| | | | | | | | | | tt . ———s a ce f 14 - Le Soleil de Colombie, vendredi 4 mai 1990 VOYAGES La gloire d’Amiens Par Jean-Claude Boyer Paris, 19 octobre 1984. Je consacre la matinée a la recherche de documents pour un ami peintre de Powell River qui aimerait parfaire sa forma- tion artistique a Paris. De fil en aiguille (de |’‘Académie de la Grande Chaumiére a |’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts), je parviens a rassembler une documentation digne de ses objectifs. Je la lui envoie sur-le-champ, prenant soin d’insérer dans la grande enveloppe la carte postale autographiée a son intention par le peintre canadien Joseph Plasket, a qui j’ai rendu visite cette semaine grace a la recommandation de mon ami. Et me revoila a la gare du Nord, prét a partir, cette fois pour Amiens, important noeud de communications dela Somme - en Picardie. Au départ du train, je songe a ma journée passée a Amiens en 1979. J’avais d’abord rendu visite a soeur Cécile, mon ancien professeur de flte a bec et percussion au campus intercommunautaire de Cap- Rouge (Québec). Cette ursuline «a mode» nous avait donné son. adresse ala fin du cours, nous priant de ne pas faire de voyage en Francesans allerlasaluer. Je l'avais donc prise au mot. Elle m’aaccueilli, ma foi, comme un cousin chéri du Québec: éclats de joie, étreinte, rappel de bons souvenirs, échange de nouvel- les parsemée de «quel bon- heur!», succulent petit déjeu- ner, mini-récital de violon... J’avais ensuite visité, bien entendu, la fameuse cathédrale Notre-Dame (Xllle s.), plus grand monument religieux de France et gloire d’Amiens. Mes songeries se poursuivent jus- qu’a destination. En sortant de la gare, appelée elle aussi «du Nord», je revois, la-bas, les tours inégales de limposante cathédrale gothi- que. Jemedirige vers le couvent des Ursulines, rue Emile-Zola. Sur les lieux, j’apprends que - Compacteurs - Grues - Tracteurs sur chenilles - Pelles mécaniques personnes Suivantes: Ingénieur Exploitation Ouest du Canada 460 - 123 Main Street Winnipeg (Manitoba) R3C 2P8 Bureau Ingénieur entretien 2e étage, Bureau du triage CN Vickers Heights Thunder Bay (Ontario) POT 2Z0 Bureau Superviseur de la voie 728 Bignell Avenue The Pas (Manitoba) R9A 1L5 pas pris en considération. 1990. CHEMINS DE FER NATIONAUX DU CANADA LOCATION DE MATERIEL DE CONSTRUCTION CN Rail envisage la possibilité de louerdu matériel de construction au cours de 1990, 4 mesure de ses besoins. Les matériels énumérés ci-dessous peuvent étre exigés en divers endroits dans lest de la Saskatchewan, au Manitoba et dans |’ouest de |’Ontario. - Niveleuses - Décapeuses - Chargeuses - Camions et remorques - Matériel divers Les listes de matériel et de prix doivent étre établies sur les documents fournis a cette fin conformément aux exigences du Chemin de fer. On peut se procurer ces documents auprés des Ingénieur de district 2e étage, Tour CN 201 - ist Avenue South Saskatoon (Saskatchewan) S7K 1J6 Bureau Ingénieur de la voie 4425 - ist Avenue North Régina (Saskatchewan) S4R 1A3 Bureau Superviseur de la voie Gare CN ist Avenue et Main Street Melville (Saskatchewan) SOA 2P0 Les taux de location qui ne sont pas présentés, conformément aux exigences du Chemin de fer, surles documents précités ne seront Bien qu'il ne s'agisse pas d'un appel d offres officiel, les personnes intéressées sont invitées a faire parvenir leur soumission sous pli cacheté avant midi (heure avancée du centre), le vendredi 11 mai Les soumissions, qui seront valides jusqu’au 31 décembre 1990, doivent préciser les renseignements suivants: marque, modéle, numéro de série, année et capacité du matériel, équipements, adresse et numéro de téléphone d'affaires. Pour de plus amples renseignements, communiquer avec M. Jack Kavitch, administrateur des contrats d’ingénierie, Winnipeg, au (204) 988-8565, télécopie (204) 988-8149. La Compagnie ne s'engage pas a accepter |’offre la moins élevée. Elle se réserve le droit de rejeter toutes les soumissions et de choisir le matériel