6, Le Soleil de Colombie, 4 Avril 1975 par Marguerite BATUT Aprés l’Angleterre, la France! Le voyage de Londres A Paris par Air France vous donne 4 peine le temps de vous élever dans les airs et d’en redescendre: 55 mi- nutes exactement. On ne sert evidemment aucun re- pas mais vous pouvez dé- guster toutes les boissons que vous désirez. La, dans cet avion, je commengais vraiment A entendre parler francais et c’était comme une douce musique a mes oreilles. Nous atterrissons au nou- vel aeroport Charles de Gaulle de Roissy, ultra- moderne, dont je reparle- rai plus tard. Sa forme circulaire, des escaliers roulants d’une longueur fantastique, evitent toute fatigue. Les formaliteés el- les-mémes sont facilitées au maximum, que ce soit police ou douane ou bureau de change. Un autocar d’Air France nous emmeéne d’abord 4 la Porte-Maillot ot, surprise et 4 ma grande joie, je vOis flotter cdte A cdte Iles Oriflammes _ francaises et canadiennes. Un autre au- tocar nous reprend et nous nous rendons aux In- valides. Croyez-moi si vous voulez, quand nous sommes passes devant la Tour Eiffel, mon coeur a battu un peu plus fort. Pourtant, quand j’habitais en France, elle ne me fai- Sait pas granc effet, cet- tesviciiic= Loupe Biel, je la trouvais méme désué- te et un peu ridicule (sans doute de la voir tant de fois “reproduite sur les cartes postales et les souvenirs bon marché). = L § J’admire en passant la vie active des Parisiens, “les beaux magasins, l’a- limentation si bien présen- tée et alléchante, les beaux et bons pains dorés aux vitrines des boulangerics. Un taxi m’emméne a la Gare Montparnasse (toute modernisée, immense, mais ~entourée d’immeu- bles et tours modernes, pas toujours du meilleur goat!). Je n’ai guére le temps d’avoir une impression de Paris car, une heure plus tard, un train-rapide trés confortable me conduit en Bretagne. Je vais naturellement au Wagon-Restaurant ot l’on nous sert un repas excel- lent, charcuterie fine, bro- SR eT OE aT chettes succulentes, pain (ah! quelle saveur) de bons fromages et des n4- tisseries, sans oublier un quart de bon St-Emilion. La nappe ct les serviettes sont en tissu véritable. J’ai l’occasion de parler avec différentes person - nes, dont un ancien oblat qui, par suite des événe - ments de la guerre 39-40 et aprés avoir connu les camps de prisonniers, a changé sa vocation et est devenu pére de famille de 5S enfants (lui est.de droite et les enfants de gauche, comme beaucoup de jeunes francais, qui ne sont pas pour cela communistes). Ici aussi, m’apprendra-t- il, la vie est chére mais il n’y a aucune restriction. Le train arrive tard a Auray et comme je dois me rendre 4 Pontivy ma famille ne recevra monteé- legramme de Londres que le lendemain matin), je decide de coucher 4a I’h6- tel; En ftacewde sla panes il y a I’HdOtel Terminus, ne porte-t-il pas bien son nom; je m’y arréte et la chambre me codtera 25 francs (4 peine 5 dollars); la salle de bains est com- mune mais chaque chambre a son lavabo et bidet, eau chaude bien entendu. C’est un vieil immeuble mais il est confortable; il est du genre: ‘‘tu montes 3. mar- ches, tu en redescends 2’’. Un joli papier A fleu - rettes et medaillons, de tons adoucis, recouvre les murs: le: lit-est-ornandeesct le matelas trés bon. J’ai dormi comme une souche. Je me prends pour une millionnaire (mais atten- tion, depuis mon arrivée en Europe, les chéques - voyage fondent comme nei- ge au soleil). On m’a ap- porte, le lendemain ma- tin, mon petit dejeuner au lit: café au lait bien chaud, croissants sans oublier le pain tendre et croustillant. Ah! mon pays, je te re- trouve! La température était Aa peu prés la méme 4 Londres et 4 Paris qu’i- ci en Bretagne: il pleut mais il fait trés doux. Les mimosas et bégonias sont fleuris et sentent bon. Le chauffage est beaucoup moins poussé et ]’eaun’est pas si chaude, mais j’ai quand méme pu dormir la fenétre ouverte, en tirant un peu les volets. Ah! ces chers volets, par- tout on les voit, sauf dans certains immeubles mo- dernes. A la sortie de Paris, hier soir, j’imagi- nais la vie des Francais derriére ces volets qui les cachent jalousement, (saviez vous qu’on les ap- pelait aussi, autrefois, des ‘*jalousies) aux yeux des autres, ot ils peuvent gar- der leur vie bien 4 eux, qu’elle soit de joie ou bien de peine. J’imaginais, dis-je, un couple de jeunes amoureux tout A leur bonheur tout neuf, un autre couple ad- mirant les ébats de leurs jeunes enfants, riant 4A la SO OPI vie; une famille plus adulte avec ses difficultés d’édu- cation des