilleurs athletes du monde dans les 9 disciplines lau programme. Pour témoigner de leurs prouesses, la télévision francaise de Radio-Canada con- sacrera une dizaine d'heures d'antenne a cet événement d’im- portance. En effet, outre les cé- rémonies d'ouverture et de clé- ure présentées en direct, nous ous offrirons les faits saillants de chacune des journées de compétitions, selon l’horaire proposé plus loin. Grace a ces reportages, les amateurs ne manqueront rien des records é- tablis, des événements mar- quants ni des performances de nos représentants a Lake Pla- cid. Justement, puisqu’on parle d’eux... L'Equipe canadienne A Lake Placid, cette année, notre équipe nationale comptera une quarantaine d’athlétes bien entrainés. C’est sur nos repré- sentants en ski alpin et en pati- nage de vitesse, cependant, que reposent nos meilleures chan- ces de succés. A surveiller, tout particuliérement... Ken Read (ga- nant de deux descentes~ en Coupe du Monde, cette année, au moment ‘ou nous écrivons ces lignes) et les autres mem- bres de l’équipe masculine de ski (Steve Podborsky, Dave Mur- ray et Dave Irwin), en descen- te... Du cédté féminin, en ski alpin toujours, Kathy Kreiner (médaille d’or aux Olympiques d'hiver de Innsbruck, en 1976) et sa coéquipiére Laurie Gra- ham... En patinage de vitesse, Gaétan Boucher (2e aux Cham- pionnats du monde a Oslo, |’an dernier) et Craig Webster, un autre patineur trés puissant... Et l'6quipe féminine, elle aussi, a- vec Syivia, Burka, (3e au 500 m., au dernier Championnat du mon- de de Harem, en Suéde), Brenda Webster, Kathy Vogt et Pat Durnin. En 1932, & Lake Placid, |’é- quipe canadienne récoltait 10 médailles (sa meilleure mois- son aux Jeux d'hiver!)... Com- bien, cette année? Les Sports au programme Biathlon Bobsleigh Hockey sur glace Luge Patinage artistique Patinage de vitesse Saut a ski Ski alpin Ski de fond