VENDREDI 11 JUILLET 1986 Actualité Une nuit saxofolle Suite de la premiére page percussions, saxophones, basses, choeurs: folle. tous se répondent a travers le site. La clameur devient Tout en haut sur des voilages blancs, les ombres des Gilbert Artman: ment, l’homme de [Tart. Chorégraphe, metteur en scéne, chef d’orchestre, direc- teur artistique: avec son visage de faune inspiré et sa barbe a la Béjart, il porte bien son nom. II dirige son petit monde a distance avec son émetteur de type radio FM, chaque membre du groupe est équipé d’un récepteur. Il faut bien c¢a_ pour orchestrer 200 personnes: 52 membres réguliers du groupe, plus quelques 150 artistes locaux, recrutés pour la circonstance et bénévoles pour la plupart. Depuis leur arrivée a Vancouver, quatre jours avant le spectacle, les mem- bres du groupe ont peu dormi, aprés deux nuits presque blanches a répéter sur le site. Car il a fallu mettre au diapason les percussionnistes indiens, les joueurs de cornemuse irlandais et tous les chanteurs, danseurs et musi- ciens extérieurs au groupe. Quatre jours, quatre nuits, ce n’était pas de trop. ll _y a dix ans, Gilbert Artman créait Urban Sax. Depuis, le groupe se produit de vingt a trente fois par an, essentiellement en Europe. Ce spectacle était leur premier en littérale- ‘Gilbert Artman, un capitaine Némo Amérique du Nord. Ils auraient également di parti- ciper aux cérémonies du centenaire de la statue de la Liberté, mais des problémes financiers ont fait échouer le projet. Rien n’est perdu pour autant et New York reste dans leur ligne de mire. En Europe, ils ont joué dans les jardins de l’Alhambra a Grenade, en Espagne. Et dans la superbe gare centrale de Milan (Italie) , une cantatrice du groupe chantait les entrées en gare et lesdépartsdes trains. Quand on connait |’inexacti- tude des trains italiens, la performance tient de la prouesse! Ils ont joué a Avoriaz, en France, sous une véritable tempéte de neige. Certains spectateurs ont cri a de la neige artificielle et ont: applaudi ce tour de force.... qui n’en était pas un. _ Air, terre, feu, eau: Urban Sax joue admirablement des quatre éléments. Quand je les aivussurgir de partout, je n’ai pu m’empécher de penser a ces héros de Jules Verne: le Capitaine Némo et son sous- marin génial, le Nautilus et son é€quipage hors-pair, ce sont eux. Urban Sax! EF danseurs s’agitent frénétique- ment. On dirait une meute de loups hurlant 4 la lune. Et tout s’arréte, sur un geste du metteur en scéne. Car tout ce désordre est savamment or- chestré. Un instant de silence et d’obscurité. Puis la musique reprend, plus mélodieuse, les lumiéres se rallument. Les saxophonistes sont aussi des danseurs: cramponnés a leur instrument, ils se cassent en deux, puis se dressent vers le ciel. Certains jouent au milieu d’une pluie d’étincelles, on les croirait en flammes. La lumiére change sans cesse: bleue, orange, verte, rouge... La tribu des danseurs et des saxophonistes volants se déplace constamment: on les croyait sur ce toit, ils sont sur celui-ci. Ils descendent de ce mur, puis de cet autre. C’est magique. La mélodie prend son élan, elle a maintenant un air de free-jazz. Les choeurs s'amplifient. Au milieu d’un halo de lumiére bleue, le metteur en scéne orchestre son monde. La foule applaudit 4 tout rompre a chaque pause. Les saxophonistes _libellules descendent de leur estrade dans un déluge de bain moussant. Ils en ont vite jusqu’a la taille. Les spectateurs doivent refluer en catastrophe pour ne pas étre pris dans les bulles. Un caméraman continue a filmer enfoui jus- qu’aux épaules. Danse des saxophonistes, feux de bengale, fumée bleue, choeur, ballet et bientét, feux d’artifice: tout est a l’unisson. Et soudain, tout s’arréte. La foule des spectateurs est en délire. Merci Urban Sax. Les temps forts des journées frangaises LE SOLEIL DE COLOMBIE Ouverture du Centre francophone Devant “Le Rendez-vous”. De [présidente de l'AFCR], Pauline Johanne Dufour [secrétaire]. Photo par River]. Suite de la premiére page nouveau monde. En effet, le nouveau Bureau de Direction voit avec son Centre une occasion de souvrir 4 toute la com- munauté de Campbell River, ne voulant pas se limiter aux seuls Francophones. L’arrivée de plu- sieurs ‘anglophones au Centre pendant la journée, parents et enfants du programme d’im- mersion, a confirmé le bon sens de cette orientation. Ce nouveau centre francophone mettra certainement en marche les roues de |’Association. Muni de projets d’été (camp pour les jeunes) et d’idées pour l’automne gauche a droite: Suzie Dionne idente] et [Campbell [vice- ohn (cours au bambins), le. Bureau de direction veut impliquer plus de monde et offrir plus de services et d’activités 4 la communauté. De dire la secrétaire Johanne’ Dufour, “Avant, le centre était trop caché; on ne savait pas qu'on existait. Maintenant tout ¢a va changer. On va voir que quelque chose d’intéressant se passe ict’. Cet enthousiasme vient ajouter au ton optimiste et annonce sans aucun doute un avenir prometteur pour |’Asso- ciation francophone et pour toute la communauté franco- phone et francophile de Campbell River. Félicitations et bonne chance 4a tous! = «2 = SOLEIL. PE COLOMBIE Fondateur: Rédactrice en chef: Journaliste-coopérant: Composition: Secrétaire: APF re Association de la presse francophone hors Québec 15.008 LE SEUL JOURNAL DE LANGUE FRANCAISE DELA COLOMBIE-BRITANNIQUE André Piolat Annie Granger Charles-Henri Buffet Sylvie Arsenault Héléne Adl PUBLIE PAR LE SOLEIL DE COLOMBIE LTEE 3283, rue Main, Vancouver, C.B. V5V 3M6 Téléphone: 879-6924, 879-6656 | Courrier de deuxiéme classe numéro d’enregistrement 0046 Abonnement 1 an: Canada -Etranger 20.008: Les lettres adressées au Soleil de Colombie par ses lecteurs doivent tre lisiblement signées par leur(s) auteur(s). La rédaction se réserve le droit de corriger ou de raccourcir le texte s'il est trop long. Les lettres doivent étre accompagnées d'un numéro de téléphone et d’une adresse, afin de pouvoir, au besoin, communiquer avec nos correspondants. Toutefois, 4la demande, les adresses et numéros de téléphone pourront ne, pas étre publiés.