i a = ee ee ae Arts et Spectacles 12 Pernelle Sevy Le temps d'ecrire Les pommettes saillantes, plusieurs galeries vancouvéroi- pose, rapidement suivi parl’idée bonne année pour faire un li- manuscrit a plusieurs éditeurs le regard brillant, et la parole facile, Pernelle Sévy est une femme de caractére et d’éner- gie. Une artiste aux passions multiples 4 qui il ne manquait qu’une chose: le temps. Une der- niére donnée qu’elle va finale- ment acquérir, en 1975, lors- qu’elle suit son mari, Gabriel, qui est appelé en Colombie-Bri- tannique pour effectuer des tra- vaux sur les langues amérindien- nes. Passage sans transition de Paris 4 Port Alberni ov elle s’adonne en premier lieu a la peinture. Avec succés puisque Pemelle Sévy expose dans ses. Seulement une autre en- vie la tenaille: «// fallait que j écrive.» Le livre, elle s’y est déja frotté puisque auparavant elle a écrit plusieurs livres pour les jeunes etunessai surl’imagi- nation chez Jérome Bosch. Reste que les adolescents, elle en a «ras-le-bol» quant au livre d’art, la mission parait impossible pour des raisons pratiques comme elle lerésume d’une simple boutade: «Quand on est a Port Alberni, on n'a pas acces a la bibliothe- que nationale.» Dés lors le roman s’im- d’un sujet. «Tous les mois, j’ al- lais a Woodward pour payer ma note et je voyais cette petite affi- che avec les visages d’ enfants disparus. Je trouvais cela terri- ble. Etdelaestné LaCouleur du blé,» raconte l’auteure. ° Mais la gestation de 1’ou- vrage sera longue. Cent fois Pernelle Sévy remet le travail sur le métier: «J’ écris, je rature, jerecommence, puis je mets tout cela dans I’ ordinateur et je cor- rige en lisant a haute voix... Je n écris pas vite, il me faut une vre.» D’autant plus que cette amoureuse de la marche n’hé- site pas a poser sa plume pour ef-- fectuer, chaque jour, de grandes randonnées dans une nature en- vironnante qu’elle aime beau- coup. Reste qu’une fois le ro- man acheyé, le parcours du com- battant n’est pas pour autant terminé. Comme tout écrivain, Pemelle Sévy doit dénicher la perle rare: un éditeur. Dans ce domaine, elle suit le parcours traditionnel: «J’ ai envoyé mon parisiens et j'ai attendu.» Pas trés longtemps, en fait, puisque Ramsay va rapidement se mon- trer intéressé. Dans la foulée, la maison d’édition accepte méme de publier un premier roman intitulé «Une nuit en hiver», resté jusqu’a présent dans un tiroir. Pemelle Sévy n’aspire pas, cependant, au repos. Déja, elle travaille sur un troisiéme roman: «Ce sera tout a fait différent. Il n’y aura rien sur le Canada.» Francois Limoge "La couleur du blé" - Blessure de mére C’est l’histoire d’une blessure qui saigne et ne se referme pas. Depuis quatre ans, pas un jour ne passe sans que le souvenir de ce terrible aprés-midi ne revienne 4 la mémoire d’Eva. Fin de journée ensoleillée dans un jardin public parisien qui, soudain, a basculé dans I’horreur lorsque Cécile, sa petite fille de six ans a disparu. Cauchemar d’une mére dont l’enfant a été violée, puis assassinée. Afin d’aider sa femme a guérir, Philippe décide de quitter la France pour I’'Ile de Vancouver, dans la lointaine Colombie-Britannique. Seulement, nouveau décor ne signifie pas forcément nouvelle vie. La convalescence d’Eva se heurte toujours au silence pesant et accusateur de son mari qui a fait de Cécile un prénom tabou. Quoi de plus logique, dés lors, que la renaissance d’Eva se produise hors du couple, dans ce bureau d’école ot David, professeur passionné par la nature, lui réapprend 4 aimer la vie. Pernelle Sévy, 4 1’écriture simple mais alerte, a su batir une histoire pleine d’émotions et de sensualité. Souffrances, interrogations, déchirements, les sentiments de cette femme meurtrie sont livrés avec force et authenticité, exercice d’autant plus difficile que le roman n’est absolument pas autobiographique. Avec «La Couleur du blé», on découvre la puissance destructrice de ce type de crime odieux, qui monopolise, malheureusement trés souvent, la une des journaux. Pernelle Sévy peint également avec beaucoup de talent les décors de l’action: La Rochelle, port francais situé sur 1’ Atlantique, mais surtout l’Ile de Vancouver et sa nature sauvage. Sirement un peu moins dépaysé par 1’évocation de ces derniers, le lecteur de Colombie- Britannique pourra, d’autre part, étre agacé par la description de l’univers d’Eva. Portrait, non sans clichés, des moeurs et gens de cette petite ville qui ressemble beaucoup a Port Alberni mais - et la caricature est peut-étre intentionnelle - reflet assez fidéle du regard que posent les nouveaux arrivants sur la province, tout particuli¢rement lorsqu’ils sont Francais. FAL. «La Couleur du blé» de Pernelle Sévy, aux éditions Ramsay. Pernelle Sévy Les mots croises de Tima Sekkat Solution de la semaine derniére Grille 55. Grille 56 I I WIV V VI VIVMIX xX Horizontalement Verticalement I UW UW IV V_ VJ ViLViix 1 1. Onguent. I, Fixant dans la mémoire. 1 A S 2. Etendre. - Mieux que II. Allongé. - Tas. ES 2 sae ed III. Qualification au judo. - 2| U EIN =(halges explosives. = Navire de guerre. CG 3 Pour faire le pain. IV. Eléments d'archipel. - 3 ce + 4. Il est précieux. - Marque Haute dans le ciel. 4 R O de civilite. Adis V. Empereur Romain. - 5 5. Au Sahara. - Qui n'est pas. ajjier en Jatin. 5 Ul x courant. 6 6. Conjonction anglaise. - A alieee Ree: 6 A ars Concerne la peau erate: 7 7. Récipient pour conserver en ee ss aoe ae 7 R 8 les viandes. - Nid d'aigle. - Sr ge ee 8 eE Ee x 8. Soulever. - Prouve que ee E T. ; 9 l'on n'a pas toutdit. 4 eae ? el oe J EIV A Se US 9. Raconté. - Article. agama 3 ; 10 10. Demi-mouche. - Il n'est 10 N A V E|T O|S|E pas debout. : ae ee ‘ Le Soleil de Colombie Vendredi 23 aoat 1991