2 Le Soleil de Colombie, vendredi 20 avril 1979 LE MINI-QUOTIDIEN DE LANGUE FRANCAISE DE LA COLOMBIE-BRITANNIQUE Directeur: André Piolat Rédacteur: Jean-Claude Arluison Mise en pages: Yvon Thivierge_ Composition: Lyne Paradis — Secrétaire: Xuan Cam Dao PUBLIE PAR LE SOLEIL DE COLOMBIE LTEE, 3213, rue Cambie, Vancouver, C.-B. V5Z 2W3 Téléphone: 879-6924 Courrier de deuxiéme classe sous le numéro d’enregistrement 0046 LES HEBDOS Association de la Presse REGIONAUX Francophone Hors-Québec DAU) ED) ERR FF Md age a Sa el he ns nn geil Au coeur du pays Les raisins de la colere Par W. Roger Worth Luc St. Germain, pro- priétaire d ‘une petite épicerie a St. Lambert (Québec), a eu le plaisir d’apprendre, en septembre dernier, que le gouvernement provincial Vautorisait désormais a ven- - dre du vin. “La nouvelle politique a été un véritable succés”, af- firme St. Germain, qui vend une vingtaine de vins cana- diens et importés. “En plus d’étre une source de profits, c’est un bon moyen d’attirer la clientéle.” Le Québec autorise depuis - longtemps les petits maga- sins, plutét que les grands supermarchés, a vendre de la biére. Cet élargissement de sa politique ne représente en fait qu'une nouvelle initiative en faveur des entreprises lo- cales. Le gouvernement semble également en retirer un avan- tage politique appréciable, le nombre des réactions favo- rables dépassant de loin celui des plaintes. Le gouvernement onta- rien, par contre, a adopté une attitude différente en autori- sant les producteurs de vins Roger Worth est Directeur, Affaires publiques, la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante - a vendre dans des sections de supermarchés spéciale- ment aménagées. Plus de 100 de ces mini-magasins ont été ouverts, et leur nombre aug- mente constamment. Les consommateurs ont réagi avec enthousiasme, car ils ne sont désormais plus obligés d’aller spécialement a un magasin de la régie des alcools pour acheter leur vin. Ul fallait évidemment s’at- tendre a des protestations véhémentes de la part des petits commergants de I’On- tario, qui s’estiment injuste- ment lésés. Comme le dit avec amer- tume un petit épicier, “cette politique nuit aux entre- prises indépendantes, et les choses vont continuer 4 se détériorer.” - “En plus des profits accrus _ quills réalisent, les super- marchés peuvent ainsi pro- poser aux consommateurs une raison supplémentaire - d’acheter chez eux, plutot que chez nous” fait-il obser- ver. Le gouvernement rétorque - que les ventes de vin, si elles étaient confiées a de petits commerces, seraient trop dif- ficiles 4 contrdler. “Notre nouvelle politique vise 4 promouvoir les vins on- tariens”’, déclare un fonction- naire gouvernemental. “La formule la plus simple con- siste a le faire par l’entremise des grandes chaines d’ali- mentation.” Entre temps, d’autres pro- vinces canadiennes étudient de prés les répercussions poli- tiques d'une éventuelle modi- fication de leur stratégie de commercialisation du vin. La plupart vendent actuellement ce produit par l’entremise d’une régie ou, dans quelques cas, de magasins rattachés a des établissements vinicoles. Partout au pays, on con- state cependant une évolu- tion des tendances. La Colombie-Britannique, par exemple, projette d’accorder certaines facilités aux pro- ducteurs en-matiére de com- mercialisation, sans pour au- tant aller jusqu’a leur per- mettre de vendre dans des supermarchés ou des maga- sins indépendants. De tous temps, la vente d’alcool, vin ou biére a été une question politiquement délicate. En période électo- rale, la victoire oul’échec ues partis a souvent dépendu de la faveur dont ils jouissaient auprés des buveurs d’eau. Les choses ont cependant fini par changer. L’évolution de la situation en Ontario indique que ies petits com- mercants sont préts 4 reven- diquer leur droit de vendre du ‘vin, au méme titre que certains supermarchés. Ainsi que le dit notre épicier ontarien,” Nous de- mandons uniquement de pou- voir lutter 4 armes égales pour soutenir la concurrence des grandes chaines dali- mentations.” EDITORIAL Notre histoire au petit écran La télévision a toujours été considérée, avant tout, comme un moyen de se divertir, le cinéma a domicile. L’aspect culturel, éducatif a été relégué a Parriére-plan. Et c’est regrettable. De méme que le lecteur a le choix entre une grande variété de publications hebdomadaires et mensuelles, le téléspectateur devrait pouvoir choisir facilement une émission @ son goat. Mais malheureusement les stations de télévision rivalisent souvent sur le plan de la médiocrité. Les stations de langue anglaise, s’entend. Car le réseau frangais de télévision de Radio-Canada se distingue par un niveau de qualité que bien des stations américaines et canadiennes de langue anglaise devraient prendre comme modéle. Lorsque CBUFT a été ouvert 4 Vancouver, les anglophones qui ont pris le canal 7 n’ont pas tardé 4 exprimer leur satisfaction, ce qui était sans doute le plus beau compliment. RIEL, qui a été diffusé simultanément sur les réseaux anglais et francais de Radio-Canada, en deux épisodes, est une production du réseau anglais. Les réactions n’ont pas tardé; en fait, elles