Le Soleil de Vancouver, page 8, I9 decembre 1969 EWS NOE LS ANC TENS les noels anciens, raffines et naifs 3 la fois; il nous fut donné dten entendre quelques-uns dans le dé- cor le plus propre 4 leur exécution, Ctest en effet a 1'Eglise du Saint-Sa- crement, Heather Street, que le diman- che 7 decembre au soir le Greupe et wuatuor Jannequin, dirigé par Madame Nicole Marzac, nous a offert un réci- tal, wuel plaisir d'entendre résonner des chants de France dans un édifice qui, par sympathie,nous rappelle,a tra- vers des reminiscences du Canada fran- cais,les anciennes et vénérables egli- ses de Touraine ou d'Anjou! les lumieres de ia ville cli- gnaient dans le soir, Comme tous les ans A pareille époque,l*église allait bientdt déployer des merveilles sur son fronton:la Vierge Marie, le Boeuf et l'Ane, 1'Enfant Jésus, et les Rois Mages, Ces jmageries,maternité, humili- té,innocence, idéal surpassant la sci- ence des hommes, des théologiens et des sociologues les ont, au cours des’ siécles,abondamment commentees, Jadis, elles enluminaient les livres 4 fer- moirs des chatelaines; elles se dérou- laient en tableaux vivants sur le par- vis des églises, et en chansons candi- des dans les campagnes,. Or, ces thémes de noéls populai- res,il s'est trouvé,2u temps de la Re- naissance, des musiciens savants qui sty complurent,Ils s'en sont inspirés pour les eterniser dans des paroles mesurées et une musique ou les voix se repondent avec harmonie, Clement Jannequin,Maitre de chapelle sous Francois ler, fut de ceux-1a.J1 com posa nombre de chansons alertes et descriptives, ou passent tour a tour le fracas des armes,le concert des oi- seaux et la poesie de Noél. Si ce vieux maftre revenait parmi nous, il jubilerait d'avoir retrouvé en Madame Nicole Marzac et son ensemble dtadmi- rables interpretes de ses composi- tions, Le Groupe et Quatuor Jannequin comprend une vingtaine de chanteurs et chanteuses,tous au plus enthousias- tes de réssusciter les richesses de itaneienne polyphonie. La fondatrice, Madame Marzac, disciple du maitre Ar- chur Honegger,est fort versée dans la musique et les belles-lettres. Tantot elle tient le pupitre,tantdét elle par- sicipe au quatuor en soprano, douee dtune jolie voix et fort expressive. : On entendit de délectables no- els frangais et bourguignons, des chants en langue’ latine retrouves dans la poussiére des archives,au fin fond de 1'Europe,par Madame Marzac.Je retiendrai les chants de Clément Jan- CARNET D’UN PROMENEUR par Roger DUFRANE nequin, l'un inspiré par le retour de captivité des enfants de son roi,aler- te comme une sonnerie de cloches un jour de féte; et une entrainante chan- son du I3éme siécle, chantée jadis aux sons des tambourins,et que les ex- écutants de ce soir accompagnent de battements de paumes. Aux sons de ces instruments, Turelurelu, patapatapan... Est-ce que je me trompe? Certains vieux airs frangais me semblent d'une allégresse trop profane pour étre sor=- tis du . christianisme, N'aurions—nous pas affaire a l'harmonisation savante de mlodies fort anciennes, qui réson- nerent dans les campagnes de Gaule,se firent chrétiennes, et descendirent jusqu'a nous remaniées par poétes et musiciens? Quoi qu'il en soit, ces scénes de la Nativité, harmonisées par les vieux, mattres, mais vues par des pas- toureaux et participant de leur sin- plicité et de leur enthousiasme a la naissance de 1'Enfant Roi, n'en demeu- rent que plus émouvantes. Allons! Les valeurs artistiques - ne se sont pas toutes perdues dans no- tre monde.Grace 4 Madame Marzac,direc— trice du groupe, grace 4 Mademoiselle Iucile Michaud, répétitrice,grace au quatuor, aux solistes, grace 4 tous les participants, la soiree nous lais- sera un souvenir inoubliable. Nous at- tendons avec impatience les futurs ré- citals du Guatuor Jannequin. Les trois roses — Un pélerin m'a dit: Je connais trois sortes de roses, Celle d'enfance, celle d'amour, Gelle d'eternite. La rose de l'enfance a semé ses. peta- les Sur les sentiers du vert jardin OU les enfants soufflaient sur les voiles Des flottilles penchant sur les bas- sins. La rose de l'amour fleurissait au printemps Sur les cheveux d'une jdlie fille qui s'est arrétée au détour du chemin Pour me laisser furtivement 'emparer de la rose et lui saisir la main, Dans la nuit cloutée d'étoiles Au déclin de l'année, J'ai vu stilluminer tous les vitraux du ciel, Et sur moi s'inclinant la Vierge aout ronnée De ses doigts de lumiére M'a tendu la Rose de Noel. ReDo PRESENCE D’ESPRIT — Eléve Joseph, que firent les Hébreux au sortir de la Mer Rouge ? — Ils se séchérent. gs a a PEE RES Prop.: JBauché. 3 fe ua Noel | Bonne ol Seureuse Anne § 320 ABBOTT STREET pyr: VANCOUVER 4. B.C. © Pre cet was rns aE OE I BC CPL ILIE SNR AIO EAR ) i MARANA RATAEA RAAT ANAT N Pour presque tout le monde c'est la joie. Ce sont les yeux émer- veillés d'un garconnet ou d'une fil- lette, le plus beau moment de l'année, le moment de l'espoir et la foi trou- vent mille et un échos. Mais pour certains, Noél, cette année, risque de n'étre qu'une profon- de déception. quelques enfants ris- quent de devoir se contenter de con- templer 4 la vitrine des magasins ces beaux jouets tentants,que leurs pa- rents n'ont pas les moyens de leur of- frir,ou de grelotter dans des véte- ments qui ne peuvent les protéger des rigueurs de l'hiver. Pour quelques en- fants, Noél risque de ne pas @tre la belle féte qu'elle devrait étre pour nous tous. Pourtant, il y a un reméde 4a ce- la.Car grace 4 vos dons,l' Armée du Sa- lut pourrait leur faire connaitre,au- moins une fois dans l'année, la joie d'ouvrir un cadeau, de manger a leur faim et de porter des vétements _ chauds. L' Armée du Salut connait ouanti- té de gens, jeunes et vieux, qui, sans secours en cette saison,seraient tota- lement déprimés. Aussi,s'efforce-t-el- le de venir en aide aux infortunés, d'un bout 4 l'autre du Canada: aux pe- res qui passeront ce Noél derricre les barreaux, aux meres dont les en- fants souffreteux grelottent dans un taudis, aux anciens combattants hospi- talisés aux prises avec la souffrance, et aux nombreux enfants qui ne con- naissent guére le confort ni la joie. A tous, l'Armée du Salut tente d'of- frir un peu de réconfort et un se- cours matériel,pour gue nul ne se sen- te délaissé et que tous aient leur part de joie. L' Armée du Salut a rempli cet office 4 Noél, et sans rela@che d'un pout de l'année a l'autre,depuis plus d'un siécle. : Peut-elle compter sur VOUS pour l'aider a secourir ceux qui compte sur elles [it —— dePARIS J ed GAR an a