adolescents, leurs rires, leurs disputes de gens qui ont vécu trop ensemble; un autre couple Aagé vieillissant doucement, ayant dépasse le stade des discussions, apaisé , in- dulgent évoquant lo passé qui les lie intime- ment mais soucieux des difficultés de la vie ac- tuelle, soucieux de sa- voir s’ils ‘‘pourront te- nir le coup’’. Enfin, aussi peut-étre, une chambre ot souffre un malade, jeune Ou vieux, sans aucun es- poir. Ces images, et en- core bien d’autres, défi- laient devant moi comme les lumiéres des rues de Paris et de ses faubourgs alors que le train m’em- menait a toute allure. Je déjeune le mtd a l’hdtel Terminus avant de prendre l’autocar; il n’y a pas de salle de restaurant; je suis donc servie dans la salle de café ot de jeunes barbus boivent un coup en ‘*hommes’’ et jouent au billard 4 sous, aux sons d’une musique braillarde et typiquement americaine. On entend des ‘‘touché’’, **pas de cadeau’’, etc, mais que c’est bon d’entendre les conversations a droite eta gauche, tout en frangais. Pendant, ce temps, le pa- tron, debout a son comp- toir, lave et essuie placi- ar Sn, a Ma - 2 263" > ae ae an a les ‘‘jalousies’’ de la vieille Bretagne Vacances de 35 jours dement les verres, tout en discutant des derniers é- vénements locaux et spor- tifs avec lesautres clients. Le repas complet, avec potage, du moutonpré-saleé On ne reconnaft plus les neveux et les niéces, ils ont grandi, change et quel- ques-uns sont méme ma- riés et parents 4 leurtour. Des surprises m’atten- dent de tous cdtes: invi - tations, sorties et repas pantagruéliques. Je décou- vre que bien des vieilles maisons de Bretagne ont disparu, faisant place 4 de coquettes villas blanches, aux toits d’ardoises som- bres qui me font penser au temps od les veuves_ bre- tonnes des peris en mer étaient vétues de noir et portaicnt des coiffes bien blanches empesées. La Bretagne se modernise Sa pauvreté disparait; les gens yménentencore, dans bien des cas, une vie sim- ple mais la nourriture est bonne ct suffisante dans la majorite des foyers; le ci- dre et le vin blanc y sont servis. Tout le monde, ou presque,a sa voiture, téle- vision, machine 4a laver et tendre A souhait, des fri- tes, fromage, dessert etun quart de vin me coftte envi- ron 2 dollars 50. Dans l’autobus, je retrou- ve les vieux chemins ro- cailleux bretons, l’autobus va cahin-caha ets’arréte 4 tous les débits-bureaux de tabac (faisant souvent offi- ce de bureau de poste, pour y laisser courrier et jour- naux. Les retrouvailles avec la famille, aprés 8 années, sont toujours émouvantes. la coquctterie de la nouvelle Bretagne un mois de vacances chaque année donne Atoute famil- le la possibilité de connaf- tre ce qu’est la France ou les pays avoisinants. Dans les cafés bretons, on ne sert plus beaucoup la “*Bolée’’ (bol rempli de ci- dre). Les jeunes, en méme temps que la discothéque, on découvert l’apéritif et le whisky mais je constate que l’apéritif et méme le vin, sont encore les favo-_ ris. (a suivre). L’Association des Con - sommateurs du Canada vous conseille de vous pro- teger au maximum si vous acceptez de servir de cau- tion pour un prét. Exigez du préteur son engagement écrit de faire tous les ef- forts possibles pour se fai- re rembourser par l’em- prunteur avant de se re- tourner contre vous. Exi- gez de recevoir, tout com- me l’emprunteur, un tat détaillé du coat et des au- tres conditions du prét. De- mandez a l’emprunteur de contracter une assurance- vie et invalidité couvrant le remboursement du prét en cas de malheur. Vérifiez si le prét comporte une clause de remboursement antici- INFORMATION pe, c’est-a-dire vous ren- dant responsable du paic- ment d’une somme forfai- taire en cas de défaillance de l’emprunteur. Vérifiez Si vOuS pouvez ne cau- tionner qu’une partie du prét et, s’ilexiste d’autres cautionneurs, demandez A ce qu’ils soient solidaire - ment responsables. Faites préciser vos responsabili- tes si les conditions du prét sont modifiees sans_ votre consentement postérieu- rement a votre signature. Si vous finissez par étre o- bligé de rembourser Ie prét faites-vous délivrer un re- gu et assurez-vous que le préteur vous en délivre lé- galement quittance. N’ou- bliez jamais que le fait de devenir caution joue sur votre cdte de solvabilité et vos possibilités d’obtenir un crédit jusqu’au. rem- boursement du prét. Le siége national de 1’ACC est situe-au 2ol) ©: ave.leans rier, #801, Ottawa, Ont. - lho) S295 = [eomeeasear nna eee Les jeunes sont l’espoir de demain. —— fivec eux Tan nous seh batissons l‘avenir.