n’ont méme pas attendu le deuxiéme épisode. Un historien a déclaré que le programme était excellent sur le plan du spectacle mais que sur le plan de la vérité historique, il comportait des erreurs. Par exemple, a-t-il indiqué, Gabriel Dumont, le légendaire chef des Métis, que I’on voit dés le début, au cété de Louis Riel, ne s’est joint 4 lui que plusieurs années aprés. Une autre critique qui a été formulée est que le programme montre les Canadiens anglais sous un jour défavorable et qu’il les ridiculise. Quelles auraient été les réactions si RIEL avait été produit par le réseau francais de Radio-Canada? “RIEL, un événement marquant dans l’histoire de la télévision canadienne”, avait-on annoncé. Le fait est qu’un tel sujet peut difficilement laisser insensible. Il est déja question de diffuser le film dans les écoles [avec les corrections nécessaires]. Mais trois heures, c’est bien court pour présenter cette page importante de lhistoire du Canada. La projection de RIEL dans les écoles ne sera toutefois pas une “premiére historique”, puisque l’exemple avait été donné en Colombie- poeenniane: ou la piéce consacrée au Voyageur La Malice fait la tournée des coles. : Les Canadiens connaissent mal leur histoire nationale et la responsabi- lité de corriger cet état de choses incombe, d’une part, a tous ceux qui travaillent dans le domaine de |’éducation [ministres, commissaires scolaires, professeurs, auteurs de manuels scolaires] et, d’autre part, aux responsables de la presse écrite et électronique. Deux moyens s’offrent, en effet, pour véhiculer la vérité historique, et non plus histoire telle que certains la voient; telle quils Pauraient souhaitée: Pécole et les média. pad ag 5 ged J ean-Claude ARLUISON Fondation _ Le Soleil de Colombie La Fondation Le Soleil de Colombie est enregistrée a Victoria, C.-B. sous l’Acte des Sociétés'et avec Revenu Canada Impét, qui l’a autorisée 4 remettre des regus aux donateurs qui pourront s’en servir' pour réclamer en déductions d'impéts les dons versés. La Fondation est administrée par un conseil composé de huit membres: Président: M. André Piolat Vice-Président: Me Bruce Howard, Juge en Chef, Cour de la Citoyenneté, Trésorier: M. Jean Aussant, Directeur-Gérant de la Caisse Populaire de Maillardville. Secrétaire: Mme Margaret Andrew, ex-présidente de la Commission Scolaire de Vancouver, : Secrétaire-adjoint: M. W.A. Herring, directeur du département des langues, école secondaire Eric -Hamber. Aviseur légal: Me Douglas MacAdams, avocat. Conseillers: Dr. Charles Paris, Secrétaire du Conseil des Chrétiens et Juifs M. David Radler, président Sterling newspapers SES BUTS: La Fondation a été créée pour promouvoir l'étude et l'enseignement de la langue francaise en Colombie-Britannique par l’intermédiaire de bourses, prix, etc. Les dons doivent étre envoyés a: La Fondation Le Soleil de Colombie 3213, rue Cambie Vancouver, C.-B. V5Z 2W3 Voici la répartition actuelle des dons: Mme Margaret Andrew: $25 .M. Gérard Page: $20 R anonyme: $30 — anonyme: $100 Librairie Le Soleil: $250 M. André Piolat: $500 Le Soleil de Colombie: $500 TOTAL. $1.425 Un excellent travail Voici le texte de la lettre adressée, le 9 avril, a M. Maxwell Yalden, Commissai- re aux langues officielles, par M. Hector-L. Bertrand, Monsieur le Commissaire, J’ai lu, relu et analysé votre dernier rapport (jan- vier 1979) sur les politiques et pratiques des institutions fédérales concernant les média des minorités de lan- gue officielle. A titre de président de VA.P.F.H.Q., et en mon nom personnel, je voudrais vous féliciter de cet excellent — travail et.j'ajoute: ce que vous faites pour les journaux -francophones en milieu mi- S.J., Président de l’Associa- tion de la Presse Franco- phone Hors Québec et Direc- teur du journal Le Voyageur de Sudbury, Ontario. noritaire, je vous félicite également de le faire pour les journaux anglophones dans la province de Québec. Merci, Monsieur le Com- missaire, pour votre dévoue- ment a notre Cause. Mes amitiés personnelles 4 Jac- ques Bencheton et 4 Michael Johnston qui oeuvrent si efficacement pour la Presse en milieu minoritaire. Bien votre, Hector-L. Bertrand, S.J. f oe a y : i, | hae Ss I My, yh, od ./. 2 a7 Ft Hy "6 yf Du bon théatre (Suite de la p.1) ‘que va-t-il se passer? Un agent de la Gendarmerie ~ Royale, 4 quatre pattes, qui se dissimule derriére les meubles d’un appartement, ou régne un profond désor- dre, voila qui promet! Tout au long de la piéce, des scénes toutes aussi dré- les les unes que les autres, s’enchainent pour former un. “suspense qui ne connaitra son dénouement qu’a la tou- te fin. Le jeu des comédiens est excellent, tout particuliére- ment celui de Suzanne Jeanson, qui incarne une chanteuse, style western, “Brenda”. Les spectateurs ont pu apprécier sa trés belle voix de chanteuse pro- fessionnelle qu'elle est, d’ail- leurs, depuis dix ans. Le décor, simple en soi — l'intérieur d’un appartement — soutient bien le jeu des acteurs. Appuyé par un technicien hors pair, l’en- semble forme un tout qui valait le déplacement. En résumé, un excellent spectacle. Une seule ombre au tableau: la faible assis- tance laisse songeur. a