en fonction de son age et de son état. CHEMINS DE FER NATIONAUX DU CANADA INGENIERIE EXPLOITATION QUEST DU CANADA WINNIPEG [MANITOBA] «Madame» Cécile vit mainte- nant a Paris. La «soeur 4 mode» a donc quitté la vie religieuse. On me donne son adresse. Ce n'est que partie remise. Retour a la vaste cathédrale dont je contemple a nouveau la magnifique fagade. Immense rose flamboyante aux meneaux (barres) délicats. Admirables portails peuplés de_ statues, dont celle du célébre «beau Dieu d'Amiens», au visage noble et serein. Nombreuses scénes de |’Ancien et du Nouveau Testa- ment. Quelle minutie! Vie-de saint Firmin, apdtre de la Picardie; représentations des travaux de tous les mois de l'année, exécutées avec brio. Galerie de rois de France. Dentelle de pierre moderne. Ensemble d'une prodigieuse richesse iconographique et symbolique. En pénétrant a l’intérieur, je me souviens que lors de ma premiere visite, un lundi férié, c'est lecurélui-méme qui, aprés avoir déverrouillélapetite porte, s’est donné la peine de me faire admirer les quelque 4,000 figures en chéne sculpté (!) des 110 stalles flamboyantes du choeur, et sa dentelle de bois. Je circule une seconde fois dans ce magnifique intérieur ou je me sens tout petit, tout petit. L’extréme hauteur de la votite gothique me_ rappelle la merveille de Beauvais, visitée cette semaine. Grand orgue (XVe s.) aux fines arabesques d'or, couronné de la majestueu- se rose occidentale. Regard sur le choeur a travers sa belle grille. Me revient a l’esprit ce détail que m’avait fait remarquer le curé: un ouvrier_ s’est représenté lui-méme maniant le maillet. Je me _ souviens également que |’ecclésiastique avait feuilleté sous mes yeux un petit guide sur le foisonnement de figures sculptées décorant les stalles, guide qu’il avait lui-méme publié. «Cet ensem- ble, avait-il conclu, constitue la plus belle oeuvre francaise en bois sculpté.» Je retourne pour lever la téte une fois de plus. Autre souvenir: ce bon curé mia raconté que durant la Deuxiéme Guerre, l’aviation allemande avait recu l’ordre de détruire les batiments entourant la cathé- drale afin de dégager et par la d’épargner le gigantesque mo- nument! Au fait, comment chauffer de tels espaces? On célébre les offices dans la «chapelle d’hiver» de la Tous- saint a Paques. J’avance a pas lents. La décoration du sanc- tuaire ne manque pas de grandiloquence. Je souris de nouveau a un angelot pleurant, scrute des yeux les hautes verriéres, resalue la Vierge dorée... Chaire digne de Bossuet. Je quitte les lieux aussi impressionné que la premiére fois. Le guide Michelin précise que «cet édifice reprend, dans leurs grandes lignes, les solutions élaborées a Chartres et a Reims... Toute- fois, apparaissent certaines innovations techniques qui, dans l'ensemble, aboutissent a une construction plus vaste, de proportions plus élevées encore et d'une trés grande clarté de conception.» La cathédrale d’Amiens, un des exemples majeurs de l’apogée gothique. Mais c’est I’heure de «pique- niquem sur un banc public: baguette, fromage et pomme, le tout arrosé d’eau tiéde. Suit une longue promenade dans le Vieil Amiens. Quartier St-Leu: mai- sons vétustes le long des canaux de la Somme; belle vue sur la cathédrale de la rue Belu (quel nom!). Un pécheur exerce sapatience au milieu d’un pont. Boulevards circulaires. Pitto- resque quartier de la Citadelle construit sur une dizaine de canaux. Précieux vestiges du passé, conservés malgré les meurtrissures — infligées par deux conflits mondiaux. En cheminant plus tard vers la gare, je mrvarréte dans un marché ouvert. Une Amiénoise agée aux mains tremblotantes s'indigne du prix des carottes, choux et navets. A quelques métres, deux adolescents fluets et boutonneux a l’air suspect. Devant un étalage de cartes postales, j’apprends que Jules Verne est mort a Amiens (1905), ou il avait passé une grande partie de sa vie. (C’est ici qu'il écrivit ses VOYAGES EXTRA- ORDINAIRES - par compensa- tion sans doute. II fut conseiller municipal, et dans |’exercice de ses fonctions inaugura le cirque d’Amiens...) La carte présente son monument funéraire: buste blanc d’un vieillard au bras musclé tendu vers le ciel, repoussant avec son dos la pierre tombale qui le menace de \’éternel oubli. J’y pense! Pourquoi ne pas intituler mon journal de voyage LE TOUR DU MONDE EN 380 JOURS? Une autre carte est titrée: «Regard sur les hortillonnages» (en Picardie, marais utilisés pour la culture des légumes). Une derniére carte donne la recette alléchante des. «ficelles picar- des», crépes ‘fourrées de jambon et de champignons. J’approche bient6t de la gare. Au milieu d’un parterre: barque noire remplie de fleurs jaunes, mauves et rouges; elle servait, parait-il, au transport des légumes jusqu’a |’ancien «mar- ché sur l'eau». Je léve les yeux vers le sommet de la haute tour Perret (habitée) en béton armé, congue par Auguste Perret, teconstructeur du Havre et architecte de la gare d’Amiens. Et me revoici debout sur un quai, sac en_ bandouliére, observant un autre spectacle de la vie quotidienne. - Dans le train qui me raméne a Paris, un compagnon de voyage amiénois se montre intéressé a connaitre ce «Québécois habi- tant |‘Quest canadien qui ose partir al’aventure pour un an». || me raconte qu’Amiens était autrefois la place forte .qui défendait Paris vers le nord. C'est sa ville qui a vu naitre le physicien Branly, un des inventeurs de la T.S.F., et Laclos, l’auteur des LIAISONS DANGEREUSES. Je rentre dans la capitale, fatigué, fourbu, moulu, rompu, en ce vendredi soir pluvieux. Un monde fou va et vient dans la gare du Nord. A |’extérieur, engueulade magistrale entre chauffeurs de taxis - a grand renfort. de jurons. Sirénes, klaxons..., la jungle urbaine, quoi! En courant vers un petit bistrot, je m/’arréte, a |’abri, devant une petite collection de cartes sur l’astrologie chinoise. Etant sous le signe du singe (1944), je lis: «Traits domi- nants: intelligence, malice, énergie. Hautain sans étre désagréable, le singe a de l’‘humour...» Chinoiseries ou singeries, merci! Qui disait que ‘homme descend du_ singe? Moi, en tout cas. Je rentre vite, ce soir-la, au bercail des religieux de Sainte- Croix (mon ancienne commu- nauté), heureux de retrouver mon petit lit de moine. Demain, visite de deux autres chateaux de la Loire: Ambroise et Chenonceau. De cathédrales en chateaux, de Cherbourg a Bordeaux, de Lille a Cannes, je finirai sans doute par connaitre la France encore mieux qu’une multitude de Francais eux- mémes. Téléfilm Canada, société d'Etat con- sacrée au développement de I'industrie du film et de la télévision, est a la re- cherche d'une Secrétaire juridique Relevant directement d'un con- seiller juridique, vous préparerez les documents juridiques, en assurerez le suivi dans le systéme et fournirez aux producteurs les renseignements d'ordre juridique relatifs 4 leurs demandes. De plus, vous mettrez a jour l'ensemble des dossiers de méme que les docu- ments de référence de votre supérieur immeédiat, dresserez le calendrier des réunions et des rendez-vous et vous occuperez des arrangements de voyages et des inscriptions 4 des sémi- naires ou autres activités pour le con- seiller juridique. Enfin, vous rédigerez les procés-verbaux et les distribuerez. Pour postuler, vous devez détenir un dipléme d'études collégiales d'une école de secrétariat ainsi qu'une forma- tion reconnue de secrétaire juridique, ~ rehaussée de deux années d'expérience a ce titre. Ce poste est situé 4 Vancouver. Téléfilm Canada offre une rémunéra- tion en fonction de l'expérience et des compétences, accompagnée d'une vaste gamme d‘avantages sociaux. Veuillez faire parvenir votre cur- riculum vitae en toute confiance avant le 18 mai 1990, en prenant soin d'in- diquer le numéro de concours 2390, a Téléfilm Canada, Service des ressources humaines et matérielles, 600, rue de la Gauchetiére Ouest, 14° étage, Montréal (Québec) H3B 412. Téléfilm Canada souscrit au prin- cipe d'équité en matiére d'emploi. €2 Telefilm